Malgré les besoins colossaux de financements inhérents au projet, les Britanniques ont poussé vers la sortie le groupe chinois CGN (China General Nuclear Power Corporation) de la construction de la centrale nucléaire Sizewell C sur la côte est de l’Angleterre.
Londres souhaite, en effet, durcir son contrôle sur les investissements chinois d’une manière générale, ce qui, en l’espèce, va lui coûter la bagatelle de 679 M£, qu’elle devra trouver avec le soutien d’EDF, avec laquelle elle détient, à parité, 80 % du capital, le groupe CGN possédant, à l’heure actuelle, les 20% restants.
Les relations entre les deux pays se sont récemment détériorés (hasard ? le nouveau premier ministre, Rishi Sunak, est d’origine indienne…), le gouvernement de sa gracieuse majesté ayant également éjecté les Chinois du capital du plus gros fabricant de semi-conducteurs du pays il y a quelques semaines.
Le groupe CGN est d’ailleurs coutumier du fait, puisqu’en 2019 il a été accusé d’avoir volé des technologies à des fins militaires et placé sur liste noire par les autorités américaines. La piètre qualité des EPR chinois, révélée par une fuite observée à la centrale de Taishan, a également discrédité les sociétés chinoises du secteur.
Bonne nouvelle pour EDF, nos voisins d’outre-manche ne sont pas rancuniers et lui pardonnent les retards et les dérapages financiers de l’EPR d’Hinkley Point, la nouvelle centrale devant d’ailleurs couter 20% moins cher que ce dernier.
Deuxième enseignement, la politique agressive de la Chine lui coûte cher en terme de soft power et le projet des nouvelles routes de la soie est vu comme une preuve d’une volonté de domination mondiale qui passe mal auprès des différents Etats. A juste titre.
Le Royaume-Uni écarte les Chinois de son nouveau projet de réacteur et renforce son association avec EDF
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