La secrétaire générale de la Commission nationale consultative des droits de l’homme veut « démasculiniser la justice ».
Non, cher lecteur, ce que vous allez lire n’est pas une fake news ! Et pourtant, nos yeux se sont écarquillés à la lecture d’un entretien donné sur deux pages par Magali Lafourcade au quotidien Libération (22 mai 2025).
Le quotidien, décidément très à gauche, présente ainsi l’entretien : « Démasculiniser la justice ? C’est l’ambition de la magistrate Magali Lafourcade (dans son dernier ouvrage). L’autrice y défend une justice féministe, affranchie des stéréotypes de genre et de son androcentrisme (traduction française : centré sur les ignobles personnes de sexe masculin) historique ».
La magistrate prétend que la profession, en dépit du fait qu’elle soit majoritairement féminine’, est « empreinte de biais patriarcaux », de « biais cognitifs et structurels d’une société marquée par le patriarcat ». En conséquence, il faut « former tous les magistrats aux biais cognitifs, et pas seulement de genre, mais aussi classistes (sic), racistes, etc. ». « Cette réflexion féministe doit aussi irriguer la langue judiciaire », ajoute-t-elle. Que cela signifie-t-il ? « La neutralité du droit est un mythe. Les inégalités fondées sur le genre peuvent au contraire être légitimées voire produites par le discours juridique ». En effet, le droit « est élaboré surtout par des hommes ». Par conséquent, « il faut favoriser l’égalité réelle, corriger les inégalités ». Et de conclure : « Non seulement le magistrat peut être féministe, mais je dirais même que cela fait partie de ses devoirs ».
Nous partageons pleinement la position nuancée de Magali Lafourcade, mais nous pensons qu’elle ne va pas assez loin. Pourquoi ne pas interdire à « ces êtres répugnants et poilus » que sont les hommes (dixit Certains l’aiment chaud, phrase que nous adorons citer) de rendre la justice ? Pourquoi ne pas modifier le serment que prêtent les magistrats ? En effet, l’article 6 de l’ordonnance modifiée n° 58-1270 du 22 décembre 1958 portant loi organique relative au statut de la magistrature se lit ainsi : « Je jure de remplir mes fonctions avec indépendance, impartialité et humanité, de me comporter en tout comme un magistrat digne, intègre et loyal ». Ce serment, témoignage d’une inacceptable masculinité, gagnerait à être révisé de la manière suivante : « Je jure de remplir mes fonctions avec féminisme, partialité et anticapitalisme, d’adhérer au Syndicat de la magistrature et de me comporter en tout comme une magistrate woke ».
Pour information, Magali Lafourcade est la secrétaire générale de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH dont nous avons déjà dit tout le mal que nous pensions) et sa fiche sur le site de cette dernière précise qu’elle est présidente du comité d’éthique et de déontologie du groupe Le Monde, qu’elle intervient régulièrement sur France Culture et qu’elle dirige à l’Ecole Nationale de la Magistrature (ENM) la session de formation continue des magistrats consacrée à la lutte contre le racisme. Et si on supprimait plutôt la CNCDH, l’ENM et qu’on privatisait le service public de l’audiovisuel ?
7 commentaires
À quand, et pourquoi pas, une majorité de transgenres dans cette corporation ?
Dans un pays ou l’homme blanc a bien voulu donner les mêmes droits aux femmes qu’aux hommes, le féminisme est une discrimination, donc…
Elle a son rond de serviette a France Culture ou elle dispense la bonne pensee de maniere reguliere.
Elle a raison…:)) Il faut revoir la justice pour plus d’équité….Thomas Léonard et Maxime Lelièvre, spécialisés en sociologie du droit et de la justice à l’université de Lille II, ont mené leur étude entre 2007 et 2008, dans les tribunaux correctionnels de Lyon, Lille, Villefranche-sur-Saône, Avesnes-sur-Helpe, Bourg-en-Bresse et Hazebrouck. Il ont assisté à 1228 comparutions immédiates et ont comparé les peines prononcées pour des prévenus masculins et féminins aux profils similaires. Leur conclusion est univoque : « Les décisions prises à l’encontre des femmes tendent clairement vers la clémence », Quand elles sont condamnées à de la prison, c’est le plus souvent assorti de sursis, et quand elles écopent d’une peine ferme, le quantum est en moyenne moins élevé que celui des hommes. Les juges interrogent longuement les femmes sur leur situation familiale, sur la nature des liens tissés avec leurs enfants, mais se comportent très différemment avec les hommes : ils leur demandent s’ils ont des enfants et passent ensuite à la question suivante, comme si la détention d’un père de famille ne portait pas à conséquence sur la vie de ses proches. » De façon un peu manichéenne, on a l’impression que pour les juges, « les délinquants hommes “font” problème alors que les délinquantes femmes “ont” des problèmes »
Et avec une ou un juge homosexuel, qu’elle dit Magali ?
L’article manque évidemment de la questionner sur des exemples concrets pour illustrer “l’ignoble phallocratie” qu’elle dénonce comme de la confronter à la réalité du terrain (et du métier de magistrat, essentiellement féminin ; bel exemple de sexisme), je suppose ?…
Résultat, peu de citoyens croient en leur justice dominée par des idéologues de tout poil.