C’était l’expression de  » justice sociale  » qui revenait le plus souvent dans la bouche des commentateurs sur les plateaux télé le dimanche soir, après le résultat du deuxième tour des élections municipales. Il faut plus de « justice sociale », entonnaient les politiques en chÅ“ur de droite et de gauche confondues. François Hollande l’a aussi prononcé plusieurs fois lors de son intervention télévisée qui a suivi la débâcle des municipales. Et Manuel Valls l’a plusieurs fois reprise à l’occasion de son discours de politique générale. « La France sera forte si elle est juste », a-t-il dit à la fin de son discours.
Comme le « dialogue social », la « justice sociale » fait partie de la panoplie idéologique de nos hommes politiques de tous bords, qui désignent d’emblée, parmi les chefs d’entreprises,  » les riches » ou autres entrepreneurs, les boucs émissaires d’une situation qu’ils ont créée eux-mêmes. Ils se trompent lourdement, car on n’a jamais eu autant besoin de riches et d’entrepreneurs pour redresser le pays. Ceux qui nous gouvernent se trompent de diagnostic. Cette expression de  » justice sociale  » est devenu pour eux un cache-sexe idéologique en même temps que le symbole de leur impuissance.
Ils devraient enfin comprendre que si la « justice sociale » s’exprimait ce serait d’abord par l’abolition des privilèges engendrés par notre Etat obèse et destructeur. Ce serait en premier lieu la suppression du statut des fonctionnaires et la mise à plat (une expression à la mode) des différences entre le public et le privé. Ce serait encore la privatisation avec la mise en concurrence de ce qu’il est coutume d’appeler « les services publics ». Ce serait enfin une vraie baisse des dépenses publiques et des prélèvements obligatoires, dont le niveau fait de la France le champion des pays membres de l’OCDE.
La « justice sociale » c’est de laisser respirer les entreprises pour qu’elles puissent créer des richesses. C’est de respecter les chefs d’entreprises et de comprendre le fonctionnement d’une entreprise privée. Les entrepreneurs, en effet, sont ceux qui ont le plus besoin de reconnaissance et de « justice sociale ».
En réalité, on peut dire que ce sont les autres pays qui ont fait de la « justice sociale » grâce à la diminution de leur secteur public et du poids de leur Etat. Tous ceux qui ont compris que la justice ne pouvait triompher sans la disparition de l’Etat obèse. Tous l’ont compris, sauf la France …
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La fin de l'état obèse, c'est l'intelligence !
Tout à fait d'accord avec votre article, mais vous savez bien que les Français ne comprennent rien et pensent depuis 40 ans que l'état subviendra à leurs besoins sans se rendre compte que l'état c'est eux avec leurs impôts…?
Le jour ou ils comprendront qu'il faut faire de la France un vrai Paradis fiscal, avec des prélèvements globaux plafonnés à 20% de la richesse créée par le secteur privé, nous serons sauvés.. le chômage aura disparu et les fonctionnaires licenciés trouveront des emplois dans le privé.
Toute autre voie ne peut mener la France et les Français qu'à la ruine.
Je prends date.