Invité sur LCI chez Adrien Gindre et Ruth Elkrief, Aurélien Pradié, l’un des ténors des Républicains en lice pour la présidence du parti, a défendu l’uniforme à l’université. Il ne s’agissait pas alors, comme il l’explique maintenant, de « [laisser] la liberté aux universités de fixer des tenues ». Cette proposition serait somme toute intéressante pour permettre à ces structures de forger leur propre image. Sur LCI, il proposait que « désormais, tous les élèves portent la même tenue vestimentaire », et ce, pour « l’école, le collège, l’université ».
Certains instituts des premier ou second cycles imposent déjà un uniforme allant de la blouse au sweat-shirt assorti d’un jean. De rares institutions d’études supérieures, comme Polytechnique, ont une tenue de cérémonie. Il s’agit là, soit d’une décision qui relève de la liberté éducative, soit dans le cas de l’X de son lien avec le ministère des Armées. L’uniforme proposé par Aurélien Pradié permettrait d’effacer les différences sociales ou de protéger la laïcité, cible aujourd’hui de nombreuses attaques. Ces arguments peuvent être intéressants jusqu’au collège. De nombreux élèves subissent des remarques parfois cruelles concernant le port d’un jean, d’une marque ou d’une couleur. D’autres multiplient les tentatives pour porter abayas, hijabs et tchadors à des fins de provocation ou de prosélytisme. Ces deux points peuvent être résolus par l’instauration d’un uniforme. Néanmoins, il s’agit là de problèmes que tous les responsables d’établissement ne rencontrent pas au même niveau, et ils ne les résolvent pas tous de la même façon. Certains ont déjà vu l’intérêt de l’uniforme et l’ont adopté.
Aurélien Pradié aurait mieux fait de proposer plus de liberté pour les établissements, particulièrement publics. Il aurait peut-être eu plus de succès, car imposer un uniforme à des étudiants, à un âge où bâtir sa personnalité d’adulte est autrement plus important que suivre des ordres, peut paraître aussi rebutant que futile. Aurélien Pradié est depuis revenu, avec plus ou moins de succès, sur ses propos, mais il a abîmé l’image des Républicains, qui n’ont vraiment pas besoin de cela en ce moment.
4 commentaires
L’uniforme présente beaucoup d’avantages, mais jusqu’au lycée. L’uniforme à l’université est une idée absurde. Mais dans un pays où l’égalité par le bas est l’idéologie dominante, le même uniforme pour tous est la seule solution. Permettre à chaque établissement de se distinguer des autres par un uniforme différent conduirait à l’inscription d’une différence et au marquage d’une hiérarchie. Henri IV s’est engouffré dans cette idéologie réductrice, mais pas Louis le Grand encore.
Bonjour,
Pour les Etudes supérieurs, ce n’est pas toujours absurde. Il existe une autre Ecole Nationale Supérieure ne dépendant pas de Armées où l’uniforme est porté de manière volontaire par les Etudiants pour les grandes occasions: l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers (ENSAM). Cet uniforme a une valeur historique, souvent remise en cause mais qui s’est maintenue par tradition et « dérogation » officielle. Il est complété par une blouse portée quotidiennement. Ce sont des symboles d’une Ecole qui est historiquement attachée à « l’ascension sociale », bannissant de ce fait les distinctions liées aux origines des étudiants. Cela marque également leur fierté de prétendre à l’excellence, plus utile à la Société que la marque d’appartenance à tel ou tel groupe sectoriel dont se délectent certaines Universités. Ringard? Peut-être, mais cela fait plus de 200 ans que cela a fait ses preuves.
Un sujet parfaitement secondaire. Il est beaucoup plus urgent de s’occuper de l’état catastrophique de la France et de beaucoup de Français, sans parler des problèmes internationaux et d’une guerre toute proche de nous. Les cravates à l’Assemblée Nationale ou la corrida ne servent qu’à éviter de parler des chose sérieuses. Nos députés sont des ahuris et ne sont pas à la hauteur de la tâche qui devrait être la leur.
LR est médiocre depuis sa création et il est bien tard pour en faire le constat. LR DOIT disparaître. Le peuple fera le reste et la nature ayant horreur du vide comblera bien vite ce tout petit trou dans la raquette qui n’en manque pas.