Dans sa dernière interview de l’année 2020 publiée dans L’Express du 23 décembre, le président Macron affirme : « Nous ne sommes pas un pays qui se réforme comme les pays anglo-saxons, scandinaves ou l’Allemagne, nous sommes un pays qui se transforme. Un pays très politique, perclus de passions contraires. C’est ce que j’aime profondément en nous. Cette tension créatrice ». On retrouve dans ces paroles un brin provocatrices et non dénuées de prétention, l’ancienne antienne de la singularité française. Un cliché invoqué par la plupart des politiques incapables de réformer ce pays. Car la France n’est pas forcément différente des autres. Bien sûr, elle a ses particularités, comme chaque pays au monde mais dont aucune ne justifie l’absence des réformes accomplies ailleurs avec succès, non seulement dans les pays cités par le président mais aussi au Canada, au Chili, en Australie ou dans l’Est de l’Europe…
L’Etat a failli à sa mission. Il est grand temps de le « transformer »
La France se « transforme » parce que les politiques n’ont pas le courage de réformer. Ou ne savent pas le faire. D’ailleurs, plus loin dans l’interview, le président livre, probablement sans s’en rendre compte, LA clé de notre grosse machinerie maison : « … Car seul l’Etat protège in fine et seul l’Etat réconcilie liberté et égalité. » Tout est lié à l’Etat, à la décision politique, à l’interventionnisme.
Les Français ont besoin d’être « protégés ». C’est la conviction intime de M. Macron. Dans cette même interview, il soutient que, grâce au deuxième confinement, « …nous sommes l’un des pays européens qui se porte le mieux face à cette épidémie à ce stade ». Faux, monsieur le président. Du moins si l’on en croit les chiffres (outils dont vous vous êtes beaucoup servi, pas toujours en toute bonne foi). Fin décembre, la France était le 5ème des 10 pays au monde comptant le plus de contaminations. Par rapport au nombre de ses habitants, elle déplore autant de morts que les Etats-Unis. Et aux Etats-Unis, beaucoup d’Etats n’ont pas confiné ou l’ont fait sur des périodes très courtes ou partiellement.
Lors de ses vœux, M. Macron a réitéré une partie de ces propos et insisté sur son expression favorite, « tous ensemble » afin de s’en sortir.
A l’IREF, nous ne faisons pas le même constat. Ce que nous avons trouvé de plus inquiétant en 2020 – nous l’avons dit et écrit plusieurs fois – c’est l’échec de l’Etat, pris complètement au dépourvu par la pandémie malgré son titre de champion du monde des prélèvements obligatoires et des dépenses publiques. Ce que nous avons constaté avec effarement, comme tous les Français, c’est le délabrement et les dysfonctionnements de notre système hospitalier, qui bénéficie pourtant du plus important budget parmi les pays européens. Un système bureaucratisé, gangrené par les 35 heures et par le nombre record de fonctionnaires non-hospitaliers. Cela commençait à se savoir, c’est devenu dramatiquement flagrant avec la crise, mais M. Macron n’en dit pas un mot. Nous, si.
Les politiques devraient s’inspirer du privé
A l’IREF, nous avons aussi fustigé l’incapacité des politiques à prendre les bonnes décisions au bon moment. Les masques et les gels ont manqué jusque bien après le début de la pandémie et qu’a fait l’Etat ? Il a imposé un monopole sur la distribution ces produits au lieu de faciliter la concurrence. Qu’ont fait nos gouvernants ? Ils ont accumulé les décisions hâtives et, pour pas mal d’entre elles, incompréhensibles. On n’a pas fini de commenter les fermetures de bars, de restaurants et de petits commerces qui avaient tout intérêt à prendre mille précautions, les entassements dans les grandes surfaces, les transports, voire dans des manifestations, où les contrôles étaient quasi impossibles.
Et nos décideurs se sont enferrés avec une belle constance, sans même remarquer que le secteur privé, lui, fourmillait d’idées et trouvait rapidement pléthore de solutions à la pénurie, en s’appuyant sur le marché et la concurrence.
Autre constat réconfortant : l’innovation tendue comme un ressort a répondu presque instantanément à la crise en fournissant les moyens, dans tous les pays du monde, de continuer à travailler et mener une vie sociale. Pêle-mêle, citons le télétravail, les réseaux sociaux, Zoom, les paiements à distance et sans contact, les commandes et les livraisons en ligne et, surtout, la mise au point de nombreux tests, de nouveaux médicaments et des vaccins. Ce sont des individus, des entreprises, le marché et la concurrence qui ont rendu tout cela possible.
Un grand merci à nos lecteurs !
Terminons par nos vœux : ils ne dérogent pas à la tradition, surtout cette année. Nous souhaitons en priorité à tous une meilleure, bonne, excellente santé. Que ce virus soit au plus vite dompté ! Ensuite, l’IREF ne serait plus l’IREF s’il n’inscrivait pas, dans sa liste de priorités pour 2021, le souhait que nos politiques prennent enfin conscience que les réformes sont nécessaires, et qu’ils agissent en conséquence. M. Macron, il faut en finir avec l’Etat providence, plus de comités théodule, de conventions citoyennes, de collectifs responsables, de commissions s’empilant les unes sur les autres, nous ne sommes pas au cirque !
Enfin, nous pensons à nos lecteurs, de plus en plus nombreux avec nous sur les barricades. C’est avec eux et grâce à eux que nous progressons. Qu’ils en soient remerciés.
7 commentaires
Pantins et Hauts Fonctionnaires.
Depuis plusieurs mandats nous avons à la tête de l'État des pantins qui ont laissé la porte grande ouverte par une gouvernance par las hauts fonctionnaires et le dernier des pantins à encore mis le pays entre les mains des soi-disant experts de toute nature en plus de la haute fonction publique. Une défaillance de la classe politique par son incompétence et son irresponsabilité ou seule la prétention, les honneurs et les avantages financiers de leur petite place et de la rente à vie est pris en considération. Pour le reste c'est du mépris surtout envers le monde silencieux, celui qui travaille pour assurer leur train de vie. Les fainéants, voyous et autre malfrats sont assistés comme jamais pour assurer la tranquillité du règne présidentiel durant les 5 années nécessaires pour obtenir sa grosse rente à vie.
situation de la France
La France s'est alourdie dans tous les secteurs du fait des concessions accordées aux syndicats. A force de donner du "grain à moudre" pour avoir la paix sociale, chaque secteur de l'économie et des instances nationales et régionales est devenu obèse. Si on a pu payer 300 milliards € pour la pandémie, pourquoi ne pas se payer l'épreuve de force avec les syndicats (façon Thatcher) afin de dégraisser le mammouth et de libérer l'économie : 45 heures de travail, suppressions de trois jours fériés, retraite à 67 ans, certification des comptes des syndicats et des comités d'entreprises par des commissaires aux comptes. Trois mois d'épreuve de force et la France repartira.
convention citoyenne
Aussi incroyable que cela paraisse, il semblerait que le gouvernement ait l'intention de renouveler l'opération convention citoyenne à propos du planning de vaccination contre le covid. Une poignée d'individus n'ayant aucune connaissance particulière dans ce domaine émettra un avis sur la question. Cela relève du masochisme.
Mais il y a pire !
Le pire, ce fut l'interdiction de la vente d'hydroxychloroquine, qui, combinée avec l'azitromycine,aurait pu sauver des milliers de vies humaines, sous réserve que ce traitement soit pris dès les premiers symptômes. Donc, Macron et Véran sont coupables de ces milliers de décès.
L'hyper bureaucratisation nous tue
La cinquième république française collectionne les faillites : chômage de masse, pauvreté, exclusion, inégalités, crise du logement, crise de l’agriculture, crise de la pêche, crise de l’industrie, crise de la médecine, crise de l’enseignement, crise de l’aménagement du territoire, crise de l’immigration, crise du maintien de l'ordre, prélèvements obligatoires excessifs, surendettement de l’État, corruption, gaspillages etc.
Actuellement, et depuis Mars 2020, les projecteurs sont braqués sur la crise de la médecine. L'hyper bureaucratisation en est la cause évidente.
Il est absolument remarquable que, dans ces circonstances, aucune réforme du système de santé n'ait été annoncée par le Gouvernement.
Aucun Gorbatchev français à l'horizon pour débrancher notre bureaucratie à la soviétique.
les fonctionnaires sont-ils encore là pour 1000 ans ?
Les chaînes d'airain qui entravent notre pays ne sont pas prêtes de tomber et encore moins avec ce président souffrant d'un léger trouble cognitif !
Le Remède pour la France !
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Argent public : Où passe le pognon ? Contribuables associés – Charles Gave.