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M. Macron, pour sauver l’industrie française, baissez les charges, les taxes, les impôts et réformez l’Etat !

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Le président de la République était en visite il y a quelques jours sur le site de l’ancienne usine Whirlpool à Amiens, là où, entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2017, il s’était déplacé pour promettre aux 300 salariés qu’il allait sauver l’usine menacée par une délocalisation. Aujourd’hui, il ne reste que 44 employés sur le site qui va très probablement bientôt fermer. M. Macron a échoué, comme d’ailleurs beaucoup d’autres politiques qui ont fait ce genre de promesses avant lui.

Son échec était prévisible et la solution honnête aurait été de dire la vérité aux Français et aux employés de Whirlpool. Malgré des dizaines d’engagements et de rapports (Lambart en 1988 ou Beffa en 2005 par exemple), le secteur industriel français poursuit inéluctablement son déclin. Il ne représente plus aujourd’hui qu’environ 10 % du PIB, contre 20.3 % en Allemagne et 8.7 % au Royaume-Uni. En 1980, les emplois industriels occupaient 22 % de la population active ; en 2017 ce n’est plus que 11 %. En Suisse, pays considéré à tort comme étant celui de la finance, les emplois dans l’industrie représentent 20 % de la population active.

Moins d’emplois dans l’industrie ne veut pas dire moins de chômage

Alors, existe-t-il des solutions pour « sauver » l’industrie ? Rappelons tout d’abord, comme l’a démontré l’IREF dans une Etude récente, qu’il n’y a pas de corrélation entre les aides à l’industrie et la sauvegarde des emplois industriels, ni de lien entre la baisse de ces derniers et la hausse du chômage. Ces 25 dernières années, l’industrie a été en recul dans la plupart des grands pays riches où pourtant le chômage a baissé, contrairement à la France où il a augmenté régulièrement. L’IREF en a fait la preuve en comparant plusieurs pays – la France, l’Angleterre, l’Allemagne, les Etats-Unis – et même certaines régions touchées par les désindustrialisations massives comme le nord de l’Angleterre, la Westphalie en Allemagne ou le nord de la France. Dépenser l’argent public pour essayer de préserver artificiellement des emplois dans l’industrie n’a strictement aucun effet sur le chômage ni sur le sauvetage de l’industrie.

Les échecs du passé devraient inciter le président français à s’attaquer aux vrais ennemis de l’industrie française : les charges, les taxes et les impôts qui pèsent sur elle. On peut ajouter les 35 heures, les syndicats dogmatiques qui s’opposent à toute réforme ou les URSSAF pour lesquels le patron est d’abord un ennemi et ensuite seulement un interlocuteur.

Les charges patronales sont deux fois plus élevées en France qu’en Allemagne

M. Macron devrait savoir que plus de 150 taxes et impôts touchent directement ou indirectement les entreprises françaises (trois fois plus qu’en Allemagne !) que l’Etat ponctionne à hauteur de presque 380 Mds d’euros tous les ans. Les impôts de production représentent un quart de l’ensemble de la fiscalité qui les concerne, plaçant le pays au 2e rang européen derrière la Suède. D’après le rapport rédigé en mai 2018 par le Conseil national de l’industrie (CNI) et l’inspection générale des Finances, les impôts de production sont plus de deux fois supérieurs à l’impôt sur les sociétés (IS) : 72 milliards d’euros contre 31,8 milliards (en 2019). Cela représente environ 3,6 % de la valeur ajoutée des entreprises contre 0,5 % en Allemagne. Ces impôts de production, c’est 9 % du PIB – et l’IS, 2.6 %.

Les charges patronales sont deux fois plus élevées en France qu’en Allemagne où la fiche de paye ne comporte que six lignes, contre une vingtaine en France. De plus, le Code du travail est passé de 3 448 pages (édition 2017) à 3 784 pages (édition 2019), un bonus de 336 pages avec la « réforme » de Macron. Les normes environnementales et autres réglementations étouffent aussi les entreprises françaises. Que l’industrie ait créé des emplois aux Etats-Unis depuis 2017, année où le taux de l’IS a été réduit de 35 % à 21 % et où des centaines de normes et réglementations ont commencé à être supprimées, n’est peut-être pas une coïncidence. Entre 2017 et 2019, l’industrie manufacturière américaine a créé 473 000 emplois nets alors que sous les deux mandats d’Obama elle en avait perdu 210 000.

Non, les 5 000 aides, voire plus, accordées aux entreprises, ne sauveront pas l’industrie française. Au-delà de la baisse des charges et des impôts, nos entreprises ont besoin d’air et de liberté. Et d’investissements bien sûr. Par exemple ceux des fonds de pension, qu’il serait hautement productif d’encourager. Leurs dirigeants, tout comme les business angels, sont, eux, capables de bien jauger les entreprises, ils savent ce qu’il leur faut pour survivre et se développer, pour sauvegarder les emplois, pour en créer. Une connaissance du terrain indispensable dont manquent cruellement la plupart de nos hauts fonctionnaires.

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4 commentaires

Philippe 26 novembre 2019 - 11:06

Un drame
Bravo, en 40 lignes vous avez décrit le drame de la France…Au lieu de faire des moulinets stériles et de la com, Mr Macron devrait en faire son livre de chevet et les faire apprendre par coeur à toute l'Enarchie..!

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zelectron 26 novembre 2019 - 3:02

LE remède de cheval :
Virer un ou deux millions de fonctionnaires (hormis les régaliens de terrain) à 3,6 million d'€ chacun pour l'ensemble de sa carrière sans compter sur ses erreurs, détournements, malversations ou encore obéissance aux "ordres d'en haut" + pensions de réversion, constituerait une économie gigantesque au profit de tous les autres français.

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Astérix 26 novembre 2019 - 3:58

La catastrophe française !
Merci pour votre article qui résume tout.
Il n'y aura pas d'issue avec nos technocrates irresponsables et incompétents.
J'ajouterai la nécessité absolue de créer en France, sur tout le territoire, de nombreuses et véritables zones franches fiscales qui permettraient aux industriels, aux PME PMI, de venir s'installer en milieu rural et ainsi permettre aux Français de vivre plus près de leur lieu d'habitation et de faire baisser le chômage.
Cette mesure ne peut être mise en place qu'avec de nouveaux dirigeants pour la France qui abaisseraient, en même temps, les charges, la fiscalité, les prélèvements hallucinants à 30% au lieu de 58 % ce qui permettrait aux employeurs d'augmenter les salaires nets et ainsi la motivation…!

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Sender 26 novembre 2019 - 4:24

Un pays dirigé par des fonctionnaires, comme en pays communiste
Vous semblez étonné de la déconfiture de l'état français ? Les pays sous régime communiste ont tous fait faillite. La France est dirigée par des politiciens presque tous fonctionnaires, énarques et francs maçons. C'est la potion magique du communisme.

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