Dans son rapport sur les crédits de la mission « Direction de l’action du gouvernement », la députée Marie-Christine Dalloz (LR) se penche sur les moyens que l’État met à disposition des anciens Premiers ministres. Ils bénéficient, sur leur demande, d’un véhicule de fonction et d’un chauffeur, ainsi que d’un agent pour leur secrétariat particulier (décret n° 2019-973 du 20 septembre 2019). Notons que ces avantages ne leur sont pas attribués s’ils ont déjà un secrétariat ou un véhicule dans l’exercice d’un mandat parlementaire, d’élu local ou d’une fonction publique.
Tout cela a coûté 1,42 million d’euros (M€) aux contribuables français en 2023. C’est 11% de plus qu’en 2022 (1,28 M€).
En comparaison, nos deux anciens présidents de la République ont fait preuve de sobriété. Certes, ils ont coûté 1,32 M€ en 2023, soit presque autant que la quinzaine d’anciens Premiers ministres toujours vivants (qui, comme nous venons de le voir n’émargent pas tous à ce budget comme, par exemple, Gabriel Attal ou Laurent Fabius). Mais, Hollande et Sarkozy ont dépensé 5,4% de moins qu’en 2022 (1,39 M€). C’est à souligner !
Néanmoins, la députée Dalloz demande, « par souci d’exemplarité au regard de la situation financière actuelle de la France, que les anciens présidents de la République continuent à diminuer leurs dépenses, les montants engagés demeurant élevés ; et que les anciens Premiers ministres concernés par les fortes augmentations relevées soient davantage mesurés dans leurs dépenses ».
Surtout, qu’à ces sommes élevées, il convient d’ajouter le coût de la protection policière dont les uns et les autres bénéficient. Comme le précise Mme Dalloz, « Ces mesures de protection sont accordées sur décision du ministre de l’intérieur en vertu d’une tradition républicaine non écrite qui prévoit la protection, sans limitation de durée, des anciens Présidents de la République, anciens Premiers ministres et anciens ministres de l’Intérieur ».
En 2019 (question écrite n° 25945 de Mme Aude Bono-Vandorme, réponse publiée au Journal officiel le 16/06/2020), le coût de la protection des anciens Premiers ministres s’était élevé à 2,8 M€, intégrant la masse salariale des agents, les heures supplémentaires, les frais de mission (transport, hébergement et restauration) et les véhicules (achat, entretien, réparation, carburant et péage). Au total, nos anciens Premiers ministres nous coûtent donc plus de 4 M€ par an.
Une protection policière peut se justifier pendant quelques mois. Ce n’est pas vraiment le cas d’une voiture, d’un chauffeur et d’un secrétariat. Ne serait-il pas temps de réformer le statut des anciens Premiers ministres ?