Malgré toutes ses imperfections, le Grand Débat a eu le mérite de libérer la parole. Selon Opinion Way qui a opéré le dépouillement, plus d’un tiers des participants estime que l’impôt sur le revenu devrait être payé par tous et 28,2% qu’il faut simplifier et réformer la fiscalité, 24,8% qu’il faut baisser les impôts. Une large majorité (58%) refuse les impôts comportementaux comme la fiscalité écologique et 75% souhaitent que les dépenses publiques soient réduites, notamment pour baisser le déficit public.
La réponse d’Emmanuel Macron a été vague et démagogique, sans ambition, du maintien de l’âge de départ à la retraite à la participation de citoyens tirés au sort au CESE qui ne sert à rien. Et en prenant modèle sur l’ancienne Athènes, il oublie que les citoyens qui y exerçaient des fonctions par tirage au sort étaient peu nombreux, qu’ils devaient justifier de leur capacité à vivre du travail de la terre et que longtemps, seuls les plus capables ont pu accéder aux fonctions supérieures. Il propose de réduire l’impôt sur le revenu et d’inciter les Français à travailler, mais il est muet sur les modalités. Son discours a fait flop et le mouvement des gilets jaunes désormais otage de groupuscules extrémistes se poursuit sans que l’Etat soit capable d’assurer l’ordre et la paix civile qui sont sa première mission. Ce qui est inquiétant.
Mais qui sera capable de nous sortir de là ?
Le Rassemblement National continue de rivaliser avec la France insoumise pour tenter d’être encore plus étatiste que Macron, ce qui n’est pas si facile. Les centristes n’existent plus. Et chez Les Républicains ou ses anciens affidés, le conformisme et la frilosité sont de mise. Xavier Bertrand, le président (ex-LR) de la région Hauts-de-France, a plaidé en priorité pour une baisse de la TVA sur 100 à 200 produits de première nécessité, ce qui aurait un effet très modeste sur les prix mais très important sur le budget de l’Etat. Eric Woerth propose avec raison une réduction des impôts de production qui pénalisent les entreprises, à raison de 1 point de PIB en cinq ans. Hélas, il en faudrait encore beaucoup plus pour rendre les entreprises françaises compétitives : les impôts autres que l’impôt sur les sociétés qui pèsent sur les entreprises représentent 10,5% des bénéfices commerciaux en France contre 4,3% en Allemagne, 1,4% en Irlande et 0,6% en Belgique ! Il veut réduire la dépense publique pour baisser la dette et les impôts de 45 milliards d’euros sur plusieurs années. Mais cela ne représenterait que moins de 2 points de PIB alors qu’il faudrait les baisser de 10 points pour être dans la moyenne de l’OCDE. Et pour le moment Les Républicains n’ont présenté qu’un plan de réduction des dépenses publiques de 20 Md€. Enfin il veut monter l’âge de départ en retraite à 65 ans, ce qui donnera au système un sursis de quelques années sans le pérenniser.
Au-delà de ces réponses paramétriques et insuffisantes, il n’y a que Laurent Wauquiez qui se montre désormais résolument audacieux. Il a déclaré aux Echos le 10 janvier dernier qu’il voulait « engager un vrai plan de réduction de la dépense publique qui s’accompagne d’un big bang fiscal. Il faut tout remettre à plat. Il existe aujourd’hui 350 impôts et taxes, des niches fiscales partout, le système est illisible et imprévisible. Il faut supprimer des taxes, baisser les impôts, réduire le nombre de tranches…». L’ancien ministre de Nicolas Sarkozy envisage de mettre en place un impôt sur le revenu à taux unique, une « flat tax ». Il attendrait même semble-t-il d’un think-tank interne, Le Millénaire, un « arsenal de mesures visant à réarmer la France, parmi lesquelles une immense simplification du système fiscal pour ne conserver que huit impôts (Valeurs actuelles 18 avril 2019). Malheureusement, outre son caractère résolument simpliste jusqu’à l’excès, cet organisme qui travaille pour Les Républicains, et qui n’est donc pas vraiment un think-tank indépendant par nature, commence par défendre résolument la taxe GAFA (Les Echos, 8 avril 2019) avant d’avoir suggéré la suppression de la moindre taxe, ce qui augure mal de son efficacité et de sa volonté. Il demande par ailleurs à M. Macron de « s’attaquer au paradigme ordolibéral allemand » et se veut totalement keynésien en réclamant au niveau européen « un choc de la demande et de l’investissement » (Le Monde, 23 janvier 2019).
M. Wauquiez fustige à juste titre les « recettes de l’ancien monde » de Macron, mais il faut alors proposer des recettes du nouveau monde : rendre aux assurés sociaux leur liberté de choisir leur assureur et leur contrat, comme pour les assurances automobile, permettre à chacun de souscrire son assurance retraite, y compris par capitalisation, allouer aux parents des bons scolaires à remettre à l’école de leur choix pour leurs enfants plutôt que de vouloir un modèle unique, rendre aux collectivités territoriales leur autonomie fiscale, sans laquelle d’ailleurs les référendums d’initiative citoyenne n’auront pas de sens au niveau local qui est celui où ils en auraient le plus…Il ne suffira pas de procéder à des corrections de taux, d’âge ou de seuils, mais bien plutôt de permettre au marché concurrentiel de gérer ce qui ne relève pas des obligations régaliennes de l’Etat ainsi que de simplifier et abaisser les impôts en les restructurant pour qu’ils soient neutres. Voilà ce que serait un vrai big-bang et une vraie réponse aux attentes exprimées par les Français dans le Grand débat. C’est possible, monsieur Wauquiez, et c’est peut-être le moyen de reconquérir le cœur et la raison des Français.
3 commentaires
Taxes sur les carburants
Mesdames, Messieurs,
Je souhaiterais simplement ajouter a vos remarques, qu'il n'y a pas grand monde qui s'imagine les répercussions du prix des carburants sur l'économie française. De grands économistes, ont dis un jour vers 1976, qu'il ne faut pas augmenter le prix des carburants au risque de couler l'économie française. A vous de tirer les conclusions ….
Exact MAIS en 1976, le coût réel du carburant était plus cher qu'actuellement si on le compare à l'équivalent du SMIC de l'époque. Peu de gens le savent.
Le vrai problème vient déjà de tous les coûts superflus (qu'on paye tous les mois) qui se sont rajoutés de produits et services souvent futiles et inutiles, qui n'existaient pas à l'époque. Avec 1Franc on pouvait déjà manger un petit quelque chose de consistant. Aujourd'hui, même avec 1€ on n'a même plus un sandwich, à peine une baguette.
Un téléviseur couleur valait dans les 5000F soit plusieurs SMIC. Les pistes de ski et plages étaient moins encombrées que maintenant pour 40 Millions de français.
Faudrait peut-être arrêter de se plaindre en permanence. Il est vrai qu'entre 1976 et 1981, j'avais une bourse pour mes études supérieurs de 900F mensuels et que un tiers payait ma chambre en cité U, l'autre tiers mes tickets de RU, le reste suffisait pour vivre frugalement et étudier. Les vacances d'été étaient là pour renflouer un peu les finances, par pour aller se dorer la pilule sur les plages.
Actuellement un étudiant n'arrive plus à vivre juste avec sa bourse, là il y a un problème!
On est passé dans une société "du pain et des jeux", c'est le début de la décadence et la fin d'une civilisation, qui s'annonce. On ne s'occupe pas du plus important: arrêter de saccager notre belle terre nourricière.
A une prochaine
PhB (qui a la chance d'avoir un jardin un potager et quelques arbres)
LES MOUTONS DEVIENDRONT TOUS DES LOUPS !!
sous le règne luciférien Macron et tant qu'il sera au pouvoir ,le sang coulera jusque la chute du gouvernement Français très complice !! Bref nous ne voulons plus aucunes politiques spoliatives émise par trop d'abus additives aux multiples taxes qui ne connaissent qu'une hyper inflation par lesquelles cette politique là Monsieur devient radicalement intolérable alors Macron vous qui êtes formaté par le système de l oligarchie Bancaire puisque vous n êtes qu un pantin aux ordres de la haute finance dicté par GS , dégagez pour nous rendre notre liberté totale la 1ere règle dans un état qui se dit de droit est de ne plus JAMAIS taxer la sueur du travail voilà tout est dit !