La meilleure mesure de la charge d’impôts et de cotisations sociales dans chaque pays est celle du « coin fiscal en pourcentage des coûts totaux de main-d’œuvre ». Il évalue le montant total des impôts et cotisations sociales versés par les salariés et les employeurs, diminué des prestations familiales reçues et divisé par les coûts totaux de main-d’œuvre pour l’employeur. L’OCDE en a fait le calcul dans sa dernière publication sur Les impôts sur les salaires, qui observe que d’une manière générale, en 2013, le prélèvement moyen d’impôts et de cotisations sociales sur les revenus du travail dans la zone OCDE s’est accru de 0.2 point de pourcentage pour atteindre 35.9 %, selon le rapport. Il a progressé dans 21 pays sur 34, a diminué dans 12 et est resté inchangé dans un seul pays.
Les experts de l’OCDE distinguent le coin fiscal pour différents types de ménages et de revenus : célibataires ou couples avec enfants, dont un ou deux parents travaillent, gagnant le salaire moyen ou un tiers de moins ou de plus. Dans tous les pays de l’OCDE, à l’exception du Mexique et du Chili, le coin fiscal est plus faible pour les familles avec enfants que pour les salariés célibataires sans enfant.
C’est en Belgique (55.8 %), en Allemagne (49.3 %), en Autriche (49.1 %) et en Hongrie (49.0 %) que l’on a observé les charges fiscales moyennes les plus élevées pour les travailleurs célibataires sans enfant rémunérés au salaire moyen dans leur pays. Les charges les plus faibles ont été observées au Chili (7 %), en Nouvelle Zélande (16.9 %) et au Mexique (19.2 %).
En France, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi a réduit le niveau des cotisations patronales de 1.9 point de pourcentage. Néanmoins, les coins fiscaux les plus élevés pour les familles comptant deux enfants et un seul apporteur de revenu rémunéré au salaire moyen étaient ceux de la Grèce (44.5 %), la France (41.6 %), la Belgique (41.0 %) et l’Autriche (38.4 %). C’est en Nouvelle-Zélande que le coin fiscal a été le plus faible pour ces familles (2.4 %), suivie par l’Irlande (6.8 %), le Chili (7 %) et la Suisse (9.5 %). La moyenne pour les pays de l’OCDE était de 26.4 %.
En moyenne, la Grèce, la Belgique et la France forment le trio des lanternes rouges, les pays dont le coin fiscal est le plus élevé dans chaque catégorie. A l’inverse, la Suisse et la Nouvelle Zélande se disputent toujours les meilleures places dans le quintette des pays ayant le coin fiscal le plus faible.
L’OCDE poursuit son analyse en ajoutant aux impôts et cotisations sociales les charges d’assurance non publiques mais obligatoires à payer à des caisses de retraite privées, des mutuelles ou des compagnies d’assurance, comme le deviennent par exemple les assurances complémentaires en France désormais. L’écart se resserre alors entre certains pays. La France par exemple est proche des Pays Bas. Elle reste néanmoins toujours dans le panel des pays dont le coin fiscal est le plus élevé. Et la Suisse, et plus encore les Etats Unis, la Grande Bretagne ou surtout la Nouvelle Zélande gardent de grandes longueurs d’avance dans le peloton de tête, c’est-à-dire celui des pays dont le coin fiscal est le moins élevé. Certes, un système de santé très protecteur coûte cher, qu’il soit pris en charge par le public ou par le privé. Mais il coûte sensiblement moins cher dans les pays où il est largement relayé par l’assurance privée parce qu’il peut alors plus facilement incité les assurés à veiller à leurs dépenses comme dans l’assurance automobile, alors qu’un système public dans lequel les charges sociales sont devenues des impôt déguisés déresponsabilise les pseudo assurés qui ne sont plus considérés comme des clients mais comme des usagers.