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L’Urssaf, une amie qui vous veut du bien

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Nombre de dirigeants d’entreprise pâlissent à la seule évocation de ces six lettres. L’Urssaf (Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d’allocations familiales) est, en effet, la bête noire des entreprises. Peuplée d’agents qui voient du travail dissimulé partout, les Urssaf (elles sont 22) considèrent tout chef d’entreprise comme un fraudeur en puissance. Un fraudeur qui s’ignore le plus souvent – ou plutôt qui a des difficultés à évoluer dans le maquis des réglementations sociales à la française – mais un fraudeur quand même, puisque, comme le précisent les Urssaf elles-mêmes, 9 contrôles sur 10 dans les PME donnent lieu à redressement !

Nous avons dénoncé, à de multiples reprises, le fonctionnement inquisitorial de cet organisme qui grossit à vue d’œil. Les gouvernements, en effet, ne cessent de le renforcer en lui confiant de nouvelles missions, prenant le risque d’en faire un État dans l’État. Dernièrement, celui-ci a cherché à lui faire recouvrer les cotisations des retraites complémentaires de l’Agirc-Arrco. En vain, pour l’instant.

Conscientes de leur mauvaise image, les Urssaf cherchent à redorer leur blason. Depuis le début du mois de novembre 2023, elles communiquent dans les médias pour présenter leur offre « Mes premiers mois avec l’Urssaf ». Il s’agit d’un accompagnement des créateurs d’entreprise pendant 9 (autoentrepreneurs) ou 15 mois (artisans, commerçants, professions libérales).

La campagne de communication est accompagnée de visuels un brin provocateurs pour les entrepreneurs puisqu’ils suggèrent qu’ils sont bien accompagnés grâce à leur Urssaf !

Comme le disait François Taquet, que nous avions interrogé à l’occasion de la sortie de son livre, « Urssaf : un cancer français », l’Urssaf n’est pas « votre amie » (affirmation d’Emmanuel Macron le 9 octobre 2018 devant un parterre d’entrepreneurs médusés).

Avec cette campagne, les Urssaf endossent le costume du Docteur Jekyll, mais leur côté Mister Hyde va bien vite reprendre le dessus puisqu’elles s’inscrivent dans une logique avant tout punitive.

Ce n’est donc pas une campagne de communication qui réglera le problème, mais plutôt une simplification drastique des règles, et une amélioration du déroulement des contrôles, notamment avec une procédure contradictoire.

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5 commentaires

Bouchard 4 décembre 2023 - 12:35

Évoquons le cas des travailleurs sans papier qui sont payé par le biais des Chèque Emploi Service Universel et donc déclarés à l’URSSAF car les employeurs privés veulent bénéficier des déductions fiscales.
C’est la double peine pour ces travailleur car ils n’ont AUCUN droit à la Sécurité Sociale; Pas de N° SS et donc aucun service.
L’URSSAF ratisse large

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Eschyle 49 5 décembre 2023 - 12:26

Tout d’abord, lisez ce livre: https://www.larevueparlementaire.fr/articles-revue-parlementaire/3705-francois-taquet-l-urssaf-un-cancer-francais

« URSSAF », à l’instar de Voldemort, celui dont on ne doit jamais prononcer le nom:
– une société-mère, l’ACOSS (ordonnance n° 67-706 du 21 août 1967, art. 48) et 22 filiales de droit privé, ayant la nature juridique de sociétés en participation, faute de statuts (en clair, des ectoplasmes juridiques, dépourvus de toute personnalité morale);
– une mise en concurrence avec tous leurs homologues de l’Union Européenne, depuis 2003;
– 705 milliards d’€ de cotisations annuelles;
– 3,5 milliards d’€ de pénalités annuelles, grâce à la déclaration sociale nominative (DSN), télétransmise mensuellement & moulinée par des algorithmes;
– 90 % des entreprises débusquées par ces algorithmes, donc contrôlées et redressées; en clair, 90 % de fraudeurs;
– depuis 1945, la Cour des comptes, après avoir tenté de contrôler la comptabilité des URSSAF, rend un constat de carence, eu égard à son opacité;
– la moitié des liquidations judiciaires sont provoquées par l’URSSAF ou son homologue agricole, la MSA;
– 95,35 % des entreprises françaises ont moins de 10 salariés, elles «passent en dessous des radars» et supportent 62,2 % de charges:
[ https://www.juritravail.com/Actualite/qu-est-ce-que-le-rsi-deux-catastrophes-trois-problemes-une-solution/Id/286404 ]
[ https://www.juritravail.com/Actualite/coulez-le-bismarck/Id/163551 ]

Voilà , vous avez toutes les cartes en main . Il y a encore d’autres moyens , mais c’est hors sujet .

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AlainD 5 décembre 2023 - 1:20

Les Urssaf font de la pub, pardon c’est de la com’ ne mélangeons pas ! Les contrôleurs ont pour mission de faire prendre conscience aux chefs d’entreprises qu’ils sont contrevenants sans le savoir.
Pour cette affaire de ponction dans les réserves de l’Agirc-Arrco, heureusement tant les caisses que les employeurs ont levé les boucliers. Même s’il est à craindre qu’il y aura d’autres tentatives(le jeune Dussopt en rêve) il ne faut pas céder, ce n’est pas aux salariés du secteur privé de se laisser faire les poches au bénéfices de régimes spéciaux qui ne cotisent pas assez mais versent des retraites élevées.

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Pasquier 10 décembre 2023 - 9:48

Ma fille,vétérinaire, m’a déclaré que l’Urssaf avait déjà fait main basse sur la caisse de retraite des vétérinaires, bien gérée et excédentaire. On se doute de ce qui va lui arriver…

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Claude GOUDRON 10 décembre 2023 - 11:53

Patron d’une PME, aujourd’hui en retraite j’ai subi l’Urssaf durant les quarante années de gestion de mon entreprise. j’ai écrit en 2022 un petit livre dont le titre résume mon aversion pour cet organisme:
Intitulée « Mon ennemie l’Urssaf » dans lequel je raconte les deux derniers litiges que l’on peut qualifier d’ahurissants, j’ai gardé tous les documents le prouvant, certains étant reproduits dans ce livre.
Pour ceux que ça intéresse j’offre, gratuitement bien sûr, la version PDF sur simple demande à mon adresse mail:
cgoudron3g@gmail.com

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