Personne ne sait officiellement combien va coûter le cadeau que Joe Biden vient de faire à quelque 45 millions d’Américains endettés au titre du financement de leurs études. La Maison Blanche n’a pas fourni ne serait-ce qu’une estimation ! C’est dire à quel point le président Biden est généreux… avec l’argent des contribuables.
Le plus incroyable est qu’il s’agit en majorité de contribuables qui ne sont pas allés à l’université. Ou pire, qui y sont allés mais ont naïvement payé leurs échéances de prêt étudiant. Quelle erreur ! Ils auraient dû faire défaut comme des millions d’autres puisqu’à chaque élection, le candidat démocrate promet d’éponger leur ardoise.
Le Président américain veut paraître « juste » et politiquement correct
Joe Biden tient sa promesse faite en campagne il y a deux ans: 10.000 dollars de dettes dues à l’Oncle Sam sont effacées d’un coup de sa baguette magique. C’est curieusement un des rares pouvoirs propres du président américain. Le Congrès n’a pas à voter pour valider ce cadeau.
Et pourtant son prix a bel et bien été préalablement estimé. Non seulement en interne par l’administration Biden, mais aussi par plusieurs institutions privées. Leur verdict n’est même pas contesté par la gauche démocrate. Liberty Street Economics juge que le geste présidentiel couvre 321 milliards de dollars de dettes. La Wharton School de l’Université de Pennsylvanie situe le prix, sur 10 ans, entre 300 et 980 milliards de dollars. On voit bien qu’il ne s’agit pas d’un détail. C’est encore l’équivalent d’un plan de relance, si prisé par Joe Biden depuis son arrivée à la Maison Blanche. À la grande différence bien-sûr qu’il vise avant tout, non pas des défavorisés, mais des diplômés qui s’estiment écrasés de dettes.
Comment peut-on prétendre que l’esprit de la Constitution américaine est respecté lorsque le président se dispense de l’avis du Congrès pour renoncer à plus de 300 milliards de dollars de recettes fiscales, d’un trait de plume ?
Pour paraître « juste » et politiquement correct, le président progressiste exclut, des bénéficiaires de sa largesse, les Américains aux revenus annuels de 125.000 dollars. On rappelle que le seuil de pauvreté est défini à 12.760 dollars de revenu par personne par an. On peut donc être dix fois au-dessus de ce seuil et mériter la charité du gouvernement fédéral ? Le fait que la décision tombe en pleine campagne pour les élections de mi-mandat est naturellement une coïncidence totale. Honni soit qui mal y pense.
La thèse selon laquelle « il fallait absolument faire quelque chose pour les anciens étudiants écrasés de dettes » est pourtant bien moins crédible aujourd’hui. Depuis des mois l’administration Biden est fière d’avoir déjà effacé la dette estudiantine des employés de service public, des handicapés et des personnes qui ont été spoliées par des universités ayant fermé leurs portes avant que les étudiants ne terminent leur programme.
L’excuse de la pandémie devient pérenne
En outre, le moratoire sur le paiement des échéances, en vigueur depuis la pandémie sur décision de Donald Trump, a été maintenu. Il est même prolongé par Joe Biden jusqu’à la fin de l’année. Or le taux de chômage des diplômés universitaires est de 2%. Dire que le marché de l’emploi est trop mauvais pour que les diplômés aient les moyens d’honorer leurs engagements, ne tient pas debout. Et surtout pas dans une économie en proie à une pénurie de main d’oeuvre sans précédent, où de plus de 10 millions d’offres d’emplois restent non pourvues.
Pour tenter de préserver son image de « centriste » raisonnable, à laquelle la presse est tellement attachée, Joe Biden rappelle que la gauche de son parti voulait qu’il aille encore plus loin. Il aurait fallu effacer 50.000 dollars de dettes pour satisfaire les sénateurs Elizabeth Warren et Bernie Sanders. Le fait que 12 millions de personnes se retrouvent le 1er janvier prochain dépourvu de toute obligation de remboursement de dette estudiantine ne suffit pas à la gauche de la gauche.
Juridiquement indigne, socialement inégalitaire, l’effacement de dettes proclamé par Joe Biden est aussi économiquement dangereux. Larry Summers, ancien Secrétaire au Trésor de Bill Clinton, et Jason Furman, ancien conseiller économique de Barack Obama, osent le dire. Ils mettent ainsi les pieds dans le plat électoraliste magnifiquement préparé par la Maison Blanche et si bien promu par la presse largement acquise à tout ce qui sort de la technocratie progressiste au pouvoir. Alors que l’inflation de 8, 5% est au plus haut depuis plus de 40 ans, alors que le « quoi qu’il en coûte » à l’américaine, au nom de la pandémie, a déclenché cette flambée de prix qui aujourd’hui détruit le pouvoir d’achat des pauvres, ajouter de l’huile sur le feu n’était pas nécessaire.
Joe Biden n’en a que faire. Voilà 49 ans qu’il se consacre à Washington à la hausse des dépenses publiques et à l’extension des pouvoirs de l’État, d’abord au service de ses électeurs du Delaware, puis comme vice-président de Barack Obama, et depuis deux ans comme président. Il gagne ses élections en distribuant à des catégories socio-économiques pro-démocrates de l’argent public emprunté ou imprimé. Cette recette lui a généralement bien réussi.
3 commentaires
C’est comme la France, combien de temps cela va durer encore à distribuer du fric à tout va et à faire gonfler les dettes faramineuses sans travail en contrepartie ? C’est aussi cette sinistre structure de Mc Kinsey qui conseille tous ces incapables politicards et cette ignoble société en pleine déconfiture, on veut des études gratuites jusqu’à 30 ans, ensuite un travail bien payé sans trop de stresse avec beaucoup de loisirs, un ou plusieurs enfants à la charge de la société, loisirs et liberté oblige ils et elles n’ont plus le temps de s’en occuper et des aides supplémentaires parce que les loisirs avec les enfants coûtent cher. Pour finir après 30 ans de « travail » la retraite pendant 30 ans au moins avec les moyens nécessaires pour conserver son train de vie. Et je ne parle que des meilleurs, d’autres se contentant d’un peu moins mais quand même il faut une certaine égalité ceux là ont durant les 30 années d’activité le travail qui les poursuit sans jamais les rattraper. Ou de ceux qui pensent que toute leur vie doit être assistée par l’Etat. Une nouvelle société invivable stupide et irresponsable.
Le politiquement correct est l’euphémisme de la TYRANNIE DE L’OPINION. Dès qu’on emploie cet euphémisme on sait de suite où on va. Il va falloir revenir aux vraies définitions du langage usuel.
Merci de noter cette action, qui n’est pas vraiment relevé par les médias en général. Si Poutine ou Le Pen avait fait une telle action, les médias auraient appellé cela de la corruption, de l’achat de voix… Mais bien entendu, c’est un geste magnanime et charité et de justice…