« Elles ne pensent qu’à faire du profit ». « Tout ce qu’elles font est dicté par l’appât du gain. Les employés sont exploités ». « Il faut les taxer et les réglementer plus ». C’est ce qu’on peut lire dans les programmes de la plupart des candidats à la présidentielle à propos des multinationales et, plus généralement, des grandes entreprises privées. Elles doivent payer, forcément. Bizarrement, les mêmes candidats ne se pressent pas pour réagir aux annonces faites par ces mêmes multinationales ces derniers jours. A « l’appât du gain », elles préfèrent protester contre l’invasion de l’Ukraine et se retirer du marché russe, pourtant le plus grand pays au monde. Et ce ne sont pas des petites entreprises. Coca-Cola, Pepsi (sauf pour le lait en poudre), McDonald’s, Levi’s, Starbucks, Nestlé et aussi Sony, Apple… tous les secteurs sont concernés. La décision n’est pas facile. En plus de perdre de l’argent, de nombreuses sociétés risquent de perdre aussi, et pour longtemps, le marché russe.
La guerre – espérons-le – ne durera pas éternellement, mais des concurrents beaucoup moins sensibles au conflit (comme les entreprises chinoises) pourraient profiter de la situation. De plus, le retour en Russie pourrait être accompagné par des mesures punitives de la part des autorités (cela dépendra aussi de qui sera au pouvoir…) et même de nationalisations forcées. Quoi qu’il en soit, ces retraits d’entreprises célèbres ont sûrement un impact très fort auprès des Russes qui voient clairement et rapidement l’isolement et l’impasse économique vers lesquels les mène Poutine (qui leur a même bloqué Facebook et Twitter). D’ailleurs, les Russes qui le peuvent ont déjà commencé à quitter leur pays.