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Il faut supprimer le numerus clausus !

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Le gouvernement vient de prendre – enfin – une bonne décision. A la rentrée 2020, le numerus clausus aura officiellement disparu. Cette suppression, annoncée par le chef de l’Etat en septembre 2018 et adoptée lundi 3 juin lors de l’examen de la loi santé au Sénat, devrait permettre à plus des trois quarts des quelque 60 000 candidats inscrits de décrocher une place dans les filières médicales. Elle devrait aussi contribuer à résoudre à long terme le problème de la pénurie de médecins.

Les origines du numerus clausus, officialisé en 1971, remontent à l’Occupation lorsque Pétain créa le Conseil de l’ordre des médecins, la première corporation mise en place par le maréchal. Le numerus clausus est alors utilisé pour exclure les médecins juifs. Aujourd’hui, il est un des responsables des déserts médicaux et la réglementation limite fortement l’exercice de la profession aux médecins étrangers non issus de l’UE dans l’Hexagone. En fait, c’est bien l’Etat qui est responsable de la pénurie des médecins et ces fameux « déserts médicaux » sont le résultat de l’échec de l’Etat.

Ce contrôle, les réglementations, le monopole de la Sécurité sociale ont fonctionnarisé le statut du médecin et ont poussé les jeunes Français à essayer de faire des études de médecine ailleurs, surtout dans les pays de l’Est.

Dans la très sympathique comédie française Un village presque parfait, le maire, incarné par Didier Bourdon, tente par tous les moyens de convaincre un médecin, incarné par Lorant Deutsch, de s’installer dans le village. La fiction reflète parfaitement la réalité. Selon l’OCDE (2017), en France, il y a 3.4 médecins pour 1 000 habitants contre 4.2 en Allemagne et 5.1 en Autriche. Le nombre de consultations annuelles par habitant est de 6.3, en dessous de la moyenne européenne (7.5). La France a une densité de 310 médecins pour 100 000 contre 370 en moyenne dans les pays membres de l’UE. Les autres grands pays européens sont moins restrictifs que la France, en Allemagne ce sont les régions qui décident du nombre de médecins mais en fonction des besoins réels.

Concernant les spécialistes, la situation est au moins aussi catastrophique. L’année passée, on a appris que la France, qui ne comptait déjà qu’un peu moins de 2 000 médecins gynécologues médicaux en 2007, n’en avait plus que 1 136 (pas moins de six départements et certaines villes moyennes défavorisées – notamment en banlieue parisienne- n’en ont plus du tout). Et comme beaucoup de ces praticiens, âgés de plus soixante ans, vont en outre bientôt prendre leur retraite, la projection 2025 s’effondre à 531 spécialistes pour une population proche de 30 millions de femmes !

La suppression du numerus clausus – si elle se fait – est une bonne réforme. Cela ne pourrait pas marcher sans une ouverture à la concurrence du système de santé et la liberté de s’assurer (comme c’est le cas en Allemagne). La décision du gouvernement est bonne mais maintenant il s’agit d’aller jusqu’au bout.

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4 commentaires

pierreg1 18 juin 2019 - 11:24

il faudrait evoluer
Il faudrait evoluer, certes le numerus clausus a des effets pervers; mais imaginons un instant que tout etudiants ayant 10 d emoyenne passe les services hospitaliers (serieux) seront debordes et nous manqueront d eterrains de stages, car au final il faut bien faire aussi d el'enseignement au lit du malade, deja d emon temps (72/81 nous avions un nombre de stages "bidons" important or il y avait nettement plus de lits d'hopitaux que de nos jours!
on parle de deserts medicaux, mais notre profession est incapable (comme toutes les professions de sante) de se remettre en question, le monde evolue! le citoyen eccepta d efaire 10 km (ou plus pour aller en grande surface acheter son pain et son essence (disparition en consequences de nombre de commerces d ecampagne, mais pas de faire la m^me distance pour aller voir un médecin! le medecin n'accepte pas la delegation d etaches, personnellement mainbtenant directeur des operations medicales d'une societe ne travaillant quasiment qu'outre mer,je peux mettee a disposition d'infirmiers nombre d e"gadgets" electroniques et aide d'internet les asssiter dans leur "diagnostic", la France retarde sur tous le splans, il existe de stethoscopes electronique permettant par le biais de tablettes de transmettee l'auscultation (cardiaque et pulmonaire) des otoscopes camera, des appareils ECG blue tooth, des echographes plus que portables etc etc; avec ces appareils n'importe quel imbecile peut recueillir de sinformations et les envoyer at'on besoin d'un medecin pour interpreter des bilans de glycemie (suivi du diabete) d'anticoagulants (et soyons serieux dans ma carriere j'ai eu l'occasion lors de remplacements d evoir que certains d emes confreres sur ce plan n'etait pas specialement doues!)il existe des laboratoires 'analyse biologiques fiables, pas chers que nous utilisons dans nos missions, en france? cela irait a l'encontre du syndicat de slaboratoires! or ceux ci ne devraient etre utilises que pour les examens "speciaux" le reste est du niveau du generaliste d'ailleurs chose surprenante nos camarades veterinaires les utilisent eux! sans avoir besoin d'etre titulaire de diplomes speciaux etc! le sinfirmiers liberaux eux ont tendance à preferer les toilettes d e spatients a d'autres actes moins remunerateurs alors qu'en hopital c'est un acte pour aide soignant…
en fait il faudrait que nos politiques, nos instances ordinales, syndicales aient le courage d ereflechir à ce que sera la medecine d edemain, cessons de payer une consultation de generaliste 25€c'est un scandale! on en est encore à la medecine d e"papa" (et j'ai 67 ans…) actuellement un ordinateur equipe d'un bon logiciel interprete des radios pulmonaires plus efficacement que l'homme, normal sa memoire aura ete gavee de milliers d ecliches de radio avec le sinterpretation et donc aura pour comparaison plus de radiographies que n'en aura fait un specialiste durant toute sa carriere! autrement dit pour les radiographies pulmonaires, un technicien de radiologie suffirait (je sais ce n'est pas aussi simple..) cela ne signifie pas la mort des medecins mais il faut evoluer or en France tout probleme est en France un probleme d'effectif..manque t'on réellement de médecins? ou sont ils "surbookés" par des taches qu'ils pourraient déléguer?
Less ervices d'urgence sont débordés, mais ne l'a t'on pas voulu, en 1979 etudiant je faisais de sagrdes de "porte" à Saint André hôpital faisant partie du CHU de Bordeaux, nous accueillions tout le monde cela faisait du chiffre à cette époque j'avais (modeste etudiant jeune C.N quasiment indigne d'avoir une idée) fait remarquer qu'en ouvrat le sportes à tout tôt ou tard nous serions submergés; mais voila cela faisait du chiffre et permettait au professeur chef du service de reclamer des sous! quel interet pour un hôpital d'accueillir à 19H un patient pour contrôler sa tension? c'est le boulôt d'un infirmier liberal (pas d'un medecin!) et si la TA est élevée alors on prend rendez vous! mais nous le faisions ..
En fait avant d'ouvrir le svannes des facultés, il faudrait un "grenelle" d ela médecine un vrai, avec des gens vivant avec leur siecle, ouvert aux technologies, des caisses de sécurites sociales pretes à payer un prix decent les services des medecins et des paramedicaux!
Nous sommes en deficite d egynecologues medicaux, c'est vrai, mais là aussi il faudrait se poser des questions! il y a 30 ans je faisais les frottis moi même et honnetement un infirmier peut le faire) et prescrivait les "pilules" cela permettait d'adresser au gyneco les cas plus difficiles… d'autre part pour nombre de pathologies nous avons nos consoeurs sages-femmes (c'est une profession médicale et non pas paramedicales) là aussi il y a une ressource potentielle!
La France évolue et plutôt que d ese baser sur l'ancien sachons s'adapter, souvent je dis aux chauffeurs de taxi qui m'amenent à Roissy quand ils sont jeunes d epenser d'ores et deja a une reconversion, la voiture intelligente c'est demain et le taxi autonome pas plus tard qu'apres demain et que feront ils alors?, j'ai commence ma carriere avec un secretariat, je termine avec un ordinateur portable et travaille aussi bien d'Australie que de Chine ou de ma residence à la campagne (moins bien dans cette dernier vu l'internet et son debit en France) j'ai plus d efacilite d etelephoner du gabon que de ma residence où la couverture portable de deux operateurs est "aleatoire" je traite avec mes personnels de sproblemes medicaux alors qu'eux sont sur une plateforme petroliere et moi en Chine sans probleme! la majorite d enos postes sont de spostes d'infirmiers et non plus de medecins! et cela fonctionne tres bien!
On a le m^me probleme avec les prothesistes dentaires, avec les imprimantes 3D et autre materiels informatiques un dentiste peut tres bien lui même faire ses prothèses! cette profession a t'elle de l'avenir pour un jeune prothesiste? j'ai deja vu nombre de dentistes equipés ainsi (y compris aux Fidji..)
En conclusion et même si il fallait ouvrir le numerus clausus est ce la seule reponse et la bonne reponse?
et même sic'etait la reponse, pense t'on vraiment qu'un médecin homme ou femme de 35 ans ira s'installer avec son conjoint dans une zone sans emplois, dans une ville où le trafic de drogue pose probleme (voir RMC ce matin qui couvrait l'evenement à Saint denis..) dans des villes où le niveau scolaire est tel que vos enfants n'auront aucune chance dès le départ?? dans des campagnes où il ne reste plus rien?

Le problème n'est pas qu'un problème d'effectif, comem à l'education nationale!
je ne suis pas partie prenante et n'ai pas de conflits d'interets

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DEVILLERS 19 juin 2019 - 12:33

Je suis assez d'accord. On accepte de faire 30kms pour aller faire des emplettes mais on veut des médecins à deux pas de chez soi. Ceci étant, en sens contraire, le vieillissement de la population nécessite une médecine de proximité. L'intelligence artificielle va modifier considérablement l'exercice de la médecine. Aucun radiologue, quelle que soit son expérience, n'interprétera une radio aussi bien qu'un ordinateur. Il faudra donc moins de radiologues. En gynécologie, je suis aussi d'accord : les généralistes ont un rôle à jouer et peuvent orienter les patientes si besoin et seulement si besoin vers les gynécologues. Idem pour la relation généralistes et pédiatres.
Les services d'urgence des hôpitaux n'ont pas vocation à se substituer aux médecins généralistes, lesquels ont en principe toujours l'obligation d'organiser des permanences ; c'était "autrefois" le médecin-inspecteur départemental de la santé qui établissait ces permanences mais les organisations professionnelles de médecin ont estimé être assez grandes pour le faire…sauf que depuis, ça ne marche pas… Les urgences hospitalières reçoivent des personnes qui, pour la plupart, relèvent d'une consultation de médecine générale. C'est donc le dysfonctionnement de celle-ci qui aboutit à la situation actuelle d'encombrement des urgences. Cet encombrement use les médecins et les personnels para-médicaux des hôpitaux mais constitue une assez bonne affaire pour les directeurs d'hôpitaux grâce à la tarification à l'activité…
Le numerus clausus a posé problème surtout en raison de changement sociologique de la profession. Les médecins sont autant des femmes que des hommes et ils se marient entre eux, aspirent (ce que nul ne peut leur reprocher) à avoir une vie personnelle, familiale et des loisirs. Les médecins libéraux d'aujourd'hui ne sont plus des forçats travaillant 6 jours sur 7 à raison 10 heures ou plus par jour et prenant 15 petits jours de vacances par an. Le problème, c'est que pour remplacer un départ à la retraite, il en faut au moins 2 et que le ministère de la santé n'a pas pris en compte ce changement sociologique qui remonte pourtant à une vingtaine d'années. Le numerus clausus n'aurait pas été un problème s'il avait été bien calculé. On découvrira bientôt les effets pervers de la suppression du numerus clausus. Ce n'est pas parce qu'ils seront plus nombreux que les médecins s'installeront en dehors des villes. La suppression du numerus clausus ne sera donc pas la solution magique, loin de là.

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nanou 24 juin 2019 - 9:02

numerus clausus
bonjour , il y a plus de vingt ,lors conseil d'administration à la fac auquel j'appartenais , existait un livre noir décortiquant la consequence majeure du numerus clausus . Il est bien sur impossible de le dévoiler ici mais la conséquence est désastreuse . Je suis pour peu de temps encore (départ en retraite ) contact clinique avec les étudiants . PS: promotion 1971 cad premier concours officiel

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PICOT 1 octobre 2019 - 7:06

Pénurie
Le numerus clausus n'est qu'une des causes de la pénurie de médecins, bien organisée depuis quarante ans au moins. Nos "élites" ont toujours pensé que moins il y aurait de médecins, moins il y aurait de dépenses de santé. Pas assez malins pour comprendre que c'est la maladie qui coûte cher, pas les soignants. Le résultat est là. Il faut rajouter à cette stupidité le harcèlement de la sécurité sociale auprès d'eux qui tourne parfois à la persécution, les innombrables contraintes administratives, les amendes (si, si), la baisse des honoraires (mais oui), ridiculement bas par dessus le marché (50 euros la consultation dans les autres pays d'Europe). Bref l'Etat s'occupe des libéraux et, comme d'habitude, c'est une catastrophe. A présent il s'attaque, avec un temps de latence aux praticiens hospitaliers : faibles salaires, de plus en plus faibles, contraintes administratives, protocoles à respecter, T2A (une ânerie monumentale), certification (2e ânerie). Au total il faut comprendre que les dépenses de santé sont une variable d'ajustement économique pour nos brillants énarques et hauts fonctionnaires. Le bien être des médecins? Haro sur ces nantis prétentieux. Le bien être des patients? Il suffit d'être "efficients" comme ils disent. Bien entendu auparavant nous passions notre temps à faire des cocottes en papier. Autrement dit tout est de notre faute si le système de santé fonctionne mal! Au total qui peut encore avoir envie de faire ce superbe métier qu'ils ont massacré sciemment? Médecins maltraités, patients mal soignés, il ne peut en être autrement. Les déserts médicaux dont sont responsables les seuls pouvoirs publics (ils n'auront jamais le courage de le reconnaître) ne sont donc pas près de se résorber. Et, bien entendu, comme autre variable d'ajustement économique, voici venir la "réforme" des retraites, avec captation des provisions des caisses et valeur du future point à la baisse. Il faut bien faire des économies. Non?

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