Qui n’a pas entendu parler de la CCAS (Caisse centrale des activités sociales), le fameux comité d’entreprise d’EDF ? C’est un monument : elle gère les innombrables activités de loisirs proposées aux agents et à leurs familles sur le plan national ; elle chapeaute les 69 caisses régionales (les CMCAS) qui offrent une carte aussi riche que variée d’activités décentralisées. Le « M » du sigle est mis pour « mutuelle », car les complémentaires ne sont pas un moindre avantage de cette caisse d’Ali baba. Le menu, fin 2022, était copieux : vacances en tous genres, arbres de Noël, aides de toutes sortes à la famille, aides de solidarité, événements culturels, billetterie pour des spectacles, concerts, événements sportifs….
Le magot de la CCAS sert aussi à financer de nombreuses associations et clubs de sport ainsi que des « séminaires de travail » au soleil, en Grèce ou dans d’autres pays, sans aucune réelle justification.
Ce monde totalement à part, qui chouchoute les employés des industries électriques et gazières (principalement EDF SA, Enedis, GRDF, RTE et Engie SA), est souvent pris pour cible par la Cour des comptes. Un nouveau rapport vient de sortir. Il confirme les conclusions des précédents, ceux de 2007 et 2011, qui avaient relevé de nombreux dysfonctionnements et irrégularités dans la gestion de ces organismes, et des anomalies dans la fragile situation financière de la CCAS. Car au total, depuis 2010, le cumul des déficits comptables s’établit à 234 M€, en raison de 228 M€ de déficits courants d’exploitation et 180 M€ de dépréciations de titres et créances associées.
Tel est le constat de la Cour. Autres constats : les entreprises des industries électriques et gazières (IEG) consacrent près de 400 M€ par an au financement des organismes gérant les activités sociales au profit de l’ensemble des salariés et retraités de la branche. Cela représente en moyenne plus de 2 850 € par salarié ; ou encore 1 215 € par « ouvrant droit » (salariés et retraités) ; ou encore 4,4 % de la masse salariale des entreprises de la branche. Il s’agit d’une somme considérable, bien supérieure à  : la moyenne des budgets des comités sociaux d’entreprise, qui tourne autour de 0,8 % de la masse salariale.
Plus de la moitié de cette somme (400 millions d’euros) finance les frais de structure des organismes sociaux (voir tableau plus bas), qui emploient près de 2 750 salariés permanents, dont 1 800 personnels administratifs, et grosso modo un millier de salariés intermittents  pour s’occuper des diverses activités. De plus, d’après la Cour, il est impossible d’évaluer les détachements non facturés de salariés ou la mise à disposition gratuite de locaux par les entreprises… Il faut aussi noter que la CCAS fait face à un taux d’absentéisme particulièrement important : en incluant tous les salariés y compris en CDD. Il atteint 8,5 % contre moins de 5 % dans les entreprises privées.
Cependant, la proportion des possibles bénéficiaires qui profitent effectivement de tous ces avantages est faible : 16,5 % des familles pour les séjours de vacances « adultes » en 2022, 18 % des enfants pour les séjours « jeunes », 23 % des salariés pour l’activité de cantine en 2021, par exemple. Seule la couverture santé surcomplémentaire proposée aux retraités rencontre un certain succès (61 % de preneurs).
Alors, où va l’argent ? La Cour souligne l’opacité de la gestion et fait ses recommandations habituelles : « améliorer les services », « simplifier l’organisation, « optimiser les moyens »… Elle semble oublier que la CCAS est entre les mains de… la CGT.
12 commentaires
EDF faillite , incompétence , temps de travail non effectué, abus de jours de récupération , trop de personnel …
Vous ne connaissez pas du tout EDF et vous dites n’importe quoi. Renseignez-vous sur l’ARENH dans le cadre de la loi NOME du 7 décembre 2010 ça éclairera un peu votre lanterne.
La cgt vie avec l’argent des contribuables chateau bauverie vacances au soleil avec notre contribution par nos facture d’électricité
Sans parler des magouilles des chambres de commerce, je me souviens du scandale à Calais lors de la faillite de la Cie de Ferry SNCF sur lequel un couvercle avait été vite mis.
Il faut suprimer le systeme de financement de la CCAS qui est parfaitement aberrant et qui ne profite qu’a une petite minorité. Ce calcul est effectué sur la base d’un pourcentage sur le CHIFFRE D’AFFAIRES et non pas sur les benefice eventuels. Ce calcul date de presque 1 siecle et il faut le revoir.
La force de la CCAS vient de son monopole sur toutes les activités électriques et gazières. Si TOUS les militaires Terre-Air-Mer-Gendarmerie plus Police nationale et municipale, et pompiers avaient une seule et unique CCAS, ils bénéficieraient des mêmes avantages. Mais chacun veut la sienne propre car cela procure des emplois bien rémunérés aux hauts gradés en retraite. Idem pour le monde ouvrier ; je doute que les ouvriers du livre aient les mêmes services que ceux de la métallurgie ou les marins. Chacun veut son petit truc à lui et jalouse copieusement l’autre qui se débrouille mieux. Mais le GROS problème de la CCAS EDF-GDF vient de sa gestion par la CGT. Vous connaissez un domaine géré par la CGT où ça se passe bien ???
Si nous avions des dirigeants politiques au lieu d’acheteurs de voix électorales, peut-être suivraient-t-ils les recommandations de la Cour des Comptes de temps en temps. Un peu de courage ne ferait pas de mal pour remettre de l’ordre dans ce pays en voie de sous-développement…
C’est vrai que la lecture de ces informations révolte. Moi qui n’ai été qu’un modeste fonctionnaire à l’agriculture, et qui n’ai donc jamais bénéficié d’aucun de ces privilèges, je suis surpris de lire ce que tout le monde sait depuis toujours. Et là , il n’est question que d’E.D.F..
Mais coté S.N.C.F., Compagnie des eaux, Alstom, R.A.T.P., et j’en passe et des meilleurs, lesquels de ces « monstres » économiques ne redistribuent pas ce genre de dividendes ? Un parent très proche à moi, travaillant pour la société américaine (G.E.) qui a avalé Alstom grâce à monsieur *Mc Rond*, se voit offrir de larges participations aux voyages vers, et recemment, les Seychelles. Alors ne jouons pas les vierges éffarouchées, tout le monde sait, et à moins de vivre au fin fond des grottes ardéchoises, que ceci existe depuis toujours, et pas seulement chez E.D.F. dont on a grand besoin malgré ses quelques défaillances syndicales.
Entièrement d’accord avec vous. C’est facile de focaliser sur edf qui comme vous dites on a grand besoin nous la population.
On devrait plutôt s’inquiéter sur le fait que depuis plusieurs mandats déjà , de droite comme de gauche, l État vend nos bijoux de famille et notre savoir faire aux capitalistes.
Et ce n’est pas tout, les agents ont toujours l’électricité à un très faible prix, avantage acquis à vie, aussi pour les conjoints des agents. C’est le prix de la paix sociale dont la CGT a toujours profité pleinement chez EDF et ailleurs. Dans le privé réel, la participation des entreprises s’élève à 0,75% de la masse salariale alors qu’à EDF elle s’élève à 1,5% de la FACTURATION. C’est bien sur nos factures que se répercute cette gabegie et on nous demande de faire des économies. Il faut voir tous les logements des agents EDF, c’est « VERSAILLES » à tous les étages, les économies ne les concernent pas.
Si cela se sait alors pourquoi cela persiste…qui sont les complices de ce « jeu » effarant ? Et pourquoi quand l’Etat arrive à raquetter les automobilistes, le même Etat n’arrive pas ( ou ne veut pas) à se montrer juste envers tous les citoyens en mettant un point final à toutes ces combines écœurantes..
Les employés d’EDF sont les seuls à ouvrir les fenêtres l’hiver lorsqu’ils ont trop chaud ! Le tarif préférentiel est valable aussi pour les retraités.