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Fournitures scolaires : qui va payer la « gratuité » ?

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Nice-Matin (« Rentrée : et si c’était gratuit ? », 24 août 2024) consacre sa une à l’achat des fournitures scolaires qui « représente une dépense importante dans le budget des familles ». Le dossier du jour sur deux pages pleines pose la question « Faut-il rendre les fournitures gratuites ? ». Selon le quotidien, qui traite de manière unilatérale le sujet, la réponse ne fait manifestement aucun doute.

L’article principal précise que la Ville de Paris distribue « gratuitement » un « kit de fournitures scolaires » à tous les écoliers qui rentrent en CP. Idem à Marseille pour la seconde année consécutive dans les écoles maternelles et élémentaires. Idem à Lille pour la quatrième année consécutive de la maternelle au CM2.

Il rappelle que la « gratuité intégrale à l’école », qu’il s’agisse des fournitures scolaires mais aussi des activités périscolaires, de la cantine ou des transports, se trouvait dans le programme du Nouveau Front Populaire pour un coût estimé par l’Institut Montaigne à 11, 8 milliards d’euros chaque année dans le secteur public et 14,3 milliards secteur privé inclus !

Il donne les justifications de la « gratuité » : « égalités des chances », réduire les « inégalités », lutter contre la « discrimination ». Un article connexe cite deux personnes… entièrement favorables à la « gratuité » totale. D’abord, un syndiqué Snuipp-FSU qui met en garde contre les « inégalités » entre communes et qui recommande en conséquence « un fonds de péréquation de l’État » ! Ensuite, un membre de la Fédération des parents d’élèves FCPE qui milite pour « l’école vraiment gratuite ».

Nos lecteurs l’auront compris : nous sommes en présence d’un journalisme typiquement français qui obombre la couleurs politique des grandes villes ayant mis en place la « gratuité », qui ne développe que les arguments en sa faveur et qui n’interroge que des personnes (très) à gauche.

Nice-Matin ne pose jamais la question qui fâche : qui va payer la prétendue « gratuité » ? Mais, c’est l’État pardi ! Et qui finance l’État si ce n’est la masse des contribuables ? Car, selon l’expression popularisée par Milton Friedman, il n’y a pas de repas gratuits.

On pensait pourtant qu’il existait déjà une aide massive de notre État-nounou qui s’appelle l’allocation de rentrée scolaire, versée à plus de 3 millions de familles. Une allocation qui peut d’ailleurs être utilisée pour tout autre chose (apurement de dette, achat d’écrans plats, etc.), les polémiques n’ont pas manqué à ce sujet depuis plusieurs années… Mais elle est attribuée sous conditions de ressources, alors que dans notre cas, il s’agirait de « donner » la « gratuité » à l’ensemble des familles dans une fuite en avant propre à la machine folle qu’est l’État providence.

On ferait bien de se souvenir du bon sens de Frédéric Bastiat qui, en 1850, écrivait que l’État n’est pas manchot et qu’il ne peut rendre au public plus que ce qui lui a pris, qui lui rend d’ailleurs moins parce que, entre les deux opérations, il doit rétribuer la bureaucratie qui s’en charge.

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