Un sondage mené par l’institut de recherche NORC de l’université de Chicago semble montrer que de plus en plus d’Américains se disent favorables aux idées d’inclusivité et de diversité caractéristiques du « wokisme ». Un récent article du Washington Post propose d’interpréter les réponses de ce sondage en distinguant entre celles qui témoignent d’un sentiment favorable aux idées woke, et celles qui révèlent le point de vue contraire. Selon l’enquête, 56 % des personnes interrogées considèrent que la société a agi « à peu près de la bonne manière » ou bien qu’elle « n’était pas allée assez loin » en ce qui concerne l’acceptation des personnes transgenres ». (Les sondés ayant donné l’une ou l’autre de ces deux réponses formant ainsi l’ensemble des personnes interrogées favorables aux idées « woke ».) A contrario, 43% des personnes interrogées ont déclaré que la société était allée « trop loin » sur cette question. Sur le thème de la promotion de l’égalité hommes-femmes, le même article du Washington Post indique que le point de vue « woke » est exprimé par 86% des personnes sondées, contre seulement 12% pour le point de vue « anti-woke ». Sur deux autres critères d’évaluation (la promotion de la « diversité raciale et ethnique » par les entreprises d’une part, et les écoles et les universités d’autre part), le point de vue « woke » est représenté par respectivement 70 et 67% des sondés, contre 28 et 30% pour le point de vue « anti-woke ».
« Pour moi, conclut l’auteure de l’article en question du Washington Post, le sondage NORC montre que les Américains avancent dans la bonne direction, vers l’inclusion plutôt que l’exclusion ».
Mais à ne jurer que par l’« inclusion », beaucoup finissent par oublier en Amérique ce qui constitue pourtant la clef de voûte du constitutionnalisme républicain : la conviction qu’il ne peut y avoir de société juste et prospère sans liberté et souveraineté des individus qui la composent. Or l’inclusion woke se traduit en général par une exclusion discriminatoire d’autres populations.
Nous pensions que les sociétés occidentales modernes étaient des sociétés post-ethniques ou post-raciales, dans lesquelles l’individu pouvait s’émanciper de l’emprise de catégories réductrices et figées. Nous pensions qu’elles seules permettaient à l’individu d’imprimer librement le cours de sa propre existence, d’être l’architecte de sa propre destinée. Mais voilà que les partisans du wokisme veulent maintenant replonger les individus dans le tribalisme collectiviste d’antan. Si ce sondage dit vrai, espérons que davantage d’Américains rebrousseront chemin en comprenant que le wokisme ne mène qu’à une impasse, avant qu’il ne soit trop tard.
4 commentaires
Le livre de Stephen Marche, « The Next Civil War », démontrerait au contraire que les US se divisent en deux camps et que, comme l’indique le titre, cela pourrait mal finir.
Pour ma part, je constate que de plus en plus d’entreprises quittent la Californie pour se réfugier au Texas et en Floride afin d’échapper au wokisme. Enfin, à part Disneyland, beaucoup d’entreprises sont revenues sur leur soutien au wokisme.
Cependant les médias américains qui sont biberonnés au wokisme ne vont pas du jour au lendemain revenir sur leurs convictions.
Frappé au coin du bon sens ! Bravo.
Voilà comment on perd la suprématie mondiale. Pendant ce temps là , Xi…
Les sondages, ont peut leur faire dire ce qu’on veut. Considérez que Feijóo devrait être à la Moncloa… il y a bien un problème « woke » aux USA, mais il y a aussi de formidables réseaux de résistance (que tente d’imiter David Lisnard). Aussi, les entreprises commencent à se lasser, ce n’est pas si vendeur (cherchez l’argent). McDonalds a par exemple abandonné cet avatar du wokisme dans la finance, l’ESG. D’autres sociétés américaines commencent à qualifier ce même ESG de « capitalisme woke ». Ce n’est pas encore perdu là bas. Ici, en Europe, c’est l’intersectionalité qui mettra fin à ces pitreries ; l’extrême gauche wokiste imagine mettre son nouveau prolétariat (les Musulmans) autour de la table avec les LGBT… n’est pas de Gaulle qui a mis Croix de Feu et communistes autour de la table à Londres qui veut! Il n’y a qu’à considérer l’assourdissant silence de Mme Rousseau sur la lutte des femmes iraniennes. Mouvement féministe, oui, de libération inoui, de courage sans borne, mais comment saluer ces femmes, Sandrine, sans froisser ces nouveaux damnés de la terre qui constituent votre électorat à domicile?