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« Economie de guerre » ou « économie de besoins » ? Ni l’une, ni l’autre !

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A l’« économie de guerre » à laquelle nous prépare Emmanuel Macron, l’Insoumise Manon Aubry oppose l’« économie de besoins ». Les deux font fausse route.

Lors de son allocution télévisée du 5 mars, Emmanuel Macron a déclaré d’un ton… martial que la France se préparait « à entrer dans une économie de guerre ». Pourtant, cette expression n’a aujourd’hui aucun sens et, en elle-même, elle est toujours particulièrement dangereuse.

En effet, la France n’est -et heureusement !- en guerre contre personne. Si le chef de l’État a voulu dire que la France devait consacrer des dépenses substantielles à ses armées (en évitant les gaspillages propres à toute bureaucratie, ce qu’on omet souvent de souligner) après des décennies de large désarmement unilatéral, nul ne pourrait le contredire puisqu’il s’agit de la raison d’être d’un Etat : protéger ses citoyens des agressions. Un État qui n’assure pas la sécurité intérieure et extérieure de son territoire apparaît tout simplement dénué de légitimité.

Mais dire aujourd’hui même que nous nous « préparons » à entrer dans une économie de guerre ne correspond pas à la réalité, sauf à mépriser le sens de l’expression. Une économie de guerre renvoie, comme son nom l’indique, à une économie adaptée aux temps d’un conflit. Pour paraphraser Friedrich Hayek, contrairement aux temps « normaux », les temps de crise voient la société se concentrer sur un but unique : sa sauvegarde, ce qui provoque des conséquences économiques majeures pour soutenir les efforts de guerre. Autrement dit, l’ordre spontané laisse plus ou moins largement place à un ordre construit. L’expression « économie de guerre » n’est donc pas le moindrement adaptée à la situation actuelle. Les libéraux s’en sont toujours méfiés car elle aboutit nécessairement à un renforcement de l’État et conséquemment à un recul des libertés dont il est au surplus très difficile de se débarrasser une fois la guerre close.

En contrepoint de cette position outrée, les Insoumis, fidèles à leurs habitudes, opposent une expression encore plus extrême et grosse de dangers : l’« économie de besoins ».

C’est ainsi que Manon Aubry dans « Questions politiques » (France Inter, 9 mars 2025) a regretté que le Président de la République ait « préparé les esprits à l’économie de guerre ». Comme elle l’avait déjà dit quelques jours plus tôt, elle a refusé « que on (sic) demande aux Français de faire des sacrifices au nom de la guerre ». Une remarque pour le moins étrange, mais peut-être parce que le conflit serait provoqué par notre grand ami russe…

La députée européenne LFI a également regretté que la Commission européenne « ne traite pas de la même manière les dépenses militaires et les dépenses sociales », tout en ajoutant : « Moi, ce que je pose (sic), c’est une économie de besoins ». Ces besoins, ce sont ceux des écoles, des hôpitaux, ce sont les « besoins sociaux ». « Et donc, a-t-elle conclu, à partir de nos besoins, on met des finances ».

Dans son célèbre discours sur l’état de l’Union de 1941, Franklin Roosevelt voulait que les Américains vivent « à l’abri du besoin ». Les Insoumis dépassent largement ce stade en appelant à un accroissement indéfini de l’État providence déjà le plus étendu de l’univers puisque… les besoins sont sans limites !

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