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Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent

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Dans son discours de politique générale du 6 juillet, Elizabeth Borne n’a retenu que deux des promesses des campagnes électorales de 2022 : la suppression de la CVAE (la moitié de l’ex-taxe professionnelle) et celle de la redevance audiovisuelle.

Une autre promesse n’est maintenue qu’en apparence : « pas de hausses d’impôts ». Prise à la lettre cette phrase laisse supposer que les impôts versés n’augmenteront pas. Bien entendu ils augmenteront. Doit-on comprendre que les taux des impôts n’augmenteront pas ? Ceux de nombreuses collectivités locales augmenteront. La nouvelle taxe carbone aux frontières est une augmentation d’impôts. La promesse ne sera pas tenue.

Une promesse a été maintenue mais dans un délai incertain : « 15 000 places de prison seront construites dans les prochaines années ». Promesse déjà faite en 2017, mais pas respectée.

Une promesse nouvelle est apparue : « en 2026 nous devrons commencer à baisser la dette ». Pour tenir cette promesse en valeur nominale de la dette, il faudrait qu’en 2026, il n’y ait plus de déficit budgétaire, ce qui ne paraît pas possible en l’état.  Pour que la dette baisse en pourcentage du PIB, il faudrait qu’en 2026 le déficit budgétaire soit en pourcentage du PIB inférieur au taux de croissance du PIB. Certes, l’inflation galopante des prix facilitera peut-être la réduction relative de la dette en pourcentage du PIB qui augmentera lui du montant de l’inflation quand le capital de la dette antérieure restera stable. Mais l’inflation sera nuisible aux contribuables.

Les autres promesses de l’élection présidentielle de 2022 ont été abandonnées :

  • « Repousser l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans et supprimer les régimes spéciaux ». Cette promesse est devenue « sortir des situations où le même métier ne garantit pas la même retraite ». Les métiers de fonctionnaire ou de conducteur de train n’ont pas d’équivalent dans le secteur privé. Peut-être certaines injustices seront-elles supprimées. Mais cette formule ambiguë veut dire en réalité: « nous noierons le poisson ».
  • « Conditionner le RSA à une obligation de 15 à 20 heures d’activité par semaine ». Promesse devenue « une mesure d’équilibre entre les droits et les devoirs ». Un autre poisson à noyer.
  • « 15 milliards d’euros d’économies sur les coûts de fonctionnement des collectivités territoriales ». Promesse disparue.
  • « Mise à disposition des résultats des évaluations au niveau de la classe et des établissements scolaires ». Promesse disparue.

D’autres mesures ont été annoncées, conformes aux convictions socialistes de la Première ministre : nationalisation à 100 % d’EDF ; nationalisation des aides à l’emploi ; blocage du prix du gaz ; plafonnement des hausses de loyers ; rémunération des dirigeants des grandes entreprises suivant l’atteinte d’objectifs environnementaux (fixés par l’administration).

Des promesses de 2017, non tenues pendant le premier quinquennat, ont encore été oubliées :

  • « Nous créerons un versement social unique » remplaçant toutes les allocations sociales. Cette mesure permettrait de lutter efficacement contre la fraude sociale.
  • « Nous supprimerons au moins un quart des départements ».
  • « Nous ferons la transparence sur l’attribution des logements sociaux par un système de points » accessible à tous.
  • « Supprimer en cinq ans 120.000 emplois dans la fonction publique ». En réalité, 176.000 ont été créés pendant le premier quinquennat.
  • Toutes ces promesses de 2017, non tenues et non renouvelées en 2022, ne seront évidemment pas tenues.

Dans son discours du 6 juillet Elizabeth Borne assure que « l’urgence écologique se fait chaque seconde plus pressante » et qu’il faudra « des transformations radicales de notre manière de produire, de nous loger, de nous déplacer, de consommer ». Elle annonce une baisse des émissions françaises de CO2 de 55 % d’ici 2030. Elle ne se demande pas la raison de cette prétendue urgence ni le coût de ces transformations radicales. Elle répond à ceux qui se poseraient ces questions qu’elle « croit souhaitable que chaque conviction puisse être défendue » et qu’elle « n’est pas femme à se dérober devant les débats ». Elle sait pourtant qu’Emmanuel Macron refusera un débat qui mettrait en cause sa politique énergétique et climatique. La promesse de débat d’Elizabeth Borne ne sera pas tenue.

N’ayant pas demandé à ses gouvernements successifs de tenir ses promesses et les leurs, Emmanuel Macron fera comme François Mitterrand et Jacques Chirac : un mandat de trop.

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3 commentaires

maxens 5 août 2022 - 6:54

Déprimant….cette façon de toujours creuser les déficit et de repousser le trou béant pour les suivants…de la basse politique…Triste….Comme je regrette que Fillon n’ait pas été élu, le seul à avoir compris le gouffre droit devant nous dans lequel on fonce tout droit…mais comme vous dites, les promesses n’engagent que ceux qui les tiennent

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Obeguyx 5 août 2022 - 2:44

Je n’ai jamais douté des mensonges d’Etat. Un ramassis d’irresponsables qui se gavent du travail des productifs.

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PhB 5 août 2022 - 2:54

Départements
Pour l’instant, il n’y a que les Alsaciens qui donnent le bon exemple.
Avec la création de la CEA (et son horrible bretzel rouge dessiné par un parisien) qui remplace le 67 et 68, ce serait « presque chose faite » .
Mais les préfets (venus de Paris) s’accrochent à leur postes et privilèges.
Bref ,on multiplie au lieu de diviser.
Moralité: c’est de la « flûte » comme tout le reste
PhB (Bas-Rhinois, au pardon, Communautaire Européen d’Alsace, (comme on dit chez nous :
« ça sonne tout de suite mieux » (s’klenkt besse)
PhB

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