Ne reculant devant aucun débat destiné à occuper l’espace médiatique, François Bayrou annonce fièrement le lancement de « conventions citoyennes décentralisées » sur l’identité française. Après les grands forums sur la transition écologique et la réforme des retraites, place à une grande consultation populaire dont l’issue, comme toujours, est déjà écrite.
« Qu’est-ce qu’être français ? » se demande-t-on avec gravité dans les hautes sphères de l’État. Une question passionnante, sans doute, mais qui surgit à un moment où l’actualité regorge de faits bien plus concrets : faible taux d’exécution des OQTF, surreprésentation des étrangers dans les actes de délinquance, montée de l’islamisme… À ce sujet, il est devenu risqué de critiquer l’islam en public ; la jeune Mila en est le triste exemple. Dans un autre registre, Florence Bergeaud-Blacker, chercheuse du CNRS spécialisée sur la question des Frères musulmans, est contrainte de vivre sous protection policière depuis la parution de son ouvrage qui explique les dynamiques à l’Å“uvre au sein de ce mouvement. Il ne fait aucun doute qu’organiser une convention citoyenne est d’une urgence absolue.
Cette idée brillante de M. Bayrou ressemble surtout à une tentative de masquer les problèmes liés à l’immigration en France et de détourner l’attention des véritables fractures qui rongent le pays. Sans le vouloir, il ne fait que confirmer à quel point nos élites parisiennes sont déconnectées de la réalité de l’écrasante majorité des Français. M. Bayrou pense sûrement qu’il est pertinent d’élargir la discussion, alors que le Parlement vient d’adopter un durcissement du droit du sol à Mayotte et que les chiffres officiels de l’immigration ont atteint un record en 2024 (plus de 336 700 titres de séjour délivrés).
Les solutions aux problèmes rencontrés par les Français ne passent pas par des débats stériles, mais par le renforcement du contrôle des frontières (ce qui est déjà en train de se produire), l’exécution systématique des OQTF, la suppression des aides sociales pour les étrangers en situation régulière comme irrégulière, le durcissement des conditions du droit du sol (par exemple, en allongeant la période de résidence requise sur le territoire) pour mettre fin aux naturalisations quasi automatiques, la suppression du statut particulier des Algériens en matière de circulation, de séjour et d’emploi… Cela demande juste un peu de courage politique.
12 commentaires
Il reprend l’idée de son Dieu Macron avec ses conventions citoyennes pour enterrer les revendications des gilets jaunes.
Monsieur François Bayrou agit en routard aguerri de la politique politicienne et des manœuvres dilatoires destinées à enterrer un problème. Il est à l’Ouest, bien entendu mais en toute conscience.
entre un bayrou et un retailleau on rivalise … de com le reste et ben du blabla aussi !😆
… juste un peu de courage politique
plutôt que de vaines palabres, c’est bien ce truc le plus difficile à trouver.
Encore un enfumage pour masquer le manque de courage. Vos solutions sont simples à mettre en oeuvre, il faut juste un peu de courage !
Quand on veut enterrer un problème, on crée des « conventions citoyennes décentralisées »…
Comme disait Clemenceau, si vous voulez enterrer un problème, créez une commission.
Du courage politique certes il en faut mais nos gouvernants n’en ont pas plus qu’une poule a un couteau! Cette nouvelle idée de Bayrou est tout sauf surprenante . Il vient de prendre une gamelle sévère avec la réaction de Macron à ses propos sur les accords du 27 Décembre 1968 avec l’Algérie , Macron qui n’hésite pas , fin diplomate qu’il est, à tacler son premier ministre de la façon la plus médiocre qui soit. Donc , et pour maintenir l’attention , tel Iznogoud qui veut devenir Calife à la place du Calife, Bayrou lance une grande idée “populaire” juste histoire qu’on ne l’oublie pas d’ici 2027.
le plus amusant est qu’être français a déjà un sens..avoir la nationalité française.. si on nous demandait quelles conditions pour devenir français.. ou pour être déchu de la nationalité.. le débat serait plus intéressant..
En toute logique bayrote , je peux apprendre que je ne suis pas français…
Courage politique ? C’est comme le monstre du Loch Ness, on en parle, on voudrait qu’il se montre au grand jour, les anciens prétendent l’avoir vu avant 1970 du temps de De Gaulle, on fait des incantations à sa gloire, on le croit source de bonnes décisions, mais il reste insaisissable. La raison est simple : il ne fait élire personne.
être français c’est être “romain” (“roumi” comme nous appellent lucidement les musulmans) et secondairement “gaulois”… voilà ce qui fait de nous ce que nous sommes : la romanitas et le gallicanisme. Ce sont des catégories anthropologiques parfaitement scientifiques, et qui expliquent parfaitement nos différences et nos frictions (voire incompatibilités) avec certaines cultures exotiques. Ce n’est ni bien ni mal (chacun est respectable en soi), c’est un fait. Et chacun le sait depuis Voltaire, Heine, Tocqueville ou Lévi-Strauss. Comme écrivait Montesquieu : “les moeurs précèdent les lois”. Aussi bien, nos lois et institutions libérales émanent de nos moeurs helleno-chrétiennes. Changez le substrat démographique et les moeurs, et bientôt d’autres institutions politiques verront le jour. Edmund Burke (et plus près de nous Léo Strauss) et les libéraux-conservateurs ont été les premiers à alerter sur le fait que, bien qu’universelles en esprit, les institutions libérales étaient en réalité ancrées dans des cultures particulières qui les avaient rendues possibles.
Nous pensions avoir touché le fond avec Pignouf 1er, le type qui négociait en live avec Leonarda mais Bayrou le surpasse. Voir sa performance intersidérale ici : https://x.com/LBleuBlancRouge/status/1894849375345529239