Dans une interview accordée à l’Express, Alexis Corbière, député LFI (La France Insoumise) critique le « néolibéralisme » qu’il considère comme un « système de privilèges par la rente et l’héritage ». Il invoque Thomas Piketty pour dénoncer les « inégalités » et rappelle son credo : « l’égalité jusqu’au bout et un partage des richesses ». Pour soutenir ses propos, il cite plusieurs politiques, parmi lesquels Margaret Thatcher et Ronald Reagan qui, selon Corbière, auraient « profondément changé la vie de dizaines de millions de gens… en pire ». Le député de La France Insoumise est un idéologue qui se soucie comme d’une guigne de la réalité. Une simple recherche (qu’il aurait pu demander à son attaché parlementaire) suffit pour la rétablir. L’ancien Premier ministre britannique, Margaret Thatcher, a non seulement été élue trois fois de suite (1979, 1983 et 1987) mais, à chaque fois, elle a obtenu plus du tiers du vote ouvrier. Dans les élections qui ont lieu entre 1979 et 1992, les conservateurs ont obtenu entre 43 et 45 % des voix au niveau national, le pourcentage ayant culminé, dans les classes moyennes et supérieures, à 59 % en 1979. Une progression moindre que dans les autres couches de la société mais leurs scores au sein de la classe ouvrière qualifiée durant cette période n’en ont pas moins augmenté de 13 points, pour atteindre environ 40%. Ils avaient d’ailleurs aussi progressé significativement, depuis les années 1970, au sein de la classe ouvrière non qualifiée, se situant entre 30 et 34% des voix.
Ce n’est pas étonnant. Durant les années Thatcher, le Royaume-Uni est le pays le plus dynamique d’Europe, le PIB britannique ayant connu une croissance moyenne de 2.5 %/an (avec un pic à 6 % en 1988), plus que la plupart des autres pays membres de l’OCDE, dont la France (1.9 %). Cette croissance économique s’est traduite par une augmentation des revenus des Britanniques et de leur bien-être (même l’OFCE – Observatoire français des conjonctures économiques – le reconnaît dans un rapport de janvier 2006) : le taux de croissance annuel moyen du bien-être qui tient compte du PIB/habitant a été de 1.9 % entre 1980 et 1990, plus de deux fois supérieur à celui de la France ! Entre 1980 et 1990, le taux de chômage britannique est passé de 11 % à 6 % alors que le taux de chômage français a suivi le chemin inverse : de 7 % à presque 12 %.
Aux Etats-Unis, Ronald Reagan a été réélu en 1984 dans 49 états sur 50 ! Un record. Il a obtenu 58.77 % du vote populaire et son adversaire, Walter Mondale, seulement 40.56 %. Sous ces deux présidences, le PIB/hab a été pratiquement multiplié par deux.
Corbière devrait plutôt se demander pourquoi des dizaines de millions de gens ont voté et re-voté pour Thatcher et Reagan. Sûrement pas parce que leur vie a changé en pire.
6 commentaires
Prendre Piketty pour modèle suffit à disqualifier celui qui le cite. Oui, Thatcher et Reagan furent apprécier et rendirent de grands services à leur pays respectif. Et pendant ce temps, la France se vautrait dans son collectivisme malgré l’action utile mais plus ou moins cachée de certains politiques (Bérégovoy par ex)!
On pourrait rappeler a ses ,Associés Jadot Lapin et les Lapins Cretins « PASTEQUES «Â
Que le GIEC est né de l initiative de REAGAN ET THATCHER!!
Renault ne va pas s en remettre , allez laisse beton !
On a tout de même aujourd’hui l’impression d’être davantage dans une ploutocratie que dans une méritocratie: je ne sais si le mécanisme qui a accouché de cet état de fait entretient des rapports étroits avec le libéralisme, mais ce dernier semble quand même l’avoir favorisé…!
Bel article. Prendre Thatcher & Reagan comme référence est un bon choix (surtout Reagan). Le monde politique européen est un monde qui a les yeux rivés sur son nombril, qui ne comprend pas ce qu’est l’intérêt collectif et qui, en plus, est très intéressé au sens négatif du terme. On parle souvent de l’extrême rigueur de Thatcher, mais Reagan n’était pas en reste. Je me souviens avoir télégraphié mes félicitations à Reagan lors de son élection (qu’on a fait passer pour du folklore en France, un peu comme pour Trump) et qui m’a personnellement répondu. A cette époque on pouvait encore espérer avoir des hommes politiques d’envergure (il y en eu en France, nous avons craché dessus). Je crois qu’aujourd’hui la page est tournée et je reste persuadé que les futurs hommes politiques n’émergeront qu’à la suite d’un conflit majeur. Hélas, trois fois hélas.
Effectivement Montesquieu a bien répondu.
Comment voulez vous apporter une réflexion sur le ‘message’ politique d’un Corbières ou d’une Garrido référence en matière de lutte des classes des discours Marxistes des années 50.
Arlette faisait mieux et en plus elle y croyait, alors que Corbière…
Cette classe politique utilise le verbe et les mots comme les jeunesses communistes révolutionnaires de Mao, qui brandissaient le livre Rouge devant une population terrorisée.
C’est vrai que c’est tendance vu coté FranceInfo ou Ruquier.
On a aussi vu où sont passés les nationalistes Chinois qui réclament eux, la liberté d’expression et de gouvernement et ont goutés aux goulags chinois avant de s’exiler à Taiwan.
C’est qu’en matière de privilèges, de rente et d’héritage, la Chine la Russie La Corée N , Cuba sont des modèles.
Mais bon, là ça devient plus compliqué pour nos élus révolutionnaires ! Revenons aux fondamentaux : à bas le capital, les privilèges, la bourgeoisie, à la lanterne tous ces nantis.
Le soucis c’est que les nantis y a longtemps qu’ils ne sont plus horizontaux ( Gauche / Droite ) mais verticaux ( les sachant / le reste de la nation )
Mais bon là , ça devient trop compliqué pour nos élus Communistes et consort.
Je n’ai jamais été nanti, seul le travail est gratifiant et j’ai la même vindicte ( et le mot est faible ) contre cette oligarchie d’incapables qui s’est octroyé postes ,pouvoir, argent mais je n’ai jamais été communiste et je comprend toujours pourquoi grâce à des Corbières.
M Alexis CORBIERE c’est vraiment un vilain petit canard, mais malheureusement il est loin d’être le seul, surtout quand prend en exemple le pire économiste .
Merci M Nicolas LECAUSSIN