Le cirque du syndicalisme français continue de plus belle, avec la bénédiction de l’Etat. Vous ne le saviez sûrement pas, mais lors des deux dernières semaines (jusqu’au 13 janvier) avaient lieu les élections des représentants syndicaux des TPE. Il s’agit vraiment d’un monde à part !
Bien que les courriers de propagande aient été envoyés à tous les salariés de TPE, accompagnés d’un courrier du ministre du travail Mme El Khomri, et que ce scrutin ait été ouvert pendant deux semaines pendant lesquelles on pouvait voter via internet, le taux de participation devrait être de l’ordre de 7% (il sera définitivement connu lors de la proclamation des résultats le 3 février). Il était de 10% en 2012. Bref, cela n’intéresse personne sauf les organisations syndicales qui vont y « gagner » des représentants puisque la barre est fixée à 8% des suffrages exprimés (soit 0,56% de suffrage reçu pour un taux de participation de 7%,). Pourtant, selon le ministre du travail, ces élections sont essentielles pour faire entendre les voix et défendre les droits des salariés, participant ainsi à la force de notre démocratie sociale ! L’idée, en 2017, que tous les français ne résonnent pas forcément en termes de lutte n’effleure pas le ministère. D’ailleurs, les Suisses sont dépourvus d’un tel ministère, ce qui ne semble pas porter préjudice au travail.
Il faut dire que même les plus militants ont bien dû se rendre compte de l’inanité de cette élection en tombant sur le site dédié, hébergé par le gouvernement, franchement débile. Nous prend-on définitivement pour stupides ??
Mais ce coup-ci, le petit jeu entre l’état et les syndicats sera un peu plus pimenté par la création des « commissions paritaires régionales ». La mission de celles-ci est de fluidifier le dialogue social, entre 10 représentants des organisations patronales et 10 représentants syndicaux.
Quand enfin va-t-on sortir de ce charabia socialiste et laisser les corps sociaux s’organiser, comme cela se fait en Suisse ou en Allemagne ou des accords sont signés branche par branche ? Quand va-t-on enfin réformer ce modèle hérité de la seconde guerre mondiale ? Le PC est mort, le PS se meurt, mais la CGT, dernier dinosaure qui risque encore de bien figurer dans la plupart des régions, vit d’une rente scandaleuse.
Les syndicats ne doivent vivre que de leur représentativité réelle, et donc des soutiens de leurs adhérents. C’est ainsi qu’ils prendront, ou perdront, toute légitimité.
Mais finalement, à lire les tracts, nous sommes rassurés de voir que les idées véhiculées par ceux-ci ne trouvent pas écho auprès des « travailleurs », comme ils sont nommés. Pour la plupart, on y retrouve tout le discours habituel : baisse du temps de travail, augmentation du SMIC (jusqu’à 1700 euros net), primes diverses, 13ème mois généralisé, interdiction des CDD, retraite à 55 ans, avec en prime certains papiers carrément révolutionnaires (l’organisation de la lutte est un objectif affiché pour les syndicats CNT ou STC et pour l’union syndicale solidaires ou pour le CNT qui souhaite instauré un rapport de force contre les politiques patronales). Malheureusement, malgré la participation ridicule qui prouve le total désintérêt des employés pour ces élections, il y aura bien des élus dont les palabres sauront rendre plus compliquée la vie de ces petites entreprises. D’autres syndicats sont néanmoins plus nuancés, mais à participer à un jeu dont on ne maitrise pas les règles, il est impossible de gagner sur le long terme.
Entre collusion avec l’état et pensée révolutionnaire, il est à craindre que le syndicalisme français soit condamné à rester une caricature pendant longtemps encore.
2 commentaires
Syndicats ou fainéants !
Le syndicalisme à la Française n'est autre que la culture de la fainéantise.
Voilà encore de bons petits gauchos payés et parfois bien payés pour ne pas faire grand chose, surtout pour ne plus défendre les monde du travail, un peu comme les Députés qui ne sont plus là pour défendre ceux qui les ont élus mais pour le seul bien des partis et de leur porte feuille.
Les Rois de l'Arnaque!
Pauvres salaries; les cotisations servent à acheter des châteaux pour les vacances de ces rois qui jouent aux châtelains: où eux ne sont pas conviés!