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L’intelligence artificielle ne date pas d’hier

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D’où vient l’intelligence artificielle (IA) ? Peut-on prédire son évolution ? Ce sont les questions auxquelles David Gelernter, professeur d’informatique à l’université de Yale, a tenté de répondre dans un article pour le Wall Street Journal.

Certains investisseurs ne connaissent pas réellement l’histoire de l’IA. D’autres semblent croire qu’elle est née avec l’apparition de ChatGPT, mais ses prémices sont bien plus anciennes. En 1950, Alan Turing, brillant mathématicien anglais, avait prédit que l’IA émergerait bientôt dans nos vies grâce aux ordinateurs numériques qu’il a contribué à inventer. À l’époque, il faisait référence aux logiciels qui rendent les ordinateurs indistinguables d’un esprit humain (d’où le concept de machine de Turing). Sept ans plus tard, un logiciel d’intelligence artificielle a remis au goût du jour un théorème géométrique de niveau lycée, connu depuis l’Antiquité mais tombé aux oubliettes, et de nature à rendre l’intelligence artificielle encore plus tangible. Herbert L. Gelernter, le père de David, a inventé ce logiciel au sein du laboratoire de recherche d’IBM. David Gelernter estime que les contributions de l’entreprise au développement de l’IA sont injustement sous-estimées par les journalistes et les historiens. En 1997, c’est le logiciel Deep Blue d’IBM qui a battu le champion du monde d’échecs. En 2011, le système informatique Watson d’IBM a battu deux champions du monde de l’émission télévisée américaine Jeopardy!, en répondant à des questions imprévisibles et bizarrement formulées.

Ces logiciels n’ont pas grand chose à voir avec ChatGPT, qui repose sur des réseaux de neurones, tandis que les premiers logiciels d’IA conçus par IBM reposent sur des langages de programmation. Ces deux méthodes ont un rôle à jouer dans le futur de l’IA. Le plus grand enjeu pour l’IA aujourd’hui est de comprendre comment fonctionne l’esprit humain, notamment pour l’expression orale et écrite – Watson est déjà un bon point de départ. De manière plus fondamentale, il s’agit de comprendre le rôle central des émotions dans la pensée humaine. Il est évident que l’IA ne sera jamais dotée d’une conscience à proprement parler, qui est une spécificité des systèmes organiques, et non pas des circuits électroniques. Pour David Gelernter, l’important est que les logiciels agissent comme s’ils comprenaient l’esprit humain. L’IA serait alors capable de dialoguer avec des personnes seules et malades, de se comporter comme une sorte de secrétaire surhumain pour les tâches de la vie quotidienne, voire de prédire le comportement d’une personne. Le plus grand danger n’est pas le fantasme d’une IA hors de contrôle, mais des politiciens qui freineraient son développement pour des motifs fallacieux.

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