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Le virus et la grâce de l’Etat

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Quelle occasion ! Le président ne l’a pas ratée. Lorsqu’il s’est adressé aux Français, il a tenu à rappeler l’importance de l’Etat providence lors des crises sanitaires : «Il faudra interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies. Notre système de santé, notre Etat providence ne sont pas des coûts ou des charges (…) Déléguer notre alimentation, notre protection et notre santé à d’autres est une folie », a dit Emmanuel Macron. Un véritable exploit, celui de réhabiliter l’interventionnisme et d’accuser la mondialisation et le libéralisme en même temps ! Il est vrai, nous en avons l’habitude en France. Quand l’économie ne tourne pas ou quand un drame arrive, c’est toujours à cause du libéralisme, jamais de l’Etat. Si l’Etat échoue, c’est la faute au libéralisme ! Et si ça marche bien, c’est, bien entendu, grâce à la politique du gouvernement.

Néanmoins, les faits ne penchent pas en sa faveur. Les arguments lui manquent. Dans le passé, l’Etat a bel et bien failli plusieurs fois à ses missions : par exemple lors de la canicule de 2003 et ses 19 000 morts, ou lors de la tragédie du sang contaminé. Un drame provoqué par l’incurie de certains politiques qui n’ont pas voulu déroger au sacro-saint monopole de la sécurité sociale. Avec les conséquences que l’on connaît. La légionellose est bien une bactérie répandue dans les hôpitaux… publics français, ceux qui sont financés par un Etat censé nous protéger mieux que quiconque.

En quoi le principe de précaution nous a-t-il aidés dans la crise actuelle ? Il est inscrit dans la Constitution française. Pourtant, il pourrait empêcher la recherche d’avancer plus vite dans la découverte des médicaments et/ou des vaccins.

Regardons les pays les plus touchés par le virus jusqu’à maintenant. La Chine, avec son Etat tout puissant, a laissé le virus faire des ravages. Des pays incomparablement plus libéraux que la France, comme la Corée du Sud et Taïwan, pourtant limitrophes, ont réussi à bien maîtriser l’épidémie. Leurs habitants sont-ils plus « protégés » que nous ? Même pas : les dépenses publiques en Corée du Sud représentent 21.32 % du PIB contre 53.8 % en France (2019) et les dépenses sociales, 11 % contre 33 % en France. Trois fois moins ! Ce n’est donc pas une question de dépenses et d’Etat providence mais d’efficacité.

En ces jours de crise, les politiques sont omniprésents, ils ont même préféré maintenir les élections municipales alors que la France est passée en stade 3, avec les commerces, les restaurants fermés, au moins en partie.

Autre constat significatif : soyons assez lucides et honnêtes pour reconnaître la chance que constitue l’existence d’internet durant cette période de confinement, voire de quarantaine pour certains, comme en Italie ou en Espagne. Avec Internet au moins nous ne sommes pas complètement coupés du monde, nous pouvons prendre des nouvelles de nos proches et de nos amis, nous avons accès à de nombreuses sources d’information. Sans parler de la possibilité de travailler chez soi. C’est vital. Après cette épreuve, il serait bon de réfléchir plus attentivement aux politiques de taxation et de réglementations afin, justement, de ne pas détruire un modèle qui nous est utile en toutes circonstances, et encore plus en cas de crise.

Non, monsieur Macron, ce n’est pas le « modèle de développement » qu’il faut revoir, mais le taux d’efficacité de l’Etat. Les entreprises privées seront les plus touchées par la crise actuelle et les dégâts pour l’économie seront probablement impressionnants. La pandémie économique risque de faire encore plus de ravages. Rappelons-nous la question posée par Jean-François Revel dans son essai La grâce de l’Etat (1981): «Sommes-nous à l’aube de ce qu’on appelle un «changement de société» et y-a-t-il ici, maintenant, un risque de dérive, de durcissement autoritaire du régime ?»

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5 commentaires

zelectron 17 mars 2020 - 1:36

le virus et la graisse de l'état !
jusqu'à être d'un tel surpoids qu'il ne peut plus agir ni avec aisance ni rapidité . . .

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LB 20 mars 2020 - 10:50

????
Si seulement on pouvait lire cela dans les medias plus mainstream … !

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Sonja 24 mars 2020 - 2:13

Virulence d'Etat
Il semble qu'avec la loi votée, macron boive du petit lait. Il a semé la peur pour contrer tout rassemblement et manifestations qui auraient pu se coaguler par le mécontentement majoritaire de la population. Tous ses comportements personnels, ses actes; qui vont de l'invitation à l'Elysée le 21/06/17 à la dernière en Côte d'Ivoire avec le rappeur haineux, en passant par les diverses ratifications des traités ravageurs pour notre pays, benalla, et également les paroles salissant la France par inculture sidérante de nos racines et de notre réalité historique. Ce type est un pantin illégitime (23% sur son nom pour 47% de votants) dont l'élection ambigüe aurait dû mobiliser l'armée dès l'audace irrévérencieuse au Gl DE VILLIERS, le peuple aurait suivi à 70%. Il y a avec ces ordo une espèce de confiscation de liberté accompagnant la marche forcée d’un démantèlement de l’Etat social, de l’Etat acteur et de l’Etat de droit, en conformité avec la version la plus radicale de l’idéologie de la « concurrence libre et faussée progressiste » qui hélas semble demeurer. Cette majorité de nulliputiens caporalisés par des discours arrogants ne s’embarrassent d’aucune exigence d’argumentation sérieuse et de réalités. Nous pouvons retracer les circonstances de cette prise de pouvoir, où les dernières apparences d’un sens de l’Etat et des principes politiques de tradition démocratique sont réduits en miettes, rongés par des argumentations relativistes relayées par la presse grassement subventionnée, et assénées avec aplomb par les porte-paroles de cette majorité. Constatation magistrale: l’Etat rongé de toutes part, les institutions discréditées, le système partisan à la dérive, le personnel politique irresponsable et phagocyté, l’aliénation des droits démocratiques et des garanties de souveraineté que représentait l’appareil d’Etat dans ses cadres de droit, aussi minutieusement argumentées que percutantes par leur profondeur et leur cohérence… Qu'allons nous devenir quand des populations s'arrogent des droits et revendications contre nous, sont protégées et vivent des subsides largement distribués par cette nomenklatura partisane? "qui tyrannus absque titulo ? tyrannus ab exercito ?" Il faut nettoyer urgemment les écuries d'Augias car même si un coronavirus existe, sa virulence est ailleurs.

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chris 14 avril 2020 - 10:09

Cet Etat-mafia…
…incompétent et obèse a mis le pays avec sa gestion tardive et catastrophique du co**ardvirus et va nous punir une 2ème fois en gardant des textes liberticides et nous faire payer la dette qu'il a lui même causé!
Une belle bande de mafieux dans ce gouvernement de clowns!

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Jcrr 4 septembre 2020 - 6:06

La persuation clandestine
Quel dommage que vos articles ne soient pas plus relayés par tous les réseaux.
Tout est fait pour endormir le citoyen qui ignore jusqu'au fonctionnement de nos institutions.
Nos dirigeants (hommes politiques et hauts fonctionnaires) ont tout intérêt à nous maintenir sous tutelle.
Chacun doit prendre conscience des vrais enjeux et avoir le courage d'agir. Il nous reste encore le droit de voter dans le secret de l'isoloir, pour nous faire entendre sans être accusés de "mauvaises pensėes"ou d'intolérance …

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