Il y exactement 20 ans paraissait l’ouvrage La dictature des syndicats de Bernard Zimmern. Il s’agissait d’une enquête minutieuse sur les dérives des syndicats français et leur terrible pouvoir de nuisance dans de nombreux secteurs d’activité. Qu’est-ce qui a changé depuis ? Hélas, pratiquement rien. Ils jouissent toujours de la même capacité à bloquer le pays et ils en usent toujours sans modération. Ils continuent à imposer leurs diktats avec la même relative facilité. Avant la journée de mobilisation du 6 avril, les médias nous ont informés que la rencontre entre eux et Elisabeth Borne avait tourné court. En effet, l’intersyndicale a rapidement mis fin à cette « réunion inutile », comme l’a qualifiée la nouvelle coqueluche des gens de presse, la cégétiste Sophie Binet. La Première ministre n’a pas réussi à rétablir le dialogue… comme c’est étonnant !Ce que certains appellent « dialogue » tient en réalité de l’injonction suivante : le retrait de la réforme des retraites, ou rien. Un bonbon ou un sort, Halloween à Pâques en quelque sorte.
L’intimidation est une manière de procéder, souvent de mauvaise foi. Cela ne change rien au fait que ce n’est pas à la rue de faire la pluie et le beau temps, quelle que soit la réforme proposée par le gouvernement au pouvoir. Les prétentions des syndicats français apparaissent d’autant plus extravagantes que ceux-ci sont moins représentatifs. Ils prétendent l’être avec un aplomb inégalé mais ils ne le sont pas, et les chiffres le montrent ; ce serait une bonne raison de ne plus les considérer comme des « partenaires » avec lesquels on peut dialoguer à égalité. Ils mériteraient d’être discrédités car ce sont des organisations d’un autre âge, qui refusent tout changement, toute réforme, et n’ont pratiquement pas d’équivalent dans les autres pays riches et démocratiques. Ils mériteraient surtout un audit sérieux auprès de l’opinion, qui montrerait que leurs membres sont de moins en moins nombreux et que leurs ressources sont plus qu’opaques. Elles proviennent d’aides directes et indirectes ce qui représente beaucoup d’argent public, comme l’avait prouvé le rapport Perruchot… en 2011 ! Blocages, grèves, pénuries d’essence, insalubrité… les syndicats empoisonnent la vie des Français en leur faisant croire qu’ils agissent pour le bien commun. En finir avec cette dictature absurde relèverait d’un devoir moral des pouvoirs publics envers les citoyens et contribuables. Mensonges éhontés, méthodes éculées, les syndicats tirent toujours les mêmes vieilles ficelles. Leurs oripeaux sont plus qu’usés, mais qui aura le courage du petit garçon qui seul, dans le conte d’Andersen, a osé dire que le roi n’avait pas d’habits du tout et qu’il était nu ?
9 commentaires
La réforme de l’Etat devrait commencer par revoir le total des aides et subventions données. un syndicat doit se financer avec l’argent de ses adhérents, pas avec de l’argent public payé par les contribuables, qui ne partagent pas forcément les idées des syndicats. Il est temps que l’Etat recentre ses dépenses sur le bien commun et les secteurs régaliens. Dès lors, lorsque seul les adhérent financeront les syndicats, il sera très facile de voir quels poids représentatifs ces syndicats représentent….et l’intérêt ou non qu’il y a à discuter avec. Il est lamentable de voir des budgets en déficit depuis 40 ans avec un taux de prélèvements parmi les plus hauts des pays développés….Nos hommes politiques seraient ils tous idiots pour ne pas se rendre compte que ce n’est pas tenable?? Difficile à imaginer, dès lors, à qui cela profite d couler la France. Pas surprenant de constater que la majorité de ces syndicats sont sont remplis d’agents de la fonction publique, ceux qui n’ont pas d’obligation de résultats, car l’Etat assure la rente in fine, et leur place est intouchable….. Tout ceci est digne des privilèges de la monarchie….Un bon sujet de référendum: L’argent publique doit il financer les syndicats?…. pour le président de la république qui en aurait le courage
Le syndicalisme est une belle idée libérale, combattue lors de leur création par les communistes. Ceux ci ont pris leur revanche grâce au CNR à la fin de la guerre en en dévoyant le principe : suppression de la liberté syndicale, seuls les syndicats issus de la guerre sont autorisés, et financement par l’État et les entreprises. Tant que ceux-ci ne seront pas redevenu libres et autonome financièrement, c’est-à-dire ne vivant que des cotisations des adhérents, ils garderons pouvoir de nuisance.
Bravo MAXENS, vous avez très bien résumé la situation ! Il ne se passera rien au niveau de l’état comme d’habitude !
Dramatique !
Exceptionnel article toujours aussi bien vu par le talentueux Nicolas Lecaussin
En 2005 à 32 ans je lisais son livre cet état qui tue la france ; en 2023 a 50 ans il est toujours d actualité ! D ou ma question : faut il vraiment encore passer le reste de sa vie a se battre Alors que Nous sommes une nation d imbeciles heureux qui se complaît dans sa médiocrité ? Une chose est sure : nos dirigeants l ont compris depuis belle lurette !
Bravo en tout cas à vous Nicolas pour votre énergie et votre analyse
Merci à vous ! Il faut continuer le combat !
Comme c’est bien vu et bien dit !
Les retraite’s du Privé n’ont pas compris qu’en fait ils défendaient les privilèges des régimes spéciaux et n’ont pas réfléchi que d’ici leur retraite le nombre d’actifs qui financent leur retraite va diminuer au point que l’etat sera dans l’obligation de diminuer les montants versés . Ils auront peut etre la retraite a 62 ans mais avec peu d’argent leur permettant d’avoir une retraite heureuse .Les fonctionnaires garderont l’equivalent de leur dernier salaire .
Tout est dit clairement, mais nos dirigeants sont majoritairement lâches et une fois élus ne veulent pas de vagues pour protéger leur pré-carré.
Magnifique article de M. Nicolas LECAUSSIN il a parfaitement raison; et dommage que je n’ai pas lu » la dictature des syndicats de B. Zimmern ».
A propos de dictature si on parlait de la presse nationale! Qu’elle soit écrite, radio ou télé, ce n’est plus de l’information que nous avons, c’est de la propagande ! Et là aussi il faudrait supprimer les financements d’Etat et que chacun vive avec ce qu’il mérite: Ses abonnés!