Depuis le 20 mars, plus de la moitié des salariés de Vertbaudet, l’entreprise spécialiste des produits pour bébés et enfants, sont en grève pour réclamer des augmentations de salaire. Malgré l’accord signé début mars entre la direction et les deux syndicats les plus représentés au sein de l’entreprise – FO et la CFTC – et qui prévoit une hausse des rémunérations de 6 %, la CGT n’a rien trouvé de mieux que d’appeler au boycott de la marque.
Dans le contexte inflationniste actuel, ces augmentations ne semblent pas suffire à Sophie Binet, la nouvelle patronne du syndicat communiste en perte de vitesse. Mme Binet semble mieux savoir que les patrons eux-mêmes comment gérer leurs entreprises. Elle estime qu’il n’y a “aucune négociation ou si peu, avec le patronat, quand les profits explosent” ; mais se rend-elle seulement compte des conséquences d’un boycottage ? Est-elle consciente du fait que si les profits de l’entreprise s’écroulent, les perspectives d’augmentation s’effondreront elles aussi ? Si sa vision des rapports au travail n’était pas autant empreinte d’idéologie marxiste, peut-être comprendrait-elle que la négociation est toujours préférable à l’opposition dogmatique. Nos voisins européens et leurs syndicats non politisés le démontrent avec un taux de syndicalisation de 91,8 % en Islande, de 66,5 % au Danemark, ou encore de 64,9 % en Suède – contre seulement 8,8 % en France selon l’OCDE.
En attendant, la CGT, aussi minoritaire chez Vertbaudet qu’elle l’est dans la société française, se mêle de tout – surtout des sujets qui ne la concernent pas – et continue d’entretenir l’illusion selon laquelle elle défend les intérêts des salariés.
2 commentaires
Petit précision et pas des moindres : les NAO signées par les deux syndicats majoritaires (FO et CFTC) prévoient une augmentation de salaire de 0% pour les ouvriers et 0,8% pour les AM et cadres. Il n’y a donc pas eu d’augmentation de 6% des salaires comme semble l’évoquer votre article.. les salaires bruts restent inchangés pour le personnel ouvrier et c’est ce qui ‘cristallise’ la colère d’une partie des salariés.
L’appel au Boycott lancé par Sophie Binet intervient après 4 semaines de grève durant lesquelles la direction n’a pas souhaité ouvrir de dialogue avec ses salariés grévistes. L’intérêt pour l’enseigne et ses salariés est certes contestable, mais n’y a-t-il pas également, eu égard au contexte économique et social actuel, des efforts à fournir de la part de l’entreprise dans la redistribution de ses richesses.
Si l’entreprise peut faire des efforts…