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Si Bernard Arnault interdit à ses cadres de parler à une certaine presse, il en a le droit

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Le patron de LVMH a exigé des cadres du groupe qu’ils refusent toute interview avec certains médias, dont Mediapart et Le Canard enchaîné. Plusieurs sociétés de journalistes ont immédiatement protesté et ont apporté leur soutien aux rédactions « blacklistées » dans un communiqué. Selon elles, « la mission de la presse n’est pas de relayer la communication officielle des entreprises et institutions, mais d’informer, et cela constitue un des piliers de la démocratie ». C’est incontestable, mais l’autre aspect de cette mission, tout aussi important, se nomme « déontologie ». Or, une simple recherche nous montre que dans la plupart des articles consacrés à Bernard Arnault et à LVMH dans les médias visés il est surtout question de la richesse « honteuse » d’Arnault, de la taxation des riches ou de « l’envers de l’empire du luxe ». Ces médias et leurs journalistes sont tout à fait libres de faire de la propagande anti-riches et anti-LVMH mais alors, qu’ils ne parlent plus d’information.

De même, un chef d’entreprise est parfaitement dans son droit lorsqu’il rappelle à ses employés leur devoir de réserve. Il existe un contrat entre l’individu et l’entreprise qui l’emploie et qui le paye. La dénigrer (elle, son patron ou ses produits) peut être considéré comme une faute grave. Contrairement à ce que soutient le communiqué des sociétés de journalistes, le cadre d’une entreprise n’est pas un lanceur d’alerte. C’est un employé.  Si l’employé veut parler librement à la presse, il peut très bien démissionner et le faire ensuite. Cette situation est d’ailleurs valable aussi pour les chefs d’entreprise qui ont des comptes à rendre aux actionnaires.

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7 commentaires

PAUL JUNOT 26 septembre 2024 - 10:05

Tout sujet interne à une entreprise doit ‘être posé publiquement dés lors qu’il soulève ou entraine un problème ayant des conséquences néfastes sur le plan sociétal ou environnemental. La confrontation des idées et des arguments peut éviter l’affrontement des personnes. Encore fait-il que les intervenants ont le souci d’élever le niveau du débat. La presse peut et doit jouer ce rôle de donner de la hauteur aux débats. Par ailleurs la vocation d’un cadre n’est pas d’être légitimiste jusqu’à la servilité. Ce même problème est posé dans les banques qui veulent réécrire le code du travail visant à supprimer la liberté d’expression et se libérer des conséquences du dispositif protégeant les lanceurs d’alertes. Si Martin Woods responsable anti blanchiment à la banque Wachovia n’avait pas donner l’alerte, certains réseaux de la finance criminelle serait encore plus prospère. Si BNPParibas avait pris en compte le signalement de Nathalie Chevalier la banque n’aurait pas perdue 600 Millions dans l’affaire Helvet-Immo. Par ailleurs cette même banque avait aussi été condamnée à prés de 9 milliards $ pour avoir violé l’embargo US sur le Soudan l’Iran et Cuba, contournant ainsi les conventions internationales sur la lutte contre le terrorisme. Officialisé l’omerta dans les entreprises serait favorable aux réseaux de la finance criminelle. Enfin si la presse ne faisait que dans le dénigrement des produits LVMH ou de la famille Arnault, ce dernier aura toujours la possibilité d’assigner les auteurs devant les tribunaux compétents et défendre son honneur et ses valeurs autrement que par l’omerta.

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Nicolas Lecaussin 26 septembre 2024 - 11:20

N’importe quel salarié peut le faire mais il doit en assumer les conséquences. Par ailleurs, Arnault n’ pas instauré l’omerta ! Il mentionne seulement 7 médias, il en reste des dizaines et des dizaines en France et à l’étranger !
NL

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Merlin 26 septembre 2024 - 10:11

Vous parlez en juriste et savez certainement de quoi vous parlez ?
Néanmoins, quand Monsieur Arnault (de concert avec Messieurs Lagardère et Niel) organise de grands raouts avec tous les patrons de presse et tous les chroniqueurs qui comptent pour les « informer » qu’il faut voter Macron, que l’UE et l’Euro c’est parfait, que les USA sont un ami inaltérable de la France.
Où chacun comprend que son avenir professionnel est en jeu (Dans la mesure où tous les médias appartiennent à une dizaine d’ Oligarques) surtout quand on apprend que tel chroniqueur a été viré de telle rédaction et que les articles sont désormais rédigés par des freelances qui doivent écrire ce qu’on leur dit d’écrire, il est permis de se demander où est le contrepouvoir des oligarques patrons d’organes de presse et de médias ?
Alors oui, Arnaud a le droit.
En revanche, il devrait être interdit à toute personne physique ou morale, directement ou indirectement de posséder plus de 5% d’un média.

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Nicolas Lecaussin 26 septembre 2024 - 11:16

Concernant la possession des médias, d’accord.
NL

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Candide06 26 septembre 2024 - 11:33

Ah bon ? Même pas, me semble-t-il…
Encore et toujours cette manie de vouloir controler, réguler, dans des domaines où le bon sens permet de faire le tri ! Soyons sérieux : dès lors qu’il est clair (et c’est le cas, pour la possession des journaux et des entreprises… comme pour l’interdiction faite par M. Arnault ! Vous n’avez pas souligné la chose, mais le monde libéral dissimule largement moins que le monde étatiste, socialiste, etc…) qu’un media appartient à X, ou Y, il n’est pas compliqué de se demander si c’est X, Y ou A et B qui peuvent influencer, non ?
Surtout dans le monde des media, où il y a bien longtemps que la séparation média d’information et média d’opinion a disparu dans la réalité. C’est pas nouveau en France, Balzac le dénonçait déjà !
La très grande majorité se cache derrière l’étiquette d’information, pour en réalité être un vecteur d’opinion…

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Mathieu Réau 26 septembre 2024 - 3:33

Sans vouloir défendre Médiapart, s’il y a effectivement du linge sale à laver dans l’ombre d’un empire, quel qu’il soit, les journalistes sont parfaitement fondés à enquêter dessus et à le dénoncer sans que cela soit nécessaire de la propagande : il me semble que ce n’est plutôt que leur travail.

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Nicolas Lecaussin 26 septembre 2024 - 3:57

Mais personne n’empêche les journalistes d’enquêter !!! La demande de Bernard Arnault concerne ses propres cadres !!

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