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Notre argent et le grand exploit d’Emmanuel Macron

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La France a toujours été reconnue pour ses « exceptions ». En voici une qui fera sûrement date dans l’histoire du pays. Nous avons 48.4 % du PIB de prélèvements obligatoires (champions d’Europe !), 56.7 % de dépenses publiques (champions du monde !) et pourtant : il n’y a pas d’Etat de droit capable d’empêcher des scènes de pillages et de guerre civile en plein centre de Paris ! Plus de 1 000 Mds d’euros d’impôts, taxes et autres cotisations et le pouvoir est impuissant devant des casseurs qui détruisent et pillent les centres-villes !

Cela fait longtemps que les étatistes de service nous disent que les impôts servent à garantir des services publics de qualité. Mais où sont-ils ? On ne les voit pas. L’école est toujours colonisée par les pédagogues gauchistes, gangrenée par la violence dans certains établissements scolaires et, malgré les dépenses (7 % du PIB !), la France est toujours parmi les élèves médiocres du classement PISA. Il en ressort même que, malgré l’argent public dépensé, le système scolaire français est très inégalitaire. Les analystes et journalistes qui consacrent 90 % de leur temps à critiquer le président américain auraient su, s’ils s’étaient informés, que 56 % de la minorité noire et 62 % de la minorité hispanique des états de Floride et de l’Arizona sont en faveur des chèque-éducation (vouchers) et ont voté pour les candidats (républicains) qui les soutiennent.

Que dire des transports publics qui bénéficient de toujours plus de subventions et sont néanmoins toujours plus endettés ? C’est le cas de la SNCF dont une partie de la dette a été transférée au budget de l’Etat (c’est-à-dire sur le dos des contribuables) sans pour autant transformer cette société comme l’a été la Deutsche Bahn en Allemagne. Non seulement nous allons continuer à payer pour les privilèges des agents de la SNCF mais nous allons supporter directement la dette de cette entreprise hors contrôle. Est-il normal qu’un billet de train Paris-Marseille soit pratiquement au même prix qu’un billet d’avion Paris-New-York ?

Un autre prétexte, pour justifier des prélèvements obligatoires aussi élevés, serait la qualité du système de santé. Mais, là aussi, les classements internationaux sont impitoyables. La France ne se situe pas parmi les premiers : selon la Convention on Health Analysis and Management (octobre 2018), le système de santé français arrive dans le classement bien après celui de la Suède, de l’Allemagne, du Danemark et des Pays-Bas. L’IREF avait montré aussi, dans une Etude comparative réalisée en 2017, que malgré ses substantielles dépenses dans ce domaine, la France est loin d’avoir le meilleur système de santé en Europe.

Alors, où va notre argent ?? C’est la question qu’il faut se poser. Et il n’est pas très difficile d’y répondre. La France est le seul pays à ne pas avoir réformé son Etat après la crise de 2008 (et pas plus avant d’ailleurs !). Le seul qui n’a pas baissé le nombre de fonctionnaires et qui n’a pas ouvert à la concurrence et au privé des services publics et des missions dont l’Etat ne devrait pas se charger (et dont souvent il s’acquitte très mal).

Emmanuel Macron n’est pas le seul coupable. Ses prédécesseurs le sont aussi. Mais Macron – le président « jeune, moderne, progressiste » – a quand même réussi le grand exploit de provoquer une atmosphère de guerre civile sans avoir fait une seule vraie réforme ! Pire, il a également réussi à se faire passer pour un président « libéral », la plupart des journalistes et l’opposition marchant comme un seul homme pour dénoncer « l’ultralibéralisme » économique qu’il aurait mis en place et dont le pays pâtirait. Or, il n’en est rien comme le montrent très bien les trophées qu’obtient la France pour ce qui est des prélèvements obligatoires et des dépenses publiques. Le mouvement des gilets jaunes, débordé par des voyous d’extrême gauche et d’extrême droite, semble perdu dans les revendications. Celles que l’on a pu entendre sur France Info, par exemple, font froid dans le dos : Davantage de progressivité dans l’impôt sur le revenu, c’est-à-dire davantage de tranches. Smic à 1 300 euros net. Impôts : que les GROS (MacDo, Google, Amazon, Carrefour…) payent GROS et que les petits (artisans, TPE, PME) payent petit. Même système de Sécurité sociale pour tous (y compris artisans et auto-entrepreneurs). Fin du RSI. Le système de retraite doit demeurer solidaire et donc socialisé. Pas de retraite à points. Protéger l’industrie française : interdire les délocalisations. Fin de la politique d’austérité (laquelle ?). Salaire maximum fixé à 15 000 euros par mois. Que des emplois soient créés pour les chômeurs (sic !), etc…

Ces revendications révèlent un niveau de connaissances économiques plutôt navrant, mais correspondent à de vraies frustrations. Elles sont pour la plupart irréalistes, mais suscitées par une vraie incurie de notre gouvernance. Les vautours s’en gavent avec délectation, extrême gauche et extrême droite s’ébattent dans les violences et les doléances, pour un moment unis. Pauvre France !

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5 commentaires

Charlesh 4 décembre 2018 - 9:32

Etonnant!
1000 mds d impots???
Ne serait ce pas une erreur?Il me semble que le buget esr de l ordre de 400mds et la dette de 2200mds….
Le buget etant en déficit les recettes sont inferieures aux dépenses.
Par contre je vous rejoins sur l efficacité de la dépense publique qui est lamentable.
Macron est loin d en être le seul responsable. Mais il faut reconnaître que depuis la punition collective du 80km/h, il les accumule…

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goufio 4 décembre 2018 - 12:16

Collectivisme ou soviétisme ?
Belle société collectiviste en perspective !
« L’intérêt général, c’est que personne ne vole personne. Il n’y en a pas d’autre. » François Guillaumat.
Quant on touche aux portefeuilles des autres cela s’appelle de la justice fiscale, quand on touche à mon portefeuille c’est une remise en cause de mes avantages acquis.
« Il ne fait pas doute qu'un impôt exorbitant, équivalant par exemple, en temps de paix comme en temps de guerre, à la moitié ou même au cinquième de la richesse de la nation, justifierait, comme tout abus caractérisé de pouvoir, la résistance du peuple. » – Adam Smith, (Leçons de jurisprudence)
L'impôt est une agression et une pénalité contre la propriété acquise et produite, qui conduit nécessairement à une réduction de la création de richesse incorporée dans cette propriété, et à un abaissement du niveau général de vie. L'impôt est un transfert forcé, non consenti, d'actifs patrimoniaux.- Jean-Baptiste Say
etc. ect. ect.

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zelectron 4 décembre 2018 - 12:44

les impôts servent à garantir des se(r)vices publics de qualité.
Légère coquille d'impression . . .

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theano 4 décembre 2018 - 7:44

Manifs et violence…
Je rappelle qu'entre fin 2012 et 2014 le mouvement La Manif Pour Tous a réussi à faire descendre dans la rue des milliers et des milliers de personnes en opposition au mariage unisexe. Beaucoup de ces personnes n'avaient jamais manifesté de leur vie, et le mouvement était et est toujours a-politique et a-confessionnel. Et tout cela SANS AUCUN DEBORDEMENT VIOLENT.

Et pour quel résultat? Les Gilets Jaunes ont dû en tirer la leçon. Il semble que seule la violence permettre d'obtenir quelque chose dans notre beau pays.

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GRENDA Jean 15 janvier 2019 - 4:44

Recette pour les réformes
Je ferai, une fois encore, mon commentaire traditionnel…Toutes ces réformes ne seront possibles dans notre Pays qu'à condition de sortir de la règle de droit,à l'occasion par exemple d'une période que les juristes nomment "circonstances exceptionnelles"…
On dirait que ça a commencé…et que ça prospère bien,et même hors de toute crise économique ou financière marquée…
Il faut donc garder bon espoir que les réformes se fassent..Bien entendu,il faudra qu'elles ne soient pas menées par l'actuelle bande de canailles stipendiées.
Merci de votre attention.JG

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