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Le seul remède contre le FN est la réforme

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Jusqu’au début des années 2000, le Front national était considéré comme un simple parti de contestation, dont il ne fallait pas parler, ou simplement pour le moquer, voire le condamner. C’est après les résultats de 2002, que l’on a compris que cette organisation politique était plus qu’une simple agence de communication, mais qu’il fallait, ou au moins essayer, de comprendre pourquoi les électeurs se jetaient dans ses bras. Avec Marine Le Pen, le FN est devenu un parti comme les autres : la langue de bois en moins, et les propositions radicales en plus ; bien qu’à cet égard, le Front de gauche lui ressemble comme un frère jumeau sans pour autant avoir le même impact électoral… Déjà le père de Marine, Jean-Marie Le Pen, avait compris l’avantage d’attirer les déçus du socialisme dans son parti, dans la mesure où, dès février 2007, quelques mois seulement avant les élections présidentielles, il orientait son discours vers les «?ravages de l’ultralibéralisme?».

D’abord diabolisé, avant d’être seulement contesté, le FN est aujourd’hui imité par les principaux partis, qui se sont emparés de ses thèmes de campagne dominants : l’immigration, le libéralisme, la mondialisation, l’Europe… Et pourtant, il ne suffit pas de le mimer pour pouvoir le tuer ! Les partis qui s’y sont essayés, ne sont pas parvenus (ou à peine) à capter ses électeurs ; et il est devenu évident que les résultats des élections départementales lui seront extrêmement favorables…

Bien que l’antilibéralisme du Front national soit entré aussi dans la conviction officielle des autres partis, ceux-ci, chaque fois qu’ils en ont l’occasion, prennent soin de se démarquer de lui, comme s’il était atteint d’une terrible maladie politique… Cette situation est doublement paradoxale. Tout d’abord, il n’existe aucun autre parti important d’extrême droite, dit populiste, dont le discours soit plus étatiste, plus antilibéral et plus antimondialiste que celui du FN. Au contraire, les dogmes anti-libéraux n’occupent pas en priorité l’esprit des autres principaux partis populistes européens. Le PVV néerlandais, dirigé par Geert Wilders, est obsédé par exemple par la condamnation du Coran, mais sur l’un des murs de son bureau, est apposé tout de même un portrait de Margaret Thatcher… Tandis que l’UKIP britannique, bien qu’anti-européenne, se prononce fermement en faveur d’une zone de libre-échange. Quant au Parti du Progrès en Norvège, il est entré dans un gouvernement à tendance libérale et son chef en est devenu le ministre des Fina

Cette obsession antilibérale est typiquement française. En effet, deuxième paradoxe : elle a pris racine dans un pays où l’Etat confisque plus de la moitié des richesses produites par les acteurs économiques… Un pays qui, par la faute de sa fiscalité confiscatoire et d’une réglementation étouffante, est justement très loin du libéralisme économique…

Et dans cette situation, la meilleure solution n’est pas de mimer le FN mais de dire la vérité aux Français ! C’est bien l’Etat qui tue la France, et non pas le libéralisme économique ou la mondialisation ! Et les remèdes qu’il faudrait apporter pour sauver notre pays, comme l’ont – fait d’autres pays qui s’en sont bien sortis, sont à l’inverse de ce que propose le Front national !
Pour lutter contre l’immigration, il faut en finir avec l’Etat-providence et l’assistanat ; pour combattre le chômage, il faut plus de libertés économiques et moins de pression fiscale. Il faudrait aussi une réforme fiscale de choc, telle que la baisse de l’IS à 25 % pour s’insérer dans la moyenne de l’OCDE et instaurer un taux unique d’impôt sur le revenu à 15 %, et supprimer la plupart des niches fiscales ; le tout aurait infiniment plus d’impact que le poids de tous les discours d’opposition au FN.

M. Valls a raison d’avoir peur du FN ! Quoi qu’il en soit, c’est en agissant qu’il pourrait le vaincre, et non pas en imitant son discours, ou en le contestant stérilement…

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7 commentaires

Royer 23 mars 2015 - 10:13

Causes du succès du FN
Pour moi les incitation a voter FN sont les suivantes :
1: chômage et pauvreté
2: complexité de toute action liée aux contraintes administratives

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cendu 23 mars 2015 - 4:56

L'UMPS ne se fera jamais hara-Kiri
Au bout d'au moins 60 ans d'UMPS (ou similaire), il est largement temps d'arrêter de rêver: L'UMPS ne se fera jamais hara-kiri en faisant des réformes pourtant indispensables mais non démagogiques. L'UMPS préférera ruiner la population plutôt que de renoncer à conserver un pouvoir que Marie-France Garraud estime à juste titre en "pleine forfaiture".
Soit le salut viendra de la population, soit il ne viendra pas et la France disparaîtra (ce que d'ailleurs, souhaitent avec succès jusqu'à présent nos chers élus mondialistes).
Après m'être fait bernés pendant trop longtemps, et même si tout n'est pas parfait, je pense indispensable de mettre un coup de pied dans la fourmilière en votant FN (outre qu'il est aberrant que 30% de la population ne soit pas représentée dans notre système qui n'est ni "de droit", ni "démocratique").
Face à une certitude, mieux vaut un doute (ou plutôt un espoir). En plus 74% administrés de la vingtaine de maires FN élus en 1974 déclarent que les choses se sont améliorées, … et qu'il n'y a aucun scandale dans leur gestion (le cas échéant, l'UMPS et nos médias les auraient immanquablement montés en épingle).

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fbastiat 23 mars 2015 - 7:18

FN et droits de douane
J'ai lu ou entendu quelqu'un du FN dire qu'il fallait revenir au protectionnisme car il y avait des droits de douane pendant les Trente Glorieuses. Quel contresens! C'est justement durant cette période (1945 – 1973) que les droits de douane ont baissé en raison de l'adhésion de la France à la CECA puis à la CEE, et c'est bien ce retour progressif aux libertés économiques qui fut la cause de la prospérité de cette époque, et non un protectionnisme en voie de diminution.

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Lexxis 24 mars 2015 - 11:45

L'HOPITAL QUI SE MOQUE DE LA CHARITE!
Tout le personnel politique "traditionnel" a reconnu depuis trente ans ou plus que le Front National pose les bonnes questions, mais déplore ou feint de déplorer qu'il y apporte de mauvaises réponses. Ces gens-là ne se rendent même pas compte du caractère auto-flagellant de leurs positions, puisqu'eux-mêmes n'ayant déjà pas su poser les vrais problèmes malgré des décennies d'alternance, n'ont pas davantage apporté de solutions, se contentant en préservant et augmentant leurs avantages personnels de conduire d'une manière sûre et continue le pays vers la gabegie publique, l'endettement, le déficit et le déclin.

Il n'est donc pas étonnant qu' un certain nombre de Français, un quart exactement, se disent que ceux qui ont si manifestement échoué ne sont probablement pas le mieux placés pour fustiger les solutions d'en face, si contestables soient-elles.

Même contorsion, lorsque tous les appareils traditionnels accusent le Front National de n'être pas républicain, alors qu'aucun d'entre eux , lorsqu'il était longuement au pouvoir, n'a eu le courage de tenter la moindre action tentant à faire interdire ce parti.

En réalité, le Front National surfe autant sur des mécontentements que sur les pitoyables contorsions d'un personnel politique soucieux uniquement de gêner le camp d'en face, en reléguant au second plan – et même sans doute plus loin encore – les intérêts véritables du pays.
La minable campagne pour les élections départementales, dont les enjeux départementaux sont pratiquement absents, devrait suffire à convaincre ceux qui en doutent encore.

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dominogris 25 mars 2015 - 7:02

problème de vocabulaire
On égare les gens avec le mot libéralisme agité come un épouvantail. Or, ce dont il s'agit est plutôt un capitalisme de connivence où l'influence de l'État et les finances publiques sont détournés au profit d'intérêts privés. Le libéralisme, lui, est absent de notre pays depuis longtemps.
Ce capitalisme de connivence est l'un des aspects d'un problème plus général: la mainmise de l'État, avec bien souvent le clientélisme auquel cèdent les élus qui ont pour principal objectif leur carrière politique. Ainsi, subventions et allocations en tout genre, fiscalité discriminatoire, statuts et privilèges divers portent-ils atteinte à la République bien plus gravement qe le FN.

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Dominogris 25 mars 2015 - 7:09

problème de vocabulaire
Le libéralisme est en effet agité comme un épouvantail dans notre pays, alors qu'il en est absent. Ce qui est visé à travers ce terme n'a rien à voir avec le libéralisme, puisqu'il s'agit de capitalisme de connivence, par lequel l'influence de l'État et les finances publiques sont détournés au profit d'intérêts particuliers. Ceci n'est qu'un aspect du principal problème de notre pays: la mainmise de l'État à tous les niveaux, et bien souvent comme résultat du clientélisme d'élus essentiellement préoccupés par leur réélection. Ainsi, subventions et allocations en tout genre, fiscalité discriminatoire, statuts et privilèges divers portent-ils bien plus atteinte à la République que le FN.

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BERNA 8 avril 2015 - 2:54

contrer le FN ?
"Et les remèdes qu’il faudrait apporter pour sauver notre pays, comme l’ont – fait d’autres pays qui s’en sont bien sortis, sont à l’inverse de ce que propose le Front national ! "
écrivez-vous, mais c'est de la désinformation : c'est faux !
Le FN propose justement de couper les vivres qui incitent l'immigration et l'assistanat, etc, etc, etc …

Les commentaires déjà faits sont très pertinents.

Pour qui roulez-vous ? Diviser pour régner ?
Les Français sont assez divisés, tondus, abusés pour que vous vous ajoutiez au lot de ceux qui les démoralisent.

Les municipalités tenues par des ex-FN mais qui en ont l'inspiration sont mieux gérées et bénéficaires que les autres.
Même le maire d'Hénin Beaumont a été distingué pour sa bonne gestion.

Ne versez pas de grâce dans le manichéisme, vous apportez de l'eau au moulin des adversaires.

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