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Il faut supprimer le statut de chercheur

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Deux Français viennent d’obtenir le prix Nobel de physique. C’est une excellente nouvelle sauf que tous les deux travaillent dans des laboratoires de recherche basés à l’étranger. Ce n’est pas une exception. « La fuite des cerveaux n’est pas récente », reconnaît Christine Musselin, directrice de recherche au CNRS, dans une interview accordée au Figaro. Les prix Nobel ne cherchent plus, n’enseignent plus, en France. Selon elle, l’explication principale – on s’en doutait – tient au manque de moyens. Il est vrai que, selon l’OCDE, la France consacre 2.2 % de son PIB (chiffre 2021) à la recherche, moins que les Etats-Unis (3.4 %), que l’Allemagne (3.1 %) ou que la Suède (3.4 %). Cela ne l’empêche pas de compter plus de chercheurs que la plupart des autres pays de l’OCDE : 11.4 pour 1 000 actifs contre 10.27 en Allemagne et 9.95 aux Etats-Unis, la moyenne des pays membres étant de 9.64. A noter qu’en 2000, la France avait 6.72 chercheurs/1 000 actifs (et l’Amérique 7.02). En un peu plus de 20 ans, leur nombre a donc augmenté de plus de 40 % ! Ce n’est pas pour autant que les centres de recherche et les laboratoires français ont obtenu davantage de récompenses.

Ce que ne dit pas la directrice de recherche, c’est que les causes du départ à l’étranger sont multiples. Stéphane Bancel, le fondateur du laboratoire Moderna, les a clairement rappelées plusieurs fois : ce sont les réglementations, la bureaucratie et la fiscalité de son pays qui l’ont déterminé à partir et se développer aux Etats-Unis. Autre étouffoir : le statut. Ailleurs, les chercheurs n’en ont pas, pas plus que d’emploi à vie. Les universités suédoises sont pour la plupart totalement autonomes et ont été réorganisées en fondations. Leurs présidents ont le pouvoir d’embaucher et de débaucher les enseignants-chercheurs. Même structure en Allemagne, où les chercheurs signent des contrats de droit privé. Aux Etats-Unis, les laboratoires sont autonomes et soumis à des obligations de résultat en échange de financements publics et/ou privés. Pour garder nos chercheurs, il suffirait de « désétatiser » la recherche publique, en la rendant autonome, ouverte  à la concurrence et aux fonds privés.

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5 commentaires

Eric2A 5 octobre 2023 - 6:04

Bonjour,
Sauf que – en ce qui concerne l’exemple choisi – j’ai entendu (ou lu) que ces 2 français ont effectué leur recherches (concernant ce prix Nobel) au sein du CEA il y a 20 ans de cela. Ce n’est qu’ensuite qu’ils ont émigré à l’étranger ; l’un a pris sa « retraite française » à 62 ans pour aller enseigner aux USA, et l’autre s’est mariée avec un suédois.
Cela n’enlève rien à votre thèse à laquelle je souscris très volontiers : l’étatisme chronique est une maladie « socialiste » dont la France est bien malade !

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Dufau 6 octobre 2023 - 9:30

Monsieur,
Votre commentaire conforte ce que j’ai entendu sur Radio-France. Bravo à la recherche française qui permet d’avoir des lauréats Nobel d’une année sur l’autre : Alain Aspect en 2022.
Peu importe que les nominés choisissent de vivre dans un autre pays après 20 ans de services rendus à leur patrie.
Le statut de chercheur est un fleuron français.
Bon nombre de chercheurs étrangers demandent la nationalité français ( j’appartiens au sérail)
Avec mes cordiales salutations

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GNA46 5 octobre 2023 - 3:06

C’est effectivement le souci majeur de ce pays qui laisse fuire ses « cerveaux » qui vont s’exprimer ailleurs (USA principalement) Comme dans tous les domaines, les contraintes sont trop nombreuses et les salaires trop bas. Les contrôles par des « fonctionnaires » absolument incultes en certaines spécialités sont aussi rébarbatifs. Et enfin, la frilosité de ces mêmes « fonctionaires décideurs » sur des catégories de recherches particulières, freine l’ingéniosité de nos chercheurs pas plus nuls que d’autres, mais qui un jour nous quittent. Dommage…

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Photini 5 octobre 2023 - 6:01

Ce sont les meilleurs qui partent parce qu’ils ont plus de liberté dans leurs travaux de recherche à l’étranger. En France, ils sont coincés par leur chef d’unité qui préfère des gens obéissant à des chercheurs trop autonomes, indépendants et ne souhaitant pas être trop encadrés par leur supérieur. Je connais un chef à … qui avait besoin d’un ingénieur qu’il a été cherché à INSERM, pour bénéficier de crédits de l’Inserm. A l’Inserm, le recrutement se passe obligatoirement par un concours. L’INSERM a donc organisé le concours, qui a eu lieu pour la forme, alors que l’ingénieur avait déjà été sélectionné et retenu. Les candidats, ignorants qu’ils étaient les dindons de cette farce, s’étaient donc prêtés à ce concours dans lequel ils avaient investis beaucoup d’espoir, sans savoir qu’ils avaient été cocufiés. Parmi les candidat, il y en avait un venu spécialement des Antilles pour ce concours! L’Inserm prend en charge tous les frais des postulants. L’ingénieur retenu, avant le concours, plaisait au chef qui ne voulait pas s’encombrer d’une grosse tête lui faisant de l’ombre. Un autre chef cherchait un attaché de recherche. Il a appelé un collègue à Montpellier où un doctorant avait soutenu une thèse qui correspondait au profil qu’il cherchait. Au téléphone, il s’était enquis auprès de son copain (les chercheurs se connaissent tous, ils sont tous dans les mêmes conseils de classement et dans les mêmes jurys de thèses), il s’était donc enquis du caractère de la personne. Si la personne était docile. Tous les thésards à forte personnalité, que j’ai connus, sont partis aux Etats Unis, Canada, Australie, Royaume Uni. Grâce à leurs publications, ils étaient connus dans ces pays qui leur faisaient des offres alléchantes sans s’intéresser à leur caractère. Dans ces pays ce qui compte c’est la qualité du chercheur et non son caractère. On prend même les mauvais caractères pourvu qu’ils aient du talent et qu’ils soient autant trouveur que chercheur. Notre CNRS, ce sont des fonctionnaires de la recherche…

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Albatros 9 octobre 2023 - 7:47

M’est avis que les domaines dans lesquels pullulent les chercheurs publics « à statut » sont la sociologie l’histoire de l’art, l’histoire tout court (notez bien que je ne dénigre aucunement ces disciplines passionnantes), et surtout la climatologie (ou plutôt le climatisme, doctrine fortement encouragée) et plus du tout les sciences vectrices d’avancées déterminantes.
J’aimerais quelques chiffres de présentation de la répartition des disciplines dans lesquelles se développe ce surplus de chercheurs en France pour confirmer ou infirmer mon propos…
Merci d’avance et bon courage pour porter la conviction de réduire la mainmise de l’Etat en tous domaines dans notre désormais pauvre pays.

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