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COVID-19 : le confinement général est absurde et autoritaire

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Depuis le mois d’octobre, la transmission du coronavirus s’intensifie. Même si le nombre de morts n’atteint pas les pics de mars-avril, le gouvernement a tout de même décidé de confiner la population une nouvelle fois, en fermant les commerces de son choix.
Le confinement généralisé permet-il vraiment, comme l’affirment une partie des scientifiques et le gouvernement, de stopper les transmissions et de réduire le nombre de décès ? Rien n’est moins sûr…
Il semblerait que la mort économique ne sauve pas de la COVID-19.

Les pays confinés enregistrent plus de morts et de malades que les autres

Nous avons évoqué, dans un précédent article, la gestion suédoise de l’épidémie sur le mode « laissez-faire ». Elle a été critiquée en France de manière très sévère, voire violente : la Suède préférait laisser mourir une grande partie de sa population plutôt que son économie. Des scientifiques et médecins affirmaient qu’à la fin, on compterait les morts. Très bien, comptons-les maintenant.

La Suède a d’abord eu un nombre conséquent de morts par rapport à sa population. Mais au fil du temps, les bilans décrivent une situation qui est loin d’être catastrophique. Moins grave, même, que dans les pays où le confinement généralisé est la règle. Par exemple la France : à l’heure actuelle, notre pays confiné compte plus de décès par million d’habitants (659) que la Suède libre (613).

A l’échelle européenne, regardons les chiffres de six pays : la France, le Royaume-Uni et la Belgique, qui ont tous les trois confiné et reconfiné, de manière drastique ; la Suède qui n’a pas confiné, ni imposé de restrictions à sa population ; enfin la Suisse et l’Allemagne qui ont confiné de façon plus douce, en responsabilisant leur population.

Comparaison du nombre de décès et de cas par million de personnes de la COVID-19, au 15/11/2020

Comparaison du nombre de décès et de cas par million de personnes de la COVID-19, au 15/11/2020

Ce tableau montre plusieurs choses : les pays qui déplorent le plus de morts par million de personnes sont les trois qui ont pratiqué le confinement le plus dur. La Suède n’est pas la mauvaise élève de l’Europe, ses chiffres ne sont pas catastrophiques ; on note même que le nombre de cas détectés est faible, ce qui prouve que le virus ne se propage pas plus que dans d’autres pays. Enfin, ceux qui s’en sortent le mieux pour le moment sont, en partie, la Suisse, en fonction des cantons et surtout l’Allemagne, qui pratiquent un confinement dit « light » ne bloquant pas totalement l’économie.

Le confinement léger et responsabilisant est plus efficace que le blocage total

Le Royaume-Uni de Boris Johnson a confiné sévèrement, et reconfiné de manière tout aussi autoritaire. Suivant l’exemple de la France, il a fermé les commerces « non-essentiels ». Le confinement de mars-avril n’a cependant pas fait baisser le nombre de morts, pas plus qu’en Belgique où tout ce qui n’est pas essentiel est également fermé et où la situation est calamiteuse. C’est le pays qui a les plus mauvais résultats non seulement d’Europe, mais du monde ! Il devance notamment le Pérou (1 122 décès/million d’habitants), les Etats-Unis et le Brésil (752 et 804 morts/million d’habitants).  Pourtant, les dirigeants du plat pays ne sont pas mis sur le banc des accusés par nos médias comme messieurs Trump et Bolsonaro. Une erreur sans doute…
La Suède démasquée et libre s’en sort donc bien, mais elle n’est pas pour autant la meilleure. Il faut (là encore) se tourner vers notre voisin allemand.
Fin octobre, la chancelière Angela Merkel s’est dite contrainte d’adopter des mesures « musclées et sévères » que nos journalistes ont présentées comme un confinement. Mais ce n’est pas le cas. Nous sommes loin de ce que l’on nous impose en France.
En Allemagne, les bars et les restaurants sont fermés, tout comme les gymnases, les institutions culturelles ou les parcs touristiques. Ce qui est un choix discutable, mais que l’on peut comprendre au regard de certaines études (voir partie suivante). En revanche, et c’est important, les commerces et magasins restent ouverts, à condition de respecter un protocole sanitaire strict. Il n’y a pas comme chez nous de distinction technocratique et arbitraire entre ce qui est essentiel et ce qui ne l’est pas.
Le but de ce confinement « light » est clairement expliqué : sauver les fêtes de Noël et permettre que l’activité économique comme les contacts humains reprennent à cette période joyeuse de l’année. En Allemagne donc, c’est à contrecœur que Mme Merkel a annoncé un confinement léger. Alors qu’en France, non seulement le confinement est quasi général, mais M. Castex nous prépare déjà à ne pas fêter Noël comme d’habitude. Déconfinement ? On verra, si vous êtes bien sages…

La France est un « absurdistan autoritaire »

Vues d’Allemagne, nos mesures anti-COVID sont parfois jugées insensées. Ainsi Die Zeit, l’hebdomadaire du jeudi, publiait-il le 12 novembre dernier un article titré « l’absurdistan autoritaire » (Autoritäres Absurdistan). Le journal, d’une ligne éditoriale proche de celle du Monde, estimait que les mesures prises par le gouvernement français auront de lourdes conséquences et que tout le pays subissait là un confinement répressif.

L’auteur de l’article (Annika Joeres) donne des exemples d’absurdités diverses (le choix est vaste !) et s’effare de la pratique des attestations de déplacement. Pas étonnant, écrit-elle, que des Français traités comme des enfants finissent par se conduire comme des enfants. Pas étonnant non plus que les règles de bon sens soient mises dans le même panier que les incohérences du « verrouillage » de la France. Elle cite une politologue, Chloé Morin, qui a conseillé d’anciens Premiers ministres français et vient de publier un livre sur la façon dont les décisions technocratiques sont prises à l’Élysée. Selon cette politologue, Macron mène une politique « quasi-monarchique », prenant les décisions de grande portée (confinement, couvre-feu) avec le seul « Conseil de défense » composé d’une poignée de personnes qui décident ainsi du sort de tous, en mettant le Parlement, saisi pour la forme, devant le fait accompli. Et tout cela pour un bilan catastrophique, constate l’auteur de l’article.

Nous vivons, Français, Belges et Britanniques, en Absurdie, une contrée où les commerces décrétés non-essentiels par les dirigeants ont été fermés, alors qu’une étude sortie récemment démontre que les commerces ne sont pas des grands vecteurs de transmission de la maladie…

Cette étude, réalisée par l’université de Stanford (deuxième meilleure université mondiale) a réussi à quantifier les risques d’infection selon les endroits fréquentés. Ils sont très élevés dans les restaurants, les discothèques et les bars. Ils sont mineurs dans les commerces, où les recommandations sanitaires sont en général suivies à la lettre (gel, masques, limitation du nombre de clients à l’intérieur), alors que les grandes surfaces sont parfois bondées. Alors pourquoi s’acharner à les maintenir fermés chez nous ? En ce qui concerne les bars et restaurants, une fermeture trop longue signifierait la ruine de milliers d’établissements et la perte de millions d’emplois. Est-il impossible d’établir un protocole sanitaire encore plus strict, et de faire confiance aux personnes à risque pour ne pas les fréquenter ?

Tuer l’économie ne sauvera pas la santé, bien au contraire. La responsabilisation des citoyens, accompagnée de mesures et de protocoles sanitaires, montre son efficacité chez certains de nos voisins. Il serait temps que notre Etat nounou et ses dirigeants considèrent les Français comme des adultes, et non comme des adolescents toujours prêts à faire le mur…

Sources :

https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-maladies/2622115-victimes-covid-19-coronavirus-age-moyen-deces-profil-femmes-hommes-jeune-enfants-stars/
https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/restauration-hotellerie-sports-loisirs/coronavirus-les-lieux-de-contamination-les-plus-importants-devoiles-par-une-etude_4179015.html
https://www.zeit.de/politik/ausland/2020-11/corona-regeln-frankreich-lockdown-polizei-quarantaene-attest-joggen-sport
https://www.lefigaro.fr/international/l-allemagne-se-resout-a-prendre-des-mesures-musclees-et-severes-contre-la-deuxieme-vague-de-coronavirus-20201028
https://www.linternaute.com/voyage/pratique/2503027-confinement-en-europe-italie-angleterre-grece-quelles-sont-les-restrictions-et-mesures-par-pays/
https://www.lemonde.fr/international/article/2020/10/30/la-belgique-confrontee-a-une-crise-majeure-decide-un-confinement-sans-isolement_6057970_3210.html

Comparaison du nombre de décès et de cas par million de personnes de la COVID-19, au 15/11/2020

Comparaison du nombre de décès et de cas par million de personnes de la COVID-19, au 15/11/2020

 

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7 commentaires

Laurent46 17 novembre 2020 - 7:41

Organisation mafieuse ?
Le problème est que l'on a construit ces 5 dernières années partout en France de nouveaux hôpitaux pour un nouveau zonage particulièrement étendu qui comme les super marchés implantés à l'extérieur nécessite une voiture pour se déplacer avec pour ces nouvelles infrastructures des parkings à péage et surtout une réduction drastique des lits par rapport aux installations antérieures. Cette nouvelle organisation s'est également entouré de nouvelles structures administratives comme les agglomérations et les grandes régions qui demandent plus, beaucoup plus de fonctionnaires travaillant 20 h/semaine et une réduction drastique des techniciens et médecins affublés d'une paprasserie toujours plus importante pour justifier le peu de travail de tous ces administratifs à la tête desquelles on trouve les copains des grandes écoles et les politiques comme président histoire que toute l'organisation mafieuse et fainéante Française touche un peu de monnaie.

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Lydie Irène 17 novembre 2020 - 8:37

On tue la culture- exemple d Italie
En lombardie, et autres 3 régions, 1 mois de confinement jusqu au 3 décembre. C'est le gouvernement qui décide mes nécessités, qui décide quand je pourrai à nouveaux m'acheter des dessous. Dans les grandes surfaces l'accès aux rayons de produits considérés par le gouvernement "non-essentiels" sont bloqués. Les bibliothèques sont aussi fermées même si les mesures de distanciation y sont respectées. Mon fils a l'habitude d'y aller pour étudier en réservant quelques jours d'avance une place. Du coup, il est obligé de rester 24h/24 à la maison, la moitié du temps passé devant son ordi dans sa chambre. On tue l'économie et la culture. Nos jeunes en souffre. Pourquoi personne n'enquête sur le nombre de suicide chez les jeunes durant le confinement? Ce serait intéressant de rendre public ce phénomène. Merci.

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Jean-Michel THUREAU 17 novembre 2020 - 9:44

Démocratie Française ou dictature des élus ?
Lorsqu’un état entreprend de tout diriger, il lui est matériellement impossible de prendre en considération des millions de cas particuliers et donc de traiter chacun d’eux avec une efficacité acceptable. Même s’il dispose des meilleurs cerveaux, des ordinateurs et des systèmes de télécommunication les plus performants.
Voilà pourquoi les quelques centaines de surdiplômés, énarques, normaliens et polytechniciens, qui, en France, ont la main sur les leviers de commande, gouvernent si mal. Nettement plus mal que ne le ferait la population dans son ensemble. Un journaliste a plaisamment résumé cette supériorité de l’homme de la rue sur les hommes de pouvoir : il faut se méfier de l’opinion publique, elle a assez souvent raison.
Un État qui intervient à tout propos et hors de propos dans les activités privées est comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.

La "puissance publique" française est la plus coûteuse et la moins performante de tous les pays développés. Pays ruiné, surendetté, frappé par un chômage de masse, une grave crise du logement, un aménagement du territoire catastrophique etc, il n'est pas étonnant que sa gestion de la pandémie ait été autoritaire et lamentable. Parfois même elle a été jus qu'au grotesque (les rayons des grandes surfaces bâchés au nom de l'égalité avec les petits commerces inutilement fermés).

Après tout ces dysfonctionnements sont assez logiques puisqu'ils ont succédé à une gestion de la médecine également autoritaire et lamentable. Dictature des élus, comme d'habitude.

Démocratiser le système politique est vraiment la grande priorité de ce pays.

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sauternes 17 novembre 2020 - 10:16

bien sur c'est la dictature, et ça concerne tout le monde occidental – mais les moutons voient pas plus loin que les masques.
Même si on croit à une crise sanitaire, "recommandations" auraient suffit.

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sauternes 17 novembre 2020 - 10:29

2 remarques sur clients et stats
Il me semble que ce site est fiable:
https://www.euromomo.eu/graphs-and-maps
c'est incroyable mais regarder les pays sans pique de décès! pourquoi?

autre sujet, pendant qu'on pleure (avec raison) sur le sort des petits commerçants, j'aimerais une grande pensée aussi pour les clients – pas de bar, resto, slip ou chaussures!

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PICOT 17 novembre 2020 - 12:08

Manipulation
Il est clair à présent, bien qu'on nous serine le contraire, que, oui les confinements successifs entretiennent la mortalité. Moins le virus circule et moins la population peut s'immuniser. Démonstration éclatante en Suède, même s'il y a eu de la casse. En Argentine : confinement depuis 7 mois et toujours des morts. Il s'agit de nous transformer en enfants terrorisés. Interdiction de soigner avec l'hydroxychloroquine alors que cela est de la seule compétence du médecin traitant. Ce traitement marche, à condition qu'il soit mis en oeuvre dès les premiers signes, et dire le contraire est une manipulation et un mensonge grossier. Dans quel but? Avoir plus de morts? Promouvoir des traitements très chers? On peut vraiment se poser ces questions. La "deuxième vague"actuelle est due, semble t il, à des mutants du Covid 19, ce n'est pas une deuxième vague mais la première vague d'une 2e épidémie bien moins sévère combinée avec les épisodes viraux habituels en automne. Le nombre de décès dus au Covid est des plus douteux. Il semblerait que un décès à l'hôpital, quelle qu'en soit la cause, soit étiquetée Covid + si le test PCR est positif. Et voilà : nous sommes tous complètement affolés et prêts à nous précipiter sur un vaccin fait à la vitesse de l'éclair alors qu'il faut 10 ans, habituellement, pour en mettre un au point. C'est une nouvelle technique nous dit on (sous entendu un merveilleux progrès, forcément). Mais il s'agit de nous injecter un fragment d'ARN qui restera dans nos cellules toute notre vie et qui sera transmis à notre descendance, semble t il. Alors, sans même aller chercher ce qui est dit dans le documentaire HOLD UP, tous ces éléments devraient nous mettre la puce à l'oreille : 1- Interdiction de soigner. 2- Promotion, à toute allure, d'un vaccin des plus douteux dans sa façon de fonctionner et qui, bien sûr, va rapporter beaucoup d'argent aux laboratoires. Qu'est ce que c'est que cette histoire? Quelque chose ne va pas, cela saute aux yeux. 3- Et maintenant on nous parle de vaccination obligatoire "à réfléchir" (on a compris). Mais pourquoi donc puisque ce virus ne tue que des personnes très âgées et très peu les plus jeunes?? Et si on raisonne de cette façon il faut qu'on nous explique pourquoi la vaccination anti grippale n'est pas obligatoire depuis longtemps! Soyons éveillés et méfiants. Beaucoup croient encore être en démocratie? C'est un rêve.

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Jean-Michel THUREAU 17 novembre 2020 - 6:05

Moutons non !
@sauternes

Les Français sont excédés par leurs politiciens (l'abstention massive) et leurs médias.

Les "GiletsJaunes" ont réclamé le référendum d'initiative citoyenne (en vain).

Les Français sont parmi les meilleurs mondiaux pour la productivité.

Simplement, la Constitution ne leur donne aucun moyen légal pour faire prévaloir leur point de vue.

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