France Stratégie : le déterminisme social n’existe pas

Dans une note d’analyse sur l’inégalité des chances, France Stratégie, institution rattachée au Premier ministre et énième comité théodule, s’intéresse aux principales causes des écarts de revenus pendant la première partie de la vie active. Elle tente ainsi « d’établir des constats clairs sur les caractéristiques qui influencent (ou non) les trajectoires des individus ». L’objectif est de mieux cerner les facteurs des disparités comme le sexe, l’environnement familial (profession des parents, ascendance migratoire), ou l’environnement territorial (région et type de territoire).

En agrégeant plusieurs échantillons, France Stratégie déduit que l’origine sociale et le sexe sont les deux facteurs qui ont le plus d’influence sur les écarts de salaire à l’âge adulte. Alors que le premier implique, le plus souvent, des parcours éducatifs différents, le second débouche sur une situation professionnelle distincte à parcours éducatif équivalent (nature du poste occupé, activité à temps partiel, inactivité, etc.). Chose surprenante, France Stratégie en conclut que s’il y a bien inégalité des chances, il n’y a pas de déterminisme puisque “les caractéristiques héritées sont de faibles prédicteurs du revenu des individus”. Nous sommes ravis de constater que cet organe bureaucratique parvienne à la conclusion que les individus sont aussi capables de s’extraire de leur milieu social.

L’IREF n’a jamais cessé de le démontrer : l’ascenseur social fonctionne mieux dans les pays riches que dans les pays pauvres, et son efficacité ne dépend guère du niveau de redistribution.