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Nutri-Score : un pas vers le totalitarisme nutritionnel

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Les produits bios Bjorg avaient supprimé toute mention du Nutri-Score à la fin de l’année dernière. Au début du mois de septembre 2024, c’est au tour du groupe Danone d’annoncer son abandon sur les produits à boire de ses diverses marques.

Rappelons que le Nutri-Score est, selon sa présentation officielle, un « logo apposé en face avant des emballages qui informe de la qualité nutritionnelle des produits sous une forme simplifiée et complémentaire à la déclaration nutritionnelle obligatoire » fixée par la réglementation européenne. Elle est « fondée sur une échelle de cinq couleurs », du vert foncé (les produits qui sont « bien ») à l’orange foncé (les méchants produits qui ne sont « pas bien »), « associée à des lettres allant de A à E pour optimiser son accessibilité et sa compréhension par le consommateur » (traduisons ce jargon condescendant : pour se faire comprendre par les simples d’esprit qui n’auraient pas saisi la signification des couleurs).

Le Nutri-Score repose sur un algorithme qui évalue les composantes positives et négatives du produit considéré afin d’attribuer une note globale. Or, l’algorithme a changé à compter du 1er janvier 2024, officiellement selon les nouvelles données acquises de la « science ».

Selon les statistiques disponibles, un produit sur quatre en rayon fait apparaître le logo et 30 à 40 % d’entre eux sont susceptibles de révision de leur score en vertu des nouveaux calculs.

L’Iref a eu l’occasion à plusieurs reprises de dire tout le mal qu’il pensait de cette usine à gaz infantilisante. Ce n’est pas l’entretien donné par le concepteur du Nutri-Score à Franceinfo le 5 septembre qui le fera changer d’avis.

En effet, le Professeur Serge Hercberg, à qui l’on doit déjà le slogan « 5 fruits et légumes par jour », expose que son bébé « est basé sur les données scientifiques, sans conflits d’intérêt » et que l’algorithme, modifié par un comité européen, est de même « validé scientifiquement ». Au journaliste qui lui demande benoitement pourquoi le même produit Danone est classé B en yoghourt et D en yoghourt à boire, il répond que cela dépend de « l’usage » puisque le premier est généralement consommé en fin de repas et le second en dehors des repas. Le journaliste n’étant manifestement pas convaincu puisqu’il use du mot « subjectif » (nous aurions dit « arbitraire »), le nutritionniste rétorque du haut de sa superbe : « Il faut laisser aux scientifiques, aux experts en nutrition les choix qui sont discutés par la science et la santé publique ». Fermez le banc !

Serge Hercberg réitère ensuite sa volonté que le Nutri-Score soit obligatoire « pour que les consommateurs aient une information basée sur la science », décidément un leitmotiv chez lui. Mais cela n’est pas suffisant : « il faut sévir, il faut réglementer » afin de ne permettre la promotion des produits « que s’ils ont un intérêt sur le plan nutritionnel », mais bien entendu il ne s’agit pas d’interdire certains produits. Du moins pas encore.

Car Serge Hercberg sait. En qualité de puits de science de l’État-nounou, il sait mieux que le quidam, sa famille ou ses proches ce qui est bon pour ce dernier. Ne déclarait-il pas l’année dernière : « Le cours de l’histoire dirige de plus en plus vers une prise en compte essentielle de la nutrition dans les politiques de santé publique. La réglementation et l’encadrement joueront un rôle central à l’avenir, car espérer un changement des comportements individuels dans l’environnement obésogène (sic) actuel serait une illusion » (Sciences et avenir, entretien, 20 novembre 2023) ?

Ces déclarations stupéfiantes témoignent de la présomption fatale des collectivistes. N’en déplaise à notre interventionniste patenté, en fait d’obésité, c’est celle de la réglementation qui est de loin la plus dangereuse.

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