Le président Emmanuel Macron a demandé un rapport à un groupe de 20 économistes, tous chevronnés et reconnus dans leurs domaines, dirigé par Olivier Blanchard et Jean Tirole. Il devait proposer des mesures sur les inégalités, les retraites et le réchauffement climatique. Assez curieusement, les thématiques centrales d’emploi, de compétitivité ou de croissance ont été largement occultées.
L’une des propositions phares de ces économistes est la mise en place d’un impôt supérieur sur les successions. Ils veulent taxer les bénéficiaires, de manière progressive, sur le capital reçu tout au long de la vie. Seule consolation, le seuil d’exonération serait relevé. Ils prennent en exemple l’Irlande, en occultant le fait qu’en Irlande les détenteurs de capital ou les salariés ne sont pas autant imposés qu’en France.
Les auteurs préconisent aussi le retour de la taxe carbone, tout en reconnaissant son aspect impopulaire. En contrepartie, ils préconisent davantage de redistribution avec un chèque-énergie. Il est regrettable qu’ils n’aient pas pris exemple de la Suède, pays où la taxe carbone est la plus élevée au monde. Pour faire accepter cette mesure aux Suédois, le gouvernement a fortement réduit les dépenses publiques et, en parallèle, baissé la fiscalité sur les revenus.
Ce rapport interroge : ces économistes ont-ils un pied dans le réel ? La France est l’un des pays où les inégalités de revenu sont les plus faibles. Pourtant, l’ascension sociale reste faible, le chômage et la pauvreté demeurent élevés en comparaison de nos voisins du nord et de l’est. Les impôts et la redistribution ne sont pas l’alpha et l’oméga pour rendre une nation prospère. Surtout, ces propositions ont déjà été testées et ont échoué. Elles ont appauvri les pays qui les ont appliquées, tout en faisant monter le mécontentement au sein de la population.