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Qwant : le moteur de recherche franco-français encore sauvé de la faillite

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Cette année, Qwant a frôlé la faillite. La start-up n’avait pas les fonds nécessaires au remboursement de deux prêts auprès de la Banque européenne d’investissement (BEI) pour janvier et juin 2022, respectivement de 5 et 10 millions d’euros. Pour éviter le pire, la BEI lui a accordé un rééchelonnement de ses dettes.

Le concurrent autoproclamé de Google souffre d’un maigre chiffre d’affaires depuis sa fondation en 2011. Son ancien patron, Éric Léandri, ne cessait de revoir ses objectifs à la baisse pendant que son concurrent américain générait des milliards de revenus chaque année. La Caisse des dépôts et consignations, l’un de ses actionnaires historiques, a fini par reprendre la situation en main en 2020, pour redresser les comptes de l’entreprise dont la dette n’avait cessé de se creuser : 4,7 millions € en 2016, 10 millions en 2017, 11,2 millions en 2018…

Lancé en 2013 pour concurrencer le géant Google, Qwant repose sur la garantie du respect de la vie privée des utilisateurs, l’absence de traçage à des fins publicitaires, ainsi que la neutralité dans l’affichage des résultats. Selon la formule de ses créateurs : « Il faut s’attaquer à Google sur son côté le plus sombre, celui de la collecte et de la commercialisation des données personnelles des utilisateurs ». Le résultat est très éloigné de son objectif initial : alors qu’il est censé être un moteur de recherche maison, les différents audits techniques ont révélé une forte dépendance à l’API (Application Programming Interface) de Microsoft Bing. Autrement dit, Qwant utilise surtout les résultats de Bing, à défaut d’avoir créé son propre moteur de recherche. Malgré cela, l’entreprise bénéficie d’un soutien sans faille des pouvoirs publics, en plus d’être le moteur de recherche par défaut de l’administration française, pour renflouer ses parts de marché.

Cet échec est une énième illustration des lacunes du système français dans le marché numérique. Rappelons que Qwant touche plusieurs dizaines de millions d’euros de subventions alors que, selon le classement WebRank Info, ses parts de marché en France sont de 0,45%, avant-dernier moteur de recherche, juste devant DuckDuckGo (0,53%). Le premier étant Google avec… 92,19% de parts de marché. Il serait donc plus logique et moins coûteux de laisser un opérateur se lancer sur le marché (Ecosia, Opera, etc.) sans filet de sécurité. En donnant la possibilité aux consommateurs de faire leurs propres choix. Seules les entreprises performantes sont en mesure de survivre dans un environnement concurrentiel… au bénéfice du portefeuille des contribuables.

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1 commenter

Astérix 12 décembre 2022 - 8:59

Il faut croire que la BEI est incapable d’analyser un risque; si tel avait été le cas, elle aurait dû refuser le prêt à cette start-up !.
Mais il est vrai que la France est spécialisée dans les trous et les dettes !

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