Les élections européennes et la dissolution ont complètement occulté la publication, le 13 juin, du rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites. Pourtant, ce devrait être une information  de premier plan parce qu’il est question de l’avenir de nos pensions. Et aussi parce que les membres de cet organisme ont carrément « oublié » en cours de route plusieurs dizaines de milliards d’euros.
Dans leur démonstration, les auteurs reconnaissent que le travail s’inscrit dans « un environnement particulièrement incertain concernant les perspectives économiques et démographiques ». Selon eux, en 2023, les dépenses de retraite représentaient 380 milliards d’euros, soit 13,4 % du PIB et 23,6 % de l’ensemble des dépenses publiques. Le solde du système de retraite, « excédentaire en 2023 (+ 0,1 % du PIB), serait de nouveau en déficit dès 2024 (-0,2 % du PIB) sous l’effet, comptablement, des revalorisations des pensions, notamment celle du 1er novembre 2023 à l’Agirc-Arrco (4,9 %) et celle du 1er janvier 2024 pour les régimes de base (+5,3 %). Il resterait déficitaire sur l’ensemble de la période de projection et le besoin de financement représenterait 0,8 % du PIB en 2070. Même si les dépenses reculent (13,4 % du PIB en 2023, 13,2 % en 2070), les ressources diminuent plus encore (13,6 % du PIB en 2023, 12,4 % en 2070). »
Or, ces chiffres sont plutôt fantaisistes. A l’IREF, nous le disons depuis des années : le déficit réel des retraites est en réalité beaucoup plus élevé car le COR ne tient pas compte du déficit des retraites des fonctionnaires, des régimes spéciaux et autres. Dans son rapport, le COR admet que « les cotisations fictives qui permettent d’équilibrer le régime des fonctionnaires de l’État aboutissent à un taux élevé (cotisation salarié/employeur de 85,4 % sur le traitement indiciaire des fonctionnaires) ». Au total, les cotisations ne financent que les deux tiers des retraites. Le solde est un déficit comblé par les contribuables au travers de nombreux artifices. Encore un effort, membres du COR !
2 commentaires
Quand comprendront ils, aussi, que pour une retraite juste et équilibrée il ne faut accorder la retraite par repartition qu’à ceux qui ont élevé des enfants? (pour un couple: 1 enfant= une demi retraite, 2 enfants et plus=une retraite complète)
Ces messieurs-dames des régimes spéciaux et fonctionnaires trouvent parfaitement normal que ce soient les contribuables qui participent au paiement de leur confortable retraite.
J’aime le son du cor le soir au fond des bois mais le COR devrait la mettre en sourdine car je me demande quelle peut bien être son utilité…