Passons sur le fait que cette année, le rapport de l’OCDE consacré aux « impôts sur les salaires » soit sous-titré « La fiscalité et le genre sous l’angle du deuxième apporteur de revenu », il n’en est pas moins riche en informations.
Le document s’intéresse au « coin fiscal », défini comme l’indicateur de la différence entre les coûts de main-d’œuvre pour l’employeur et la part correspondante de la rémunération nette après impôt du salarié. Ce coin fiscal prend donc en compte l’impôt sur le revenu des personnes physiques, les cotisations de sécurité sociale à la charge des salariés et des employeurs, et les taxes éventuelles sur les salaires. Il retranche les prestations éventuellement perçues par le salarié.
Réjouissons-nous d’abord que le coin fiscal soit moins élevé en 2023 (34,8%) dans l’OCDE qu’il ne l’était en 2000 (36,2%). Cependant, il a tendance à remonter depuis 2021, sans doute parce qu’il faut bien payer les dépenses liées à la pandémie de covid-19. Par rapport à 2022, il a monté de 0,13 point en moyenne dans l’OCDE l’année dernière.
En revanche, il a baissé de 0,17 point en France. C’est une bonne nouvelle. Néanmoins, nous restons parmi les pays qui ont le coin fiscal le plus élevé. Avec 46,8% – c’est-à-dire 12 points de plus que la moyenne de l’OCDE – la France se classe à la quatrième place, derrière la Belgique (52,7%), l’Allemagne (47,9%) et l’Autriche (47,2%).
On notera au passage que la baisse française de 0,17 point est due à celle des cotisations sociales patronales (-0,11 point) et salariales (-0,08 point), tandis que l’impôt sur le revenu augmentait (+0,02 point). Ne soyons pas trop rapides à féliciter le gouvernement car, comme l’écrit l’OCDE, « il est difficile d’attribuer les variations du coin fiscal moyen dans un pays donné à une évolution des politiques publiques ou des revenus moyens, d’autant que certains taux directeurs peuvent être automatiquement indexés à la suite de la croissance des salaires ».
Il est intéressant de regarder la structure du coin fiscal. On remarque alors que « les employeurs en France paient 26,6% des coûts de main-d’œuvre sous forme de cotisations patronales, soit le niveau le plus élevé parmi les pays de l’OCDE ».
La protection sociale coûte très cher en France. Elle handicape les entreprises qui croulent sous les charges. Elle contribue à maintenir un chômage élevé.
Il est donc nécessaire de baisser les charges et, pour ce faire, d’envisager la mise en concurrence et la privatisation des organismes, la mise en place de la capitalisation pour les retraites… et l’instauration du salaire complet.
2 commentaires
Les « charges patronales » ! Quel bel enfumage des salariés!
On aurait donc les charges payées par le salarié et les charges payées par le patron?
Alors qui paye le salaire brut du salarié?
Réponse: le patron!
Finalement le patron paye aussi la part salariale… donc il paye tout.
Exact, mais comme tout est le résultat du fruit du travail du salarié, il serait plus juste de dire que
c’est le salarié qui paye TOUT !!! (1)
Une feuille de paye honnête devrait faire disparaitre la « part patronale » en l’incluant dans le salaire brut.
Une pareille usine à gaz à enfumer le peuple est digne de « Sciences Po ». Pensez donc, si le salarié était conscient de ce que lui coûte réellement les fantaisies clientélistes des politiques, ou irions nous!
(1) l’ironie va donc jusqu’à faire croire au salarié que le patron lui fait cadeau de la « part patronale » alors que cette part patronale est aussi le fruit de son travail!
Totalement d’accord; ce trafic sémantique « charges patronales » me rend dingue, l’argent est censé revenir au salarié, intégré dans le « coût global employeur », donc ça appartient au salarié, ça fait partie du salaire, de la valeur de sa force de travail.
Et il n’a aucun pouvoir dessus ! C’est juste ahurissant.