L’État, faute d’une véritable volonté pour mettre en œuvre des mesures fortes, n’a pas été capable de résoudre la crise migratoire à Mayotte. Les Mahorais sont devenus minoritaires sur leur propre terre natale, faisant glisser ce morceau de territoire national chaque jour un peu plus vers les Comores.
À la fin du mois de février 2024, l’incapacité de l’État à trouver une issue à la crise migratoire qui sévit depuis des années à Mayotte est devenue flagrante lorsque 300 migrants ont été transportés en métropole, aux frais du contribuable, pour finalement être installés dans un château des Yvelines.
Faisant mine de montrer ses muscles, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a évoqué la suppression du droit du sol pour freiner l’arrivée massive de migrants sur cette petite île de l’océan Indien (une idée qui traîne dans les cartons du ministère depuis 20 ans…).
La dépense publique affectée au fonctionnement et au développement de l’île atteint des sommets : le document de politique transversale réservé aux outre-mer, annexé au projet de loi de finances 2024, révèle que les crédits qui lui sont alloués représentent plus de 1,8 milliard d’euros, soit 8 % du total des sommes dévolues aux outre-mer. Un montant en constante augmentation depuis 2012, date à laquelle il dépassait à peine 700 millions d’euros.
Ce chiffrage est, par ailleurs, largement incomplet dans la mesure où il ne tient pas compte de l’importante dépense fiscale consentie en faveur du 101e département français. La TVA y est, par exemple, inexistante (de manière provisoire…) et une réduction d’impôts de 40 % pour les investissements productifs locaux s’y applique.
Mayotte est devenue une île à majorité étrangère
En tant qu’ancienne colonie française ayant refusé l’indépendance à deux reprises, via deux référendums organisés en 1970 et 1976, Mayotte est devenue en 2011 un département. Cette féroce volonté de demeurer française aurait dû, à partir du moment où elle a été acceptée par la France elle-même, s’assortir d’une protection contre la menace extérieure à laquelle a droit chaque partie du territoire national.
Or, il y a deux ans, un rapport parlementaire constatait l’inefficacité de l’action de l’État en matière de gestion des flux migratoires, brossant même un portrait apocalyptique de l’île hippocampe : environ 50 % de la population insulaire serait de nationalité étrangère – soit plus ou moins150 000 personnes – et un tiers de la population de l’île, en situation irrégulière.
Comme le soulignent également les rapporteurs, la maternité de Mamoudzou est devenue la plus importante de France et même d’Europe : on y a recensé, en 2022, plus de 10 000 naissances, dont les trois quarts de mères comoriennes. En effet, « la fécondité des mères nées à l’étranger et résidant à Mayotte [est] de 6 enfants par femme, contre 3,5 enfants par femme pour les mères nées à Mayotte ».
En 2020, l’INSEE avait confirmé cet inquiétant constat : pour la période étudiée, entre 2012 et 2017, plus de 25 000 Mahorais ont fui vers la métropole alors que 32 000 Comoriens se sont installés à Mayotte.
Les Comoriens ne jouent pas le jeu. A dessein ?
Face à cette situation, l’Exécutif a mollement tenté, en 2018, de restreindre l’accès à la nationalité en créant une condition supplémentaire pour qu’un enfant dont les deux parents sont étrangers puisse l’acquérir : l’un des deux parents doit résider sur le territoire national de manière régulière depuis au moins trois mois.
L’opération Wambushu s’est contentée de déployer des moyens de police renforcés. Elle a certes permis d’augmenter le nombre de reconduites aux frontières mais pas d’en tarir la source, ni de mettre fin au chantage exercé par les Comores qui continuent de revendiquer leur souveraineté sur l’île.
Le plan de Paris était d’accorder aux Comores une enveloppe de 150 millions d’euros d’aide au développement, via un accord-cadre signé en 2019, moyennant quoi Moroni s’engageait à délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires pour renvoyer les Comoriens immigrés à Mayotte vers leur pays d’origine. Un engagement qu’ils n’ont jamais vraiment cherché à respecter.
Dans son discours d’août 2023, le président comorien Azali Assoumani menaçait la France de façon à peine voilée : « […] raison de plus pour que la France se rende compte, qu’elle le veuille ou non, que Mayotte est comorienne […] Vous savez, beaucoup d’autres puissances n’attendent que notre brouille. La Russie et Wagner ont déjà fait des incursions à Madagascar. Et ne parlons pas des Chinois ».
De demi-mesures en demi-mesures, de renoncement en renoncement, l’État a démontré sa propre faillite sur des missions régaliennes qui sont pourtant le fondement de son existence. Faute d’une suppression rapide du droit du sol, qui ne saurait d’ailleurs se limiter à Mayotte, faute de pouvoir évacuer des migrants illégaux vers un pays tiers et coopérant, à la manière de l’accord conclu entre le Rwanda et le Royaume-Uni, Mayotte va lentement se détacher de la France, ce qui est exactement l’ambition que caressent les Comores. La France n’assume pas sa position dans l’Océan indien, à moins qu’elle ne veuille, sans le dire et peut-être à bon droit, laisser filer Mayotte hors de France pour réparer l’erreur de Jacques Chirac qui a voulu transformer ce territoire en département sans en mesurer toutes les charges et les conséquences.
8 commentaires
L’état, l’état, l’état… des noms! et de sanctions pénales!!!
J’étais certain de la conclusion à laquelle vous parviendriez : peu importe le désir des Mahorais d’être et de demeurer Français, ou l’attachement de la France à l’ensemble de ses territoires, finalement, ce ne serait pas plus mal de les abandonner à leur sort et de se débarrasser de cette charge financière inutile qu’est un département d’Outre-Mer de plus, n’est-ce pas ? La pensée comptable dans toute sa splendeur : tout-à -fait écÅ“urant.
Par ailleurs, c’est pour faire face à ses difficultés que le peuple mahorais a demandé la départementalisation ; ce n’est pas parce que Mayotte est devenue un département que ces problèmes sont apparus. La seule erreur de la France est d’avoir renoncé à protéger ses frontières et son peuple, et cela vaut pour l’ensemble du territoire ; d’avoir cédé aux sirènes du sans-frontiérisme que lui imposent autant l’Union Européenne que toutes les associations de défenses des Droits de l’Homme à la noix.
Donc, non, on ne laisserait pas filer « à bon droit » Mayotte hors de France, car Mayotte n’est que l’échantillon le plus représentatif de ce qui arrive à l’ensemble de notre pays. « Réparer l’erreur de Jacques Chirac », comme vous dites, reviendrait à acter purement et simplement la fin de la Nation française. Mais pour vous, bien sûr, du moment que les impôts baissent…
ce n’est pas un problème d’impôts, on coupe les subventions aux Comores, et on mets des gardes cotes pour empêcher les bateaux de migrants d’approcher l’Île par tous les moyens possibles, tous les moyens possibles….Y compris le tir
Un premier département débordé par l’immigration, précurseur ???
A la tête de l’Etat on aime discourir à outrance d’autant que les discours sont mâchés par d’autres personnes que celle qui des prononce… Au risque d’ailleurs de nous enfumer,: Paroles, paroles, comme dit la chanson. Pour autant la situation ne s’améliore pas loin s’en faut et pas uniquement à Mayotte……
ce gouvernement détruit sciemment la france et il est grand temps que les gaulois de souche se réveillent parce que demain c’est la france qui ressemblera a mayotte et deviendra un pays du tiers monde !
Mais oui Mayotte fait partie de cette entité géographique et politique que sont les Comores … oui, nous aussi nous avons organisé un référendum biaisé pour l’en détacher… Il n’y a pas que poutine… Et tout ça pour quoi ?
cela se passe loin,…malheureusement, cette nonchalance française sur l sujet, est la même en métropole, plus insidieusement, et plus lentement, mais on perd toute souveraineté….et aucune réaction. l’abandon de mayotte est un phénomène amplifié de ce qui arrive en France, triste