Faut-il obliger les footballeurs professionnels à promouvoir la « communauté LGBT+ » ?

Tout (vrai) amateur de football connaît les cris poussés par quelques décérébrés lorsque le gardien de but de l’équipe adverse dégage le ballon aux six mètres (cris que nous ne retranscrirons pas par égard pour nos distingués lecteurs…). De même qu’il sait que certains prétendus supporters lancent des bananes en direction de joueurs qui n’ont pas une couleur de peau qui leur sied.

Mais la lutte contre les discriminations et l’homophobie ne concerne pas seulement les spectateurs (L’Equipe). Depuis 2022, en effet, la Ligue de football professionnel (LFP) obligeait les joueurs lors d’une journée de championnat des deux premières divisions, ligues 1 et 2, à porter un maillot au numéro floqué aux couleurs de la « communauté LGBT+ ».

Scandale : plusieurs joueurs avaient refusé pour des raisons religieuses de porter leur maillot tant en 2022 qu’en 2023 et, selon des indiscrétions, l’équipe emblématique du Paris-Saint-Germain s’était même séparée de l’un de ses joueurs pour cette raison (L’Equipe, 28 mars 2024).

Echaudée par les polémiques, la LFP abandonnera lors des journées des 17 et 18 mai prochains les flocages pour des badges : un avec le logo de la compétition aux couleurs de la « communauté » et un sur fond noir avec la mention « football homophobie » barrée en rouge.

L’objectif selon la LFP est de montrer que « la lutte n’est plus centrée sur le joueur, mais soutenue par la compétition et par l’ensemble des acteurs du football ». Or, cette phrase est maladroite dans ses derniers mots car, justement, certains « acteurs » ne la soutiennent pas.

En effet, beaucoup de footballeurs aux croyances religieuses opposées à l’homosexualité et à l’ensemble de la « communauté LGBT+ », à commencer par des musulmans pieux, ne font pas la différence entre lutte contre les discriminations et promotion de cette « communauté », pas plus d’ailleurs qu’ils ne comprennent pour quelle raison une « communauté » est privilégiée plutôt qu’une autre (eurosport.fr, 3 avril 2024).

Les nouvelles mesures de la LFP éteindront-elles les polémiques ? Nullement puisque d’ores et déjà plusieurs associations de la « communauté LGBT+ » ont marqué leur désaccord.

Surtout, est-ce le rôle de la LFP que d’obliger les joueurs de football à afficher une opinion qui leur déplaît et qui, au demeurant, reste controversée ?