On peut lire, un peu partout dans la presse, que les femmes travailleraient gratuitement depuis le 8 novembre du fait d’un écart de rémunération prétendument injuste avec les hommes. Cette date symbolique a été calculée par le site féministe « Les Glorieuses » selon une méthodologie douteuse : en multipliant l’écart de rémunération entre hommes et femmes à équivalent temps plein, soit 13,9 % en 2022, par le nombre de jours ouvrés en 2024 (soit 252), puis en soustrayant le résultat du calcul (35,028 jours ouvrés) à l’année 2024.
La moyenne de 13,9 % laisse toutefois songeur : la rémunération à équivalent temps plein ne dit rien du métier, du secteur, du nombre d’heures travaillées. Les femmes sont en effet trois fois plus souvent à temps partiel que les hommes, notamment parce qu’elles ont tendance à plus valoriser le temps passé avec leur proche que leur statut social. Faut-il y voir une injustice d’ordre systémique ? Sans oublier le fait qu’elles travaillent généralement dans des domaines moins rémunérateurs (santé, enseignement, action sociale).
Il serait plus pertinent de calculer l’écart de rémunération à temps de travail et poste comparables. Or, il s’élève toujours à 4 % selon l’INSEE. À ce stade, nous ne pouvons faire que des hypothèses : les femmes se défenderaient peut-être moins bien devant un employeur, oseraient moins souvent demander une hausse de rémunération, seraient moins douées dans la négociation salariale. Une étude du centre ADP Research publiée en 2023 montre que 75 % des hommes s’attendent à une augmentation au cours de l’année à venir, contre 59 % des femmes. La différence est notable. Faut-il y voir, là encore, une injustice d’ordre systémique ? Il est plus probable qu’au travail, les femmes soient moins assertives que les hommes (en moyenne) dans le rapport de force. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’elles travaillent gratuitement…
11 commentaires
Par contre elles perçoivent leur retraite 6 ans de plus que les hommes. Sur 40 ans de vie active cela représente 15%… Ah?
Mais n’en parlons surtout pas.
La réduction des inégalités salariales hommes/femmes relève d’une décision de direction générale. Une enveloppe salariale spécifique doit être définie chaque année pour augmenter les salaires des femmes et réduire les inégalités pour un même emploi-type et une même durée de temps de travail. De même, aucune différence salariale ne doit être autorisée à l’embauche pour un même emploi. Avec une telle politique, les inégalités seront fortement réduites au fil des ans. Je l’ai vécu donc j’en parle en connaissance de cause.
C’est aux entreprises de le décider, pas à l’État.
Il vaut mieux écrire « défendraient » en 3 syllabes, car « défenderaient » pourrait être mal interprété.
Vous savez très bien ce qu’il en est, pour les féministes et la gauche en général : toute disparité de résultat ne peut être due qu’à une discrimination systémique.
Vous pouvez argumenter que les femmes occupent plus souvent des emplois moins rémunérés ou défendent moins leur bout de gras face à leurs employeurs, ils vous répondront que c’est à cause du conditionnement qu’impose la société aux femmes de se montrer soumises et passives dans leurs relations professionnelles, mais également personnelles et sentimentales (tout en soutenant que le voile islamique est un outil d’émancipation par ailleurs).
De là, ils dérouleront naturellement le continuum ininterrompu de discriminations qui s’étend de l’inégalité salariale jusqu’au viol assorti de meurtre… pardon, de féminicide (sauf lorsque l’homme est d’origine extra-européenne, bien entendu). Parce que de tout cela est très simple (presque magique), pour les féministes : la femme est une victime ontologique et l’homme, un oppresseur naturel. Ce qui fait d’ailleurs à leurs yeux de vous une victime complice de l’hétéro-patriarcat, madame Messéant, et donc une personne qu’à défaut d’écouter ils cloueront au piloris sitôt qu’ils en auront l’occasion, je suis sûr que vous en aviez déjà conscience. Raison de plus de continuer à dénoncer l’idiotie de leurs croyances !
Tout à fait !
Ceux qui dénonce de manière véhémente l’impitoyable capitalisme qui ne chercherait le profit à tout prix devrait se demander pourquoi les vilain capitaliste continueraient à payer plus pour hommes alors qu’ils pourraient obtenir la même chose pour moins cher en embauchant des femme? Il n’y pas trente explication possible, soit les horrible capitaliste sont pas si obnubilé que ça par les profits soit les femmes sont moins performante que les hommes et sont donc payé à la hauteur de leur capacités, ou un mélange des deux. Bref dans tous les cas les discours gauchistes sont à coté de la plaque.
Chère Mme,
Je vous félicite pour votre courage. C’est tellement rare.
Dans notre JEUNE TPE, démarrée en 1990, .. 10 salariés.. 8 M € CA – 95 % Exportés dans env.80 pays – par un réseau de 80 distributeurs, nous avions 2 jeunes assistantes, multilingues à plein temps, très compétentes. Naturellement, la vie s’impose, et pour compenser, il a fallu embaucher une 3 eme collaboratrice. Le cout global de cette fonction -en super brut- a explosé!
Heureusement, « quand on aime on ne compte pas »! L’Etat, la société,.. n’aurait-il pas du compenser notre perte de compétitivité, par une juste subvention « sociale ou sociétale » , de contribution à l’équilibre démographique de la nation.. . OUCHE
Merci pour votre commentaire!
on a des fact checking tous les jours, donc ça ne va sans doute pas durer..
je serais curieux de voir la « solution proposée » à cet écart de rémunération moyenne.
Il y a un sujet sociétal et politique c’est la grossesse . mais qui revient peu ou prou à dire veut on une politique nataliste ou pas. Une politique nataliste n’est pas libérale.
Je travaille gratuitement pour l’état jusque vers le 14 juillet d’après les chiffres de contribuable associé. Ensuite je travaille gratuitement jusqu’à fin novembre d’après la différence de mon prix de vente et mon salaire de référence toute charge incluse. Je n’ai en réalité qu’un mois du salaire réel que je devrais avoir.
Mais par ailleurs avec le système fou comme il va je passe 1/3 de mon temps à justifier les bêtises de ma hiérarchie, 1/3 pour justifier les miennes (car je perd de mon efficacité à cause des bêtises de mes chefs) et 1/3 de mon travail est efficace pour l’entreprise. C’est pourquoi mon chef ne veut pas m’augmenter.
Quand mon client pour les raisons ci-dessus se plaint je lui répond qu’il me vire. Il refuse car il est sûr d’avoir pire si je m’en vais.
Ce n’est pas les femmes à plaindre mais tous les salariés qui sont loin du pot de confiture.