Il peut apparaître stupéfiant que l’Etat champion du monde des prélèvements obligatoires ne soit pas capable de consacrer des sommes substantielles à sa défense.
Il y a bien longtemps que nos concitoyens se rendent compte de la faiblesse de leurs forces de l’ordre. Au-delà du ressenti, les chiffres ne masquent plus l’état de dégradation de la sécurité publique. La crise ukrainienne met maintenant en pleine lumière la déliquescence de nos forces armées.
Les spécialistes le savent depuis des décennies, la guerre du Golfe l’avait déjà démontré : nos matériels sont largement insuffisants. Depuis lors, les informations distillées malgré la différence de la forme font état de munitions ou de pièces détachées qui manquent, d’heures de vol qui sont rationnées, de commandes qui sont reportées, d’engins qui ne sont pas renouvelés, etc..
Comment en est-on arrivé là  ? Depuis les années 1980 jusqu’à 2018 et au-delà de la l’aveuglement de nos gouvernants successifs sur les « dividendes de la paix », le budget des armées a été l’une des variables d’ajustement de nos finances publiques en capilotade. Une difficulté pour boucler la loi de finances ? Comme on diminue le nombre des militaires, il suffit de couper en taille claire dans les crédits des armées. Et, ceci expliquant cela, la manœuvre apparaît d’autant plus facile que la Grande muette n’a pas usurpé son nom : il n’y a personne pour défendre publiquement les crédits de ses ouailles. Pour paraphraser Victor Hugo, notre budget des armées peut être violé car il ne crie pas…
Il peut apparaître stupéfiant que l’Etat champion du monde des prélèvements obligatoires ne soit pas capable de consacrer des sommes substantielles à sa défense. Le mouvement, comme souvent, n’a rien de nouveau. L’histoire du temps long démontre que, selon le calcul d’un auteur, si les dépenses de l’Etat-gendarme n’ont haussé que de 9,5 à 12,5 % du PIB de 1815-1819 à 1965-1969, les dépenses économiques et sociales sont passées corrélativement d’un confidentiel 2,4 % à un gros 24,2%. Aujourd’hui, sur 100 euros de dépenses publiques, à peine 10 sont alloués aux coûts régaliens : défense, justice et sécurité, pour… 57 à la protection sociale !
Loi de programmation militaire
La hausse récente du budget des armées avec la loi de programmation militaire 2019-2024 n’a presque rien changé à ces chiffres car celui-ci ne croît pas en proportion des dépenses publiques. En 2022, il est ainsi prévu que l’armée ne représente avec 41 milliards d’euros que 6,65 % des dépenses totales de l’Etat, soit moins de 2 % du PIB, et encore le gouvernement actuel s’enorgueillit-il de l’augmentation du pourcentage ! En bref, on ne peut pas faire du social à outrance et avoir des forces armées dignes de ce nom.
S’ajoute à ces considérations financières un mépris plus ou moins affiché à l’égard de nos militaires. Quand l’on sait combien aux Etats-Unis le décès d’un soldat est un drame national et que l’on voit au mieux l’indifférence polie qui accompagne la mort d’un des défenseurs de notre pays, on ne peut qu’être stupéfait de la différence abyssale qui sépare les deux nations.
Il ne faut pas croire pour autant que l’augmentation inconsidérée du budget des armées serait la panacée. C’est un classique de justifier par le comparatisme de manière aveugle la croissance des fonds, par exemple en matière de justice, mais il convient de ne pas oublier les écueils qui attendent le réformateur : gaspillages administratifs, bureaucratie envahissante, liens incestueux avec les fournisseurs entre autres. La nécessaire hausse consistante du budget militaire exige donc un strict contrôle de l’utilisation des fonds et une vraie mise en concurrence pour limiter les dépenses de manière drastique. Il faudrait aussi faire de plus en plus appel à la sous-traitance, autant pour le matériel militaire que pour certaines opérations, comme le font souvent les Britanniques et les Américains. Revigorer l’armée française dans le cadre d’une OTAN rénovée, c’est s’affirmer comme une réelle puissance militaire.
Candidats
Il n’est pas inutile de rappeler qu’un Etat qui n’assume pas la sécurité de ses citoyens n’a plus de légitimité. Des philosophes classiques aussi différents que Thomas Hobbes et John Locke l’ont martelé. Il serait bon que les candidats à l’élection présidentielle, et avant tout le Président sortant, s’en souviennent.
6 commentaires
Il peut apparaître stupéfiant que l’Etat champion du monde des prélèvements obligatoires ne soit pas capable de consacrer des sommes substantielles à sa défense.
Est-ce vraiment stupéfiant ?
Non! Parce que l’Etat en question est le champion du monde des gaspillages et des détournements, l’argent est déjà dépensé !!!!!
Pourquoi financer une armée ? on a déjà plusieurs brigades bien équipées dans cette République, celle des Fainéants, celle des assistés et celle des cabinet de conseil. La particularité de toutes ces brigades est qu’elles sont à la charge de la société qu’ils ne payent ni taxes ni impôts pas même sur leurs sociétés ou associations et qu’elles ne créent aucune richesse ni plus-value en-dehors de celle de créer toujours de nouvelles taxes pour financer ces brigades de choc. Force est de constater que toutes ces grandes écoles administratives n’ont accouchées que d’une majorité de fainéants et de pilleurs des biens publics pour les meilleurs et de quelques petits escrocs qui profitent des premiers de la classe pour s’en mettre plein les poches.
Lutter contre les gaspillages, la bureaucratie effectivement envahissante, etc. est primordial. A propos « des liens douteux avec les fournisseurs » ; l’utilisation de la sous traitance serait-elle de nature à éradiquer ce qu’il faut bien appeler la CORRUPRION ?
Ici ou là , on entend parler de munitions fabriquées en Asie… sans compter équipements et uniformes etc. fabriqués dans des pays étrangers fort éloignés géographiquement, culturellement et politiquement de la France et /ou de l’Europe. Une dépendance aussi grave sinon davantage… que celle aux masques de protection qui fit tant de bruit.
A gauche, si vous choisissez le totalitarisme : vous avez une armée. Si vous choisissez la « démocratie », vous n’avez plus d’armée ni de sécurité. Les Français adorent la gauche, ils vont voter Macron pour une 2ème couche car ils ne sont pas rendus compte de l’épaisseur de la première. Le petit Macron ne change pas ses couches et comme il l’a déclaré, il a envie d’emmerder certains d’entre nous. La Corse demande son indépendance, la Bretagne lui emboîte le pas, l’Alsace va suivre et toutes ces gesticulations sont bien légitimes eu égard au dédain affiché par le pouvoir en place. La France pour ne pas disparaître va se morceler et le bassin parisien en pâtira très durement. Enfin, si j’ose dire, car ce sont les décideurs qui sont responsables ET coupables, pas les populations qui payent toujours la facture finale.
OUI, la garde est morte, juste un point de vue La France  » éternelle – ancestrale »: terre – or – argent – est morte à la bataille de Blenheim le 13 08 1704 ( une des premières conséquences de la révocation de l’Edit de Nantes )
pour 14 – 18 durant les 120 premiers jours, nous avons uniquement du côté Français tous les jours une moyenne de 3 000 morts soit 25 % du total de cette « boucherie- civile- Européenne » .
pour les années actuelles, nous avons de l’ordre de 5 500 généraux en pré-retraite !. . .. ….,
De nos jours, avec les multinationales hyper-puissantes – l’argent Turing – les Médias avec leurs logiques spécifiques – pourquoi se battre ?
l’on semble manquer de caractère et d’ honnêteté intellectuelle. Il faut surtout être capable de réaliser la guerre des futurs et non refaire la dernière.
OUI, il y a de la réflexion sur les concrets.
Bonjour, avant tout, il convient de réorienter et redéfinir les budgets « dits » sociaux. Tout a été mis dans une enveloppe trompeusement intitulée « sociale ». C’est à dire, supprimer les gaspillages, les fraudes (75 millions de carte Vitale, entre autres) et revoir les lois sur les allocataires. A mon sens, il restera assez d’argent pour construire deux porte-avions supplémentaires, dont nous manquons cruellement. Je m’étonne toujours que l’on explique pas comment la France est passée de 1,8 M fonctionnaires en 1981, contre 5,7 M en 2020, alors que la population n’a augmentée que de 22 % …! Alors qu’il y a 40 ans tout fonctionnait parfaitement, ou est passé l’argent ? En cas de conflit, ce n’est pas la clique escrologiste et les petits macronistes en déclin à 80 km et malus à 50 000 €, à la solde de puissance étrangère qui viendront à la rescousse. Déséscrologisons, démacronisons, démalussons. Libérons la France de ces dangereux parasites. Ils ne se rendent même pas compte. Merci. Bien à vous