Jeudi 30 novembre, l’institut de sondage Odoxa a publié une étude, commandée par Le Figaro, sur l’affaire Dupond-Moretti et la manière dont les Français la perçoivent. Au-delà de ce cas particulier que constitue le garde des Sceaux, c’est l’ensemble du système judiciaire hexagonal qui souffre d’un manque de confiance global de nos compatriotes.
Seuls 30 % d’entre eux croient encore à l’impartialité des juges et 69 % les estiment même plutôt politisés. Sans surprise, une majorité de sympathisants écologistes et de la France insoumise, 55 % précisément, considèrent que les magistrats font encore preuve d’objectivité, ce qui n’a rien de surprenant dans la mesure ou ceux-ci partagent, d’une manière générale, leurs convictions.
Deuxième enseignement majeur, 77 % des sondés pensent que les juges sont laxistes : même les électeurs insoumis (65 %) et écologistes (63 %) sont d’accord avec cette affirmation !
Les dernières élections au Conseil national de la magistrature ont ainsi vu progresser l’emprise du fameux Syndicat de la magistrature, classé à l’extrême gauche de l’échiquier politique, qui a raflé un tiers des suffrages. Ce qui a poussé le Gouvernement à tenter, assez mollement, de réformer le concours de l’École nationale de la magistrature afin de favoriser les candidats professionnels et diminuer la part de ceux originaires de Sciences po.
Accessoirement, notons que seuls 30 % des Français conservent une bonne opinion d’Éric Dupond-Moretti qui s’est récemment fait remarquer pour ses rodomontades à l’Assemblée nationale. Bien que mis en examen, il n’a jamais été forcé à démissionner malgré la règle énoncée par l’Exécutif au début du premier mandat d’Emmanuel Macron.
Cette affaire ne fait que distendre un peu plus le lien unissant le peuple au système judiciaire. Dans un système démocratique, cette fracture a de quoi inquiéter mais devrait nous inspirer pour réformer le recrutement des magistrats sur un modèle anglo-saxon où les juges seraient sélectionnés parmi les habitués des prétoires les plus chevronnés et dépolitisés.
9 commentaires
Bonjour
Bonne lecture
Jp lutun
En préambule : Le gouvernement n’a pas à faire des propositions, il a des ordres à donner.
Charles de Gaulle
La justice sociale se fonde sur l’espoir, sur l’exaltation d’un pays, non sur les pantoufles.
Charles de Gaulle
« En notre temps la seule querelle qui vaille est celle de l’Homme…..
C’est l’Homme qu’il s’agit de Sauver, de Faire Vivre et de Développer » .
Charles de Gaulle
Le procureur a bien souligné dans son réquisitoire que le délit était constitué. La Cour, constitué de 12 parlementaires et seulement 3 juges professionnels, a cependant jugé que l’intention de commettre ce délit n’était pas prouvée. Cette cour politique destinée à dispenser les politiques de procès réguliers, constituée en hâte lors de l’affaire du sang contaminé, a toujours favorisé nos politiciens véreux. Les coquins de la politique se moquent de nous, et c’est un comble, Dupont, Garde des Sceaux, le premier !
A ce stade il ne reste plus qu’à élire les juges !
La Justice ,en France, est rendue « au nom du peuple français » ! Fort est de constater que ce n’est pas toujours le cas ! Bien souvent elle est rendue au. nom d’une idéologie qui refuse d’appliquer nos lois ! Quant va-t-on y mettre un terme ?
@ALMAVIVA En démocratie parlementaire mettre un terme à une idéologie, c’est très simple!!
C’est le VOTE.
Visiblement en 2022 les Français ont opté pour la continuité du « pas de vague ».
Ils ont réélu Macron et toutes les technostructures qui ont intérêt à ne rien changer.
Le vote permet une révolution pacifique.
Gageons qu’en 2024 les Français seront courageux lors de leur participation aux élections européennes et ne redonnerons pas un blanc seing à ceux depuis longtemps en place.
Si la révolution ne se fait pas par le vote, il y a une grande probabilité qu’elle se fasse par les violences de rues.
En complément:
Le juge, l’élu et la Constitution
https://www.conseil-constitutionnel.fr/nouveaux-cahiers-du-conseil-constitutionnel/le-juge-l-elu-et-la-constitution
IV. Conclusion
Les professeurs de Villiers et Renoux ont très justement écrit (Cons. const., p. 361) qu’avec les immunités reconnues aux parlementaires, « c’est le mandat qui est protégé et non la personne ». On peut en dire autant pour le président de la République et les ministres. Il faut comprendre en ce sens les règles constitutionnelles. Mais leur évolution conduit à compléter cette orientation. Le Parlement, s’il peut destituer le chef de l’État, laisse au juge le soin d’engager sa responsabilité pénale. Le parlementaire peut être condamné sans l’intervention de ses pairs. Seul le ministre, et uniquement pour les actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions, mis en accusation par des magistrats, peut être jugé par une cour comprenant des élus et des magistrats. Pour le reste, la séparation de la fonction politique et de la fonction judiciaire n’est pas un vain mot.
Selon tous les sondages depuis déjà plusieurs années et ça ne va pas aller en s’améliorant spontanément.
Bien à vous
Pour simplifier, en France la justice n’est qu’une vue de l’esprit. A tel point que le mot « justice » ne veut plus rien dire dans la société. En théorie ladite justice est rendue « au nom du peuple français ». Lorsqu’on suit les affaires on s’aperçoit que pour les mêmes faits commis dans les mêmes conditions et ayant entraînés les mêmes conséquences, les rendus de justice varient du simple au quintuple. L’individualisation de la peine n’en n’est pas toujours la raison, mais trop souvent le prétexte. On voit des magistrats, fiers de leur engagement politique, qui refuse de condamner certaines personnes par accointance. De la même manière un voyou notoirement connu peut être exonéré de peine alors qu’un policier sera lourdement sanctionné pour des fautes bénignes.
Macron s’est déjugé en gardant Dupont Moretti à la justice. La cjr est un machin où siègent des parlementaires à la fois juges et parties en conséquence de quoi il y a peu de chances pour qu’un ministre soit condamné.
Ce semblant de tribunal n’aurait jamais dû exister, il a fallu l’ignorance ou la rouerie d’un Hollande pour créer un pareil bidule.