La question peut paraître provocatrice. Ces syndicats doivent-ils être assimilés aux associations dites d’ultra-droite que Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, se plaît à dissoudre ? Certes non. Néanmoins, ils sortent régulièrement de leur rôle et devraient être sanctionnés pour cela.
Ainsi, dimanche 21 janvier 2024, quelques milliers de personnes ont défilé dans les rues des grandes villes contre la loi immigration, à l’appel de Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, et de Sophie Binet, son homologue de la CGT. Cette « marche citoyenne » voulait rassembler, selon les mots de la numéro un de la CGT, « ceux qui sont choqués par cette loi, écrite sous dictée de l’extrême droite, pour appeler le président à renoncer à cette loi », qui « remet en cause droit du sol, remet en cause l’héritage du conseil national de la résistance ».
Mesdames Binet et Léon ont tout à fait le droit d’avoir un avis sur la loi immigration. Mais en quoi cette question intéresse-t-elle leur syndicat ? Au nom de quoi celui-ci se prononce-t-il sur le droit du sol ?
Le site internet gouvernemental « Vie publique » nous rappelle que les syndicats ont trois rôles :
- représenter les salariés et défendre leurs intérêts (recueil des revendications, passage d’informations…) ;
- cogérer les organismes dont l’activité est liée à la vie professionnelle (caisses nationales d’assurance maladie, d’allocations familiales, d’indemnisation des chômeurs…) ;
- être des corps intermédiaires dans le cadre de consultation et/ou de négociations entre l’État, les employeurs et les salariés (préparation de réformes, de conventions collectives…).
Appeler à manifester contre la loi immigration ne correspond à aucun de ces rôles. Par conséquent, les manifestations de dimanche organisées par des syndicats auraient dû être interdites par les préfets. Surtout après que Mme Binet eut appelé le président de la République à ne pas promulguer la loi, ce qui ne lui est pas autorisé comme l’a rappelé ici même Jean-Philippe Feldman.
Il est grand temps de remettre les syndicats à leur juste place. Sans aller jusqu’à les dissoudre, nous pourrions nous inspirer de Margaret Thatcher. Imposons que les grèves soient décidées à bulletins secrets par une majorité des salariés concernés et n’autorisons plus les piquets de grève qui empêchent les non-grévistes de travailler. Libérons les élections professionnelles dans les entreprises en supprimant le monopole syndical de présentation des candidats au premier tour. Imposons un service minimum dans la fonction publique. Supprimons le financement public des syndicats. Réservons le bénéfice des accords collectifs aux seuls adhérents des syndicats signataires. Et rappelons-leur qu’ils ne doivent pas faire de politique, en portant plainte systématiquement quand ils le font et en exigeant qu’ils révisent leurs statuts.
19 commentaires
Les syndicats surtout CGT et CFDT s’octroient beaucoup de droits, il faudrait les limiter.
Oui, il faut dissoudre les syndicats qui cassent le travail, bloquent tout, sont complètement négatifs, qui gouvernent le pays, sont totalitaires, rétrogrades, etc… Ils confondent égalité et équité. Créons un syndicat positif et surtout intelligent !
Je suis tout à fait de votre avis Madame, d’ailleurs nous ne devrions n’avoir qu’un seul Syndicat, comme en Allemagne, un Syndicat qui défende les bonnes causes, qui discute avec le gouvernement pour obtenir quelque chose avant d’inciter à aller dans la rue et tout casser. Nous serions déjà moins mis à contribution car tout cela coûte énormément au peuple pour un piètre résultat !
L’appel à manifester ou à la grève relève de la liberté d’expression qui serait muselée en cas d’interdiction par la préfecture.
Auquel cas, on instaurerait pour les préfets le principe d’une voix délibérative dans la mise en Å“uvre de manifestations ou grèves pour à terme museler le droit de grève et de manifester. L’expression de désapprobation, d’incompréhension, de désarroi, etc… relève du domaine des libertés. S’ériger en procureur autoproclamé pour pousser au lynchage du droit de grève ou manifester ne relève pas d’un immense génie démocratique.
Monsieur,
Vous avez raison, la liberté d’expression est précieuse. Et loin de nous l’idée de vouloir la restreindre. Bien au contraire, nous estimons qu’elle est trop contrainte en France.
Cela étant dit, les syndicats ont un objet. Ils ne devraient pas en sortir. Imagine-t-on le Medef se prononcer sur le délai autorisé pour pratiquer une IVG ? Non. Mais que les syndicats interviennent ce sur ce sujet ne choque personne. Pourtant, ils ne sont pas des partis politiques. Puisqu’ils ne s’assignent aucune discipline, je crois qu’il faut leur rappeler le cadre d’action qui est le leur. Y compris en les sanctionnant si nécessaire.
S’agissant de la loi immigration, il y a suffisamment de partis et d’associations qui ont exprimé des opinions contraires à celle du Gouvernement que la voix des syndicats ne devrait pas manquer. La liberté d’expression n’aurait pas trop à en souffrir.
Notre état est impécunieux. Or, il accorde sans compter des aides aux immigrants en situation irrégulière comme l’AME qui n’existe dans aucun autre pays. La France est ruinée et doit réduire ses dépenses.
Ils parlaient de la supprimer mais c »était trop beau … Ce n’était qu’un mirage, comme le reste !
S’agissant de la dissolution de la CFDT et de la CGT, je ferai une seule remarque ces deux syndicats font plus de politique que d’oeuvrer pour l’amélioration de la condition des travailleurs.
L’Etat doit couper les subventions aux syndicats qui font de la politique .
Tout a fait d’accord. Cette derive des syndicats vers le politique pur m’avait déjà alerte. Et cela fait tres longtemps que je suis persuade qu’il faut cesser de les porter a bout de bras. Puisse beaucoup de gens vous entendre. Mais je n’ai vu ( je n’écoute ni la radio ni la télé) aucun media faire une remarque similaire a la votre sur la derive des syndicats.
« Supprimons le financement public des syndicats. ils ne doivent pas faire de politique, en portant plainte systématiquement quand ils le font et en exigeant qu’ils révisent leurs statuts. »
Effectivement il faut supprimer les financements publics, ils doivent uniquement se financer avec les cotisations adhérents et de plus sanctionner les dirigeants qui émettent des commentaires politiques au nom du syndicat, comme les dirigeantes actuelles de la CGT et de la CFDT. C’est inadmissible ce genre d’action syndicale.
C’est une blague de comparer les syndicats a l’ultradroite !!!! Ca serait plutot a l’UltraGauche aux vues de la redistance sûils opposent au travail !!!!
Bien sûr, la droite, en principe aime l’ordre mais la gauche sème le désordre !
100% d’accord !
OUI, supprimer le financement public des syndicats, ils auront peut être plus de temps pour s’occuper des salariés et non d’autres sujets hors prérogatives.
Le financement public des syndicats doit effectivement être supprimé. Bien que très peu représentatifs du monde du travail, ils jouissent d’un monopole qui n’a rien de démocratique. QUID des châteaux dont certains sont propriétaires sans que cela choque quiconque ?
Les syndicats n’ont plus lieu d’être ,Ils doivent être supprimés et remplacés par des comités d’entreprise élu .Ainsi
les salariés seront mieux à prendre des décisions dans l’intérêt de tous . Ou refuser des augmentations parce que l’entreprise est dans un moment difficile qui peut être dû à un concurrent ou justement en donner ou réguler le temps de travail selon la charge de travail .Il faut arrêter de fixer des horaires ,des salaires …chaque entreprise est différente .
Il ne faut pas les dissoudre, il faut juste stopper leur financement public et les laisser vivre des cotisations de leurs adhérents. C’est simple ? Apparemment la réponse est non.
D’autant que nos deux brillantes syndicalistes se sont fait entuber, tout comme la droite idiote du non moins brillant Ciotti, car le gouvernement savait pertinemment que tout ce qu’il avait concédé à la droite serait retoqué par le Conseil constitutionnel.
Ce qui vient juste de se passer.
Un petit malin, Macron ?
Ou bien plutôt des oppositions – droite et gauche syndicale – plutôt du genre très con.