Mardi 20 février, le cabinet Mazars a publié la troisième édition du Baromètre européen des impôts de production, qui révèle le piètre résultat, en 2023, de la France s’agissant de la pression fiscale pesant sur les facteurs de production.
Vice-champion d’Europe, l’Hexagone voit la part de son PIB consacré aux impôts de production rebondir à 4 %, contre 3,8 % l’année 2022 et après une baisse de 0,6 points l’année précédente, liée aux mesures du plan de relance et à la suppression progressive de la CVAE.
Même si la Suède conserve la première place du podium (9,2 % du PIB) le résultat est biaisé par le fait qu’elle consacre une part du produit de ce type de fiscalité à sa protection sociale, permettant de diminuer l’importance des charges sociales dans le pays.
Le taux français est d’ailleurs si important qu’il est égal au double de la médiane (2%) des douze pays étudiés, loin devant l’Italie (2,87 %), l’Espagne (2,02 %), l’Allemagne (0,8 %) ou les Pays-Bas (0,4 %).
La suppression de la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises), retardée à 2027, n’est, en fait, que l’arbre qui cache la forêt d’une kyrielle d’impôts comme la CFE (cotisation foncière des entreprises), l’IFER (imposition forfaitaire des entreprises de réseau), le versement transport, la C3S (contribution sociale de solidarité des sociétés) ou les taxes sur les salaires. Toute une architecture fiscale que le Gouvernement ne réforme pas, par peur d’assécher ses ressources pourtant largement alimentées par l’inflation.
2 commentaires
Réfléchissons un peu:
Dans une société accro au pouvoir d’achat il ne faut surtout pas entraver la production de richesse. Les entreprises qui produisent cette richesse devraient avoir le minimum de contraintes. Par contre ce sont ceux qui jouissent de cette richesse qui devraient contribuer au financement du système… car les vrais riches sont ceux qui jouissent de la richesse!
Concrètement, cela revient à ne pas imposer les entreprises mais à imposer les consommateurs. (Mais, bien sur, surtout pas les investisseurs!)
Trop simple évidemment pour un énarque !
Avec un tel niveau de fiscalité, les entreprises françaises sont dans l’incapacité d’être compétitives. D’où l’énorme déficit de notre balance commerciale, un pouvoir d’achat des salariés en berne et un taux de chômage qui reste élevé.