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L’Etat-nounou va-t-il peser les écoliers pour lutter contre l’obésité ?

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Les deux députés rapporteurs de la mission « flash » sur l’activité physique et sportive des écoliers viennent de dévoiler une série de propositions pour lutter contre l’obésité scolaire, mais manifestement pas pour combattre celle de l’État.

En novembre 2024, la commission des affaires culturelles et de l’éducation confie une mission « flash » (mot étrange très à la mode selon lequel on ne traite pas du fond du sujet, mais il s’agit sans doute d’en mettre plein les yeux…) à deux députés, la républicaine Frédérique Meunier et le socialiste Christophe Proença. La mission porte « sur le rôle de l’activité physique et sportive en milieu scolaire dans la prévention du surpoids et de l’obésité ». Les deux députés viennent de faire paraître une « communication » le 19 mars qui porte sur 10 recommandations en 4 thèmes dont la presse s’est largement fait l’écho autour de sa mesure phare : peser les écoliers.

Cette « communication » est un concentré de ce qui peut se faire de pire dans notre pays où l’État providence est le plus boursouflé au monde et où pourtant les propositions pullulent pour l’accroître. Il commence par s’inquiéter de « l’épidémie d’obésité » qui nous guette (nos députés mettent entre guillemets l’expression puisque, contrairement à ce que racontent les discours convenus qui se veulent frappants, il ne peut exister aucune « épidémie » de ce type). Sans doute avons-nous du mal à comprendre, car nous avions cru ces dernières années qu’il ne fallait pas stigmatiser les « gros » (sauf ceux qui sont riches, cela va de soi) sous peine de discrimination.

Nos rapporteurs pointent à répétition les inacceptables inégalités qui règnent puisque les filles ont moins d’activités physiques et sportives que les garçons, les adolescents que les plus jeunes et les élèves des établissements scolaires défavorisés que ceux des établissements favorisés, et puisque sont plus en surpoids et obésité les enfants d’ouvriers par rapport à ceux des cadres et les enfants des moins diplômés par rapport à ceux des plus diplômés. Vraiment, on ne s’en doutait pas !

En matière d’informations, nos deux députés trouvent surprenant le déficit des données, ce qui témoigne une nouvelle fois que sans les statistiques, l’État est aveugle. C’est ici que se trouve la magnifique proposition d’« instaurer chaque année une mesure-pesée de tous les élèves de CE2 par un infirmier scolaire ». Cela permettrait « d’enclencher une visite médicale pour ceux qui sont en surpoids ou en situation d’obésité ». Le véritable objectif est donné benoîtement par nos deux socialistes de droite et de gauche : « Renforcer la mesure du surpoids et de l’obésité est donc un préalable pour mener des politiques publiques ambitieuses ».

Nous n’infligerons pas à nos lecteurs la liste complète des autres « recommandations » du même tonneau infligées par les rapporteurs (présence d’au moins un conseiller pédagogique pleinement spécialisé et dédié à l’éducation physique et sportive dans chaque circonscription académique, intégration à la formation initiale des médecins généralistes et des pédiatres d’un module de sensibilisation rappelant le caractère très limité des dispenses totales d’éducation physique, ou encore mieux : mise à contribution le temps de pause pour faire bouger les élèves !).

Nous nous contenterons de rappeler que si l’obésité est un vrai problème, il appartient aux parents d’en traiter et non à notre État-nounou. Quant à nos parlementaires, ils feraient mieux de s’occuper sérieusement du poids de la puissance publique.

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7 commentaires

mc2 25 mars 2025 - 12:29 pm

Il y a bien déjà un suivi médical pendant toute la scolarité.
A croire que ce service ne peut pas investir dans un pèse-personne.

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Thomas 25 mars 2025 - 1:17 pm

La forme physique, voilà l’essentiel ! Lire, écrire, compter, quelle importance ?

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jacques lemiere 25 mars 2025 - 1:54 pm

Mais alors à quoi sert le nutriscore les taxations diverses et variées pour freiner l’obésité..?? voir le chapitre évaluation de l’efficacité des dépenses publiques..

A t’on demandé aux gens au fait si être obèse les gêne…

Le fait est que , qu’on en soit navré ou pas que ce soit triste ou pas ,des gens trouvent un de leur rare plaisir dans le fait de manger…

coût caché de la sécurité sociale, la perte de liberté.. qui rend d’ailleurs la secu absolument incomparable en terme de coût avec une assurance privée..

si je remplis votre caddie au supermarché à votre place, vous vous fichez pas mal que je vous dise que ce soit moins cher que si vous le remplissez vous même;..

l’obésité telle qu’elle est définie IMC toussa .. est “juste un facteur de risque..pas une véritable maladie

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MIMOSAS 25 mars 2025 - 3:02 pm

Merci pour ce très bon article, les 2 dernières phrases étant à transmettre en urgence à nos politiques !
Et il conviendrait de leur préciser également qu’en mettant le doigt sur le bidon rebondi des enfants concernés, ces politiques ne feront que les faire culpabiliser, avoir honte et… se nourrir toujours aussi mal mais encore plus ! Si la solution était à trouver dans les politiques publiques, il y a belle lurette qu’il n’y aurait plus d’obésité (qui ne fait qu’augmenter au fil des “campagnes étatiques”), mais comme ils sont de gôche ils pensent qu’il faut toujours plus de ce qui ne marche pas !

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Mathieu Réau 25 mars 2025 - 4:14 pm

Personnellement, je suis assez favorable à ce que nous nous inspirions des pays asiatiques et que débute chaque journée de cours à partir du primaire par une séance de gymnastique suivie (ou précédée) du lever des couleurs de la France et de l’établissement au chant, peut-être, de l’hymne national et de l’école. Le tout, bien sûr, accompagné de sanctions impitoyables pour quiconque tenterait de s’y soustraire ou de mettre le bazar : cela me semble être une piste intelligente pour lutter contre le manque à la fois d’activité physique et de discipline dont souffre notre jeunesse.
Par ailleurs, la visite médicale annuelle, pesée comprise, est obligatoire dans tous les établissements scolaires au Japon, y compris les établissements privés. Là encore, cela m’apparaît comme une très bonne mesure, simple et efficace, de prévention pour la santé publique.
Le laisser-faire que vous prônez, par contre, on voit ce qu’il donne en Amérique où l’État n’est peut-être pas aussi obèse que le nôtre, mais la population nettement plus.

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Louise 25 mars 2025 - 4:40 pm

Certains se demandent si une des causes ne serait pas les obligations vaccinales pédiatriques ( vaccins classés dans les substances vénéneuses depuis 2023 pour la plupart) qui agiraient sur le métabolisme mais aussi sur le système neurologique, hormonal et autres. Evidemment aucune recherche dans ce sens.

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Alain 26 mars 2025 - 10:49 am

Votre article, Monsieur Feldman, est parfaitement logique d’un point de vue libéral.

Les concepts théorique montrent cependant leurs limites face au monde réel. La réalité est qu’il y a des parents qui se foutent complètement de l’état de santé de leurs enfants. Certes, pas tous heureusement. Qu’est-ce qu’on fait alors? on laisse les enfants obèses devenir des adultes obèses, et devenir ensuite, par leurs soucis de santé, une charge pour la société? Certes, un parfait libéral me rétorquera qu’il faut aussi privatiser le système de santé, mais là aussi, je réponds par le biais de la réalité, et la réalité est que l’électeur Français n’acceptera jamais une privatisation totale.

Je me considère comme un libéral, et mon propos ne reflète pas un défaitisme comme on pourrait le croire à première vue, mais si on veut sortir la France de l’ornière collectiviste dans laquelle elle est engluée, des mesures modérées mais acceptables seront plus utiles que des mesures radicales qui n’ont aucune chance de passer la barrière des élections.

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