Brice Hortefeux ou la droite sans idées

L’ancien ministre de l’Intérieur veut « préserver » le modèle social français.

Invité du Forum Radio J animé par Frédéric Haziza le 1^er juin, Brice Hortefeux a été assez longuement interrogé sur l’état de nos finances publiques. Voici comment il a posé le problème : « Est-ce que nous voulons préserver la gratuite de l’école, la quasi-gratuité des soins, la garantie du versement des pensions, ce qui fait de la France un espace privilégié dans le monde ? », avant d’ajouter : « On ne pourra le préserver qu’au prix d’un effort collectif ». Un effort qui doit plus précisément présenter les trois qualités suivantes : être « collectif, partagé et juste ».

Le gaullo-sarkozyste ne sait donc pas que l’école publique n’est pas « gratuite », qu’elle coûte cher et que toute comparaison avec le secteur privé ne peut que lui être cruelle. Il ne sait pas que les soins ne sont pas « quasi-gratuits », que la France est au firmament des dépenses sociales dans le monde et que l’hôpital public est en déliquescence accélérée. Il ne sait pas plus que notre système de retraites par répartition s’apparente à un système de Ponzi. Enfin, il ne sait pas qu’aucun pays ne souhaite imiter l’« espace privilégié » que serait notre pays. Bref, il ne sait toujours pas que c’est notre « modèle social » qu’il faut mettre sur la sellette.

Interrogé sur les économies à faire, il a indiqué que les collectivités locales pesaient pour 20 % des dépenses totales, mais sans s’appesantir sur des pistes d’économies ; que l’État pesait pour 30 %, mais que celui-ci avait « fait beaucoup d’efforts » (ce qui relève de la mauvaise plaisanterie) ; et que les dépenses sociales représentaient 50 %. L’ancien ministre de l’Intérieur en a inféré qu’il convenait de mener « une réflexion sur les dépenses sociales » (quelle audace !), laquelle serait tranchée en 2027 (il va donc falloir tenir deux ans…).

Quant à la « Tva sociale », Brice Hortefeux a rappelé qu’elle existait déjà puisque la Tva finance actuellement 8 % des dépenses sociales, et que la question était dès lors de savoir s’il fallait l’étendre. Il ne s’est pas prononcé clairement sur le sujet, bottant en touche en renvoyant aux sempiternels « partenaires sociaux » : « Il faut que les partenaires sociaux s’en emparent et avancent une position ». Si l’on suit cette méthode, comme les syndicats de salariés ne veulent pas de la « Tva sociale » et que le patronat la souhaite, la réforme n’est pas près d’aboutir et on ne s’en plaindra pas tant elle serait néfaste.

Enfin, interrogé sur son avenir politique, lui qui est englué dans une affaire judiciaire avec son mentor, Brice Hortefeux a été tout aussi évasif. Pour notre part, nous ne regretterons pas les errements du sarkozysme…