Malgré un contexte macroéconomique favorable au niveau international, la croissance française reste insuffisante et l’emploi continue à régresser. Le secteur marchand non agricole a compté une destruction nette de 900 emplois au troisième trimestre 2015, malgré une croissance économique prévue à + 1,2 % sur l’année 2015 par la Banque de France. Après une quasi-stagnation sur trois ans (+ 0,4 % en moyenne entre 2012 et 2014), la croissance résulte de la hausse de la consommation des ménages (+ 1,5 % sur un an), qui ont bénéficié de la hausse de leur salaire réel en 2015 sous l’effet du contexte international et d’une inflation faible.
Malgré un environnement international favorable, le marché du travail piétine
L’économie française bénéficie pourtant, depuis le début de l’année 2015, de l’amélioration de sa compétitivité-prix, grâce à la dépréciation du taux de change de l’euro qui a entraîné le rebond des parts de marché des entreprises françaises à l’exportation hors zone euro. Les entreprises françaises ont pu ainsi exporter plus massivement aux États-Unis, au Royaume-Uni ou encore en Asie. Mais elles ont également profité de la baisse du coût du travail suite à la mise en place de mesures fiscales comme le CICE et le pacte de responsabilité. Enfin, les ménages et les entreprises tirent tous les deux profit de la baisse des cours du baril de pétrole et des politiques d’assouplissement monétaire de la BCE : cela tire donc la croissance vers le haut, puisque l’économie française importe massivement le pétrole, et que les taux d’intérêt faibles stimulent le crédit.
Toutefois, cette croissance minimale est toujours incapable de créer de l’emploi marchand sur le long terme, malgré une hausse de + 0,2 % sur l’année 2015. Le taux de chômage en France se situait à 10,3 % en 2014, soit plus de deux fois plus élevé qu’en Allemagne (5 %), plus de 4 points au-dessus du Royaume-Uni (6,1 %) et des États-Unis (6,2 %), comme on l’observe sur le graphique ci-après. Et tandis que la tendance baissière se poursuit dans ces pays, la France n’arrive pas à renverser la tendance débutée en 2008 : on note grâce aux données de l’INSEE que depuis cette date, l’ensemble des secteurs marchands (hors agriculture) ont détruit un total de 586 300 emplois nets, soit entre 395 300 et 368 700 destructions d’emplois pour la présidence Sarkozy (2008-2012), et entre 191 000 et 217 600 destructions d’emplois pour la présidence Hollande (2012-2015).
Pour créer de l’emploi, la croissance doit être supérieure aux gains de productivité
Il ne suffit pas donc d’avoir de la croissance pour créer des emplois. La création nette d’emplois – c’est-à-dire lorsque les créations d’emplois sont supérieures aux destructions – n’est possible que lorsque la croissance économique compense les gains de productivité par tête. En effet, les entreprises n’ont pas besoin d’embaucher quand leurs gains de productivité sont égaux ou supérieurs à leur croissance d’activité. Cette relation peut se résumer par la formule suivante :
qui signifie que le taux de variation du volume de travail est égal au rapport entre le taux d’évolution de la production et le taux d’évolution de la productivité du travail. En d’autres termes, si la productivité du travail est supérieure à la croissance, le volume d’emploi baisse, et inversement, les autres facteurs étant égaux (volume de capital, progrès technique, connaissance, etc.).
En France, lorsque la croissance de la valeur ajoutée était bien supérieure aux gains de productivité par tête, comme en 2007 ou en 2008, on observait une forte croissance du taux d’emploi (+ 0,6 pts par an entre 2006 et 2008). De même, lorsque la croissance du PIB s’est effondrée par rapport à celle de la productivité par tête, le taux d’emploi est passé de 64,9 % à 64,1 % entre 2008 et 2009. Ce qui nous permet de penser, après un calcul réalisé avec les données prévisionnelles de l’OCDE (Perspectives économiques de l’OCDE, N° 98, Novembre 2015), que la création d’emplois ne compensera pas la destruction sur l’année 2016 : le taux de croissance prévu à 1,2 % ne sera en effet pas suffisant pour dépasser une croissance potentielle de la productivité évaluée à 2,24 %.
Bien entendu, cette loi empirique qui avait été pensée par l’économiste Arthur Okun en 1962 n’explique pas la totalité des relations dynamiques du marché du travail, qui répondent à de nombreux facteurs (croissance de la population active, rigidités administratives). Le taux de croissance susceptible de créer de l’emploi peut évoluer en fonction des pays, des circonstances et des périodes, ainsi cette loi peut parfois être mise en défaut à cause de problèmes de mesure statistique. Mais elle s’est souvent vérifiée empiriquement, et la France ne parviendra à réduire son chômage que par une libération du travail et du capital pour encourager l’épargne et l’investissement et retrouver une croissance à un niveau sensiblement supérieur.
2 commentaires
Faire baisser le chômage !
Ce document ne reflète aucune réalité, les entreprises Françaises sont assommées par les taxes et les charges, et le peu que l'Etat n'arrive pas encore à leur prendre est spolié par les banques. Dans le contexte actuel, les marges des entreprises devraient être augmentées de 50 % alors que l'inverse se produit de plus en plus, et les premiers clients qui font baisser les prix et comme toujours donnent l'exemple ce sont les marchés publics.
Un chef d'entreprise qui se respecte doit par son activité faire une telle masse de kilomètres que tous les deux ans sinon tous les ans il est obligé de perdre son temps à faire des stages et formations pour récupérer ses points, ce qui ajouté aux frais d'un véhicule, péages, etc représentent aujourd'hui des charges indirectes colossales, le téléphone, l'énergie pour son bureau, plus cher que pour le particulier, les voyages entrain dans le cas ou c'est possible, toujours le prix le plus élevé, etc.
Dès lors que vous êtes une entreprise en France, vous êtes assommés de tous les côtés sans pouvoir décider ou négocier surtout pour les TPE et les PME.
Ensuite viennent se greffer toutes les nouvelles certifications obligatoires mises en place par l'Etat, qui ne sont que des péages pour avoir le droit de travailler, qui sont à des tarifs "administratifs" bien au-dessus du raisonnable et qui imposent une fois de plus et tous les ans une ou deux semaines pendant lesquelles l'entrepreneur n'est pas à son travail.
La liste est longue, s'allonge tous les ans alors que les marges baissent toutes les années pour des horaires de travail qui n'ont strictement rien à voir avec les 35 h qui sont souvent faits en 2 jours, et un revenu aujourd'hui souvent égal ou en-dessous du smic !
Trouvez l'erreur ! En France travailler devient un véritable parcourt du combattant, première raison, toute activité est et doit aujourd'hui alignée sur celle des administratifs des fonctions publiques.
Le chômage va exploser encore plus !
Ce n'est pourtant pas compliqué sauf pour les socialo bolchéviques complètement bouchés qui nous gouvernent depuis 35 ans ! et qui représentent le 17 ème siècle avant Jésus Christ !
Seul un VÉRITABLE RÉGIME LIBÉRAL S'IMPOSE.
Lorsque l'état – que nous finançons sans broncher – sur 100 € gagnés nous ponctionne 80 € tous prélèvements confondus (mais faîtes le calcul bon Dieu) n'importe quel crétin peut arriver à comprendre que le pays concerné est cuit, que les entreprises vont continuer à faire faillite et qu'elle vont licencier en masse !
Le remède est simple. L'inscription dans la constitution des deux mesures suivantes:
– Interdiction de tout déficit public (état, caisses sociales)
– Interdiction pour l'état de prélever plus de 30 % de la richesse créée par le secteur privé tous prélèvement confondus (impôts, taxes y compris sur les carburants)
Les incapables qui nous gouvernent ne sachant pas gérer seront remplacés sur le champ.
la France pourra enfin repartir de l'avant.