Institut de Recherches Economiques et Fiscales

Faire un don

Nos ressources proviennent uniquement des dons privés !

anglais
Accueil » L’agriculture pour la Présidentielle 2022 : du bon et du (très) mauvais

L’agriculture pour la Présidentielle 2022 : du bon et du (très) mauvais

par
263 vues

Alors que la clôture des parrainages arrive (4 mars prochain) et que le salon de l’agriculture bat son plein, le Journal du Dimanche du 27 février a consacré une page au programme agricole de chaque candidat à l’élection présidentielle. Il manque néanmoins Nathalie Arthaud, candidate nostalgique de l’URSS qui a obtenu ses 500 parrainages, ainsi que Nicolas Dupont-Aignan qui devrait les avoir (457 officiels au moment où cet article est écrit), alors que Christiane Taubira, qui semble hors-course (128 parrainages) a droit à être dans le JDD. Cette dernière souhaite mettre en place une TVA à 0% sur le bio, favorisant ainsi de façon totalement déloyale et antiscientifique une agriculture qui produit moins tout en étant déjà ultra-subventionnée.

Ce n’est pas la seule à aimer le bio, sans savoir réellement pourquoi. Les candidats de gauche rivalisent d’idées pour assassiner l’agriculture française et notre indépendance alimentaire. Anne Hidalgo, candidate du PS, souhaite interdire totalement le glyphosate, ainsi que les néonicotinoïdes. Elle veut que 30% des exploitations deviennent bio en 2030. Yannick Jadot, lui, souhaite sortir de l’élevage intensif tandis que Jean-Luc Mélenchon propose d’encadrer les prix des denrées alimentaires, solution parfaite pour obtenir une pénurie. Enfin, Fabien Roussel veut libérer l’agriculture « des dégâts sociaux, écologiques et climatiques du capitalisme ». Pour tous ces candidats, l’agriculture se résume à une activité polluante.

Le centre, la droite et l’extrême-droite déroulent une autre logique. Il faut dire que les agriculteurs votent plus à droite que le reste des Français : en 2017, 35% ont voté pour François Fillon, 30% pour Marine Le Pen et 18% pour Emmanuel Macron.

Marine Le Pen veut obliger les cantines à utiliser 80% de produits agricoles français tandis qu’Éric Zemmour, bien qu’il souhaite diminuer et simplifier les normes pour les agriculteurs, propose de sortir l’agriculture française du libre-échange. Ce qui serait catastrophique pour bon nombre de secteurs agricoles qui tirent la balance commerciale de notre pays vers le haut (exemple des vins et spiritueux). Jean Lassalle axe son programme sur la défense des traditions et la protection des troupeaux contre les loups, les ours ou les lynx. Il propose de sortir des directives européennes « habitats » et « oiseaux ». Emmanuel Macron de son côté veut financer par l’argent public la « troisième révolution agricole », c’est-à-dire encourager les investissements technologiques pour faire de la France une « agro start-up ». Enfin, Valérie Pécresse, qui souhaite réduire les normes dans de nombreux domaines, propose de réduire la fiscalité des exploitations agricoles, notamment des cotisations vieillesse de la Mutualité Sociale Agricole (MSA). L’exonération de charges patronales de l’apprentissage pour les exploitations de moins de dix salariés est aussi présente dans son programme.

Si du centre jusqu’à Zemmour, des points programmatiques sont intéressants et nécessaires, aucun programme ne vise à libérer réellement et totalement l’agriculture du joug administratif. Qui plus est, aucun candidat n’ose parler d’une autorisation qui permettrait à l’agriculture française de rentrer pleinement dans le XXIème siècle : celle des OGM.

Abonnez-vous à la Lettre des libertés !

Vous pouvez aussi aimer

Laissez un commentaire

3 commentaires

Dupond 1 mars 2022 - 8:25

Le libre échange agricole n’est pas interdit , c’est seulement les distorsions de méthode de production qu’il faut réguler avec des organismes publics fiables ( ils existent simplement de manière bureaucratique) et avec les moyens techniques et humains. L’ UE ne le fait pas , Les multinationales veillent. Le poulet brésilien n’est peut-être pas nécessaire à la France sinon pour enrichir la grande distribution

Répondre
Obeguyx 1 mars 2022 - 10:43

Merci Aymeric. Le joug administratif : tout est dit. Tous les secteurs crèvent sous le joug administratif. Malheureusement on ne combat pas la pléthore d’agents administratifs (inutiles à 65%, selon un directeur régional d’une très importante administration) qui sont occupés à ne rien faire ou à « emmerder » le contribuable actif.

Répondre
en fait 1 mars 2022 - 10:52

un peu de bon sens paysan ?.
Pour l’agriculture aussi, nos démagogues politique(s) manquent de culture. Il faut dire que le sujet est très complexe, car, l’agriculture est toute récente, il faut comprendre.
pourtant
comparer permet de se faire une idée objective:
– la Nouvelle Zélande monarchie constitutionnelle vs Sri Lanka république socialiste !.
– les moutons Ouessant vs Versailles
– . .. ….,
mesurer la valeur ajoutée vs les prix permet de constater que la valeur ajoutée  » classique » de la grande distribution est négative. Aussi, les politiques prennent « n » mesures plus stupides les unes que les autres.
Donc tout va très bien.

Répondre