Michel Barnier, sur le perron de Matignon, lors de la passation de pouvoir, a répété à plusieurs reprises qu’il dirait la vérité, sur la dette financière, sur la dette écologique, sur la manière d’augmenter l’influence de notre pays en Europe, sur le rôle vital que tiennent les acteurs du monde économique. C’est même, selon lui, ce que l’on attend d’un Premier ministre, même si la vérité est difficile.
Le moins que l’on puisse dire est que cela commence mal. Par exemple, le nouveau ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, Antoine Armand, lundi 23 septembre, a remercié son prédécesseur Bruno Le Maire qui a porté « parmi les plus grandes réussites de la dernière décennie ». Grâce à lui, le « chômage est au plus bas depuis 40 ans », « les impôts des ménages et des entreprises ont baissé de 60 milliards d’euros », « la France est devenue le pays le plus attractif d’Europe » et « notre croissance est supérieure à celle de l’Allemagne ». Antoine Armand s’est également réjoui du « quoi qu’il en coûte » et de la réindustrialisation du pays. Bref, c’est « un succès » sur toute la ligne et le nouveau ministre affirme qu’il mesure pleinement « la chance » qu’il a d’hériter d’un « tel bilan ».
Pas un mot sur les dettes publiques qui représentent près de cinq fois le PIB de la France, ni sur le déficit de l’État, qui pourrait atteindre 6% du PIB en fin d’année ! Deux chiffres qui suffisent pour qualifier le bilan de Bruno Le Maire d’exécrable.
Quant au chômage, il a certes baissé depuis 2017, mais il remonte depuis plusieurs mois (7,3%) et reste supérieur à la moyenne de l’OCDE (5%) et de l’UE (6,4%). Un chiffre médiocre malgré une augmentation de 30% des dépenses au titre des politiques de l’emploi depuis 2017.
Si la flat tax sur les revenus du capital a été créée, si l’impôt sur les sociétés a été baissé, si la taxe habitation et la redevance télé ont été supprimés, combien de nouveaux impôts et taxes ont été créés depuis 2017 ? La taxe sur l’exploration d’hydrocarbures ; la taxe sur l’exploration de gîtes géothermiques à haute température ; la taxe pour le développement des industries de fabrication du papier, du carton et de la pâte de cellulose ; la taxe additionnelle à la taxe sur les certificats d’immatriculation des véhicules de tourisme ; la taxe sur les plus-values réalisées à l’occasion des cessions de logements par les organismes d’habitations à loyer modéré et par les sociétés d’économie mixte agréées ; la taxe annuelle sur les émissions de COâ‚‚ et la taxe annuelle sur l’ancienneté des véhicules, toutes deux sur les véhicules d’entreprise ; la taxe sur l’exploitation des infrastructures de transport de longue distance ; la taxe sur l’utilisation de certaines voies du domaine public routier par les poids-lourds ; etc. La liste est trop longue pour la publier intégralement. Il faudrait y ajouter la liste des impôts et taxes qui ont augmenté. Quoi que l’on dise, la France reste championne d’Europe de la pression fiscale.
La France n’est pas plus attractive qu’avant le macronisme. Comme nous l’avons relaté, l’indice d’attractivité du territoire est, en 2024 au même niveau qu’en 2017. Et elle ne se réindustrialise pas, elle perd à nouveau des usines comme l’ont indiqué Les Échos du 23 septembre.
Et s’il est vrai que l’Allemagne connaît une panne de croissance depuis 2019, il n’en reste pas moins que le PIB par habitant allemand a crû de 26,8% depuis 2017 quant le français ne progressait que de 16,3%.
Mardi 24 septembre, c’est Maud Bregeon, porte-parole du Gouvernement, qui multiplie les mensonges. Pour elle, la « justice fiscale » consiste à augmenter les impôts de ceux qui en payent déjà beaucoup. Non, la justice fiscale serait qu’il y ait davantage de Français qui payent l’impôt sur le revenu (45% aujourd’hui) avec la mise en place d’une flat tax à deux taux comme le préconise l’IREF.
Sur les retraites, Maud Bregeon dit vouloir sauver « cet extraordinaire système français qu’est le système de retraite par répartition ». Non, notre système par répartition n’est pas « extraordinaire », il est insoutenable et va à sa perte. De plus en plus de pays optent pour un système par capitalisation. C’est le seul moyen de sauver vraiment les retraites.
Michel Barnier nous aurait concocté un gouvernement Pinocchio ?
3 commentaires
Si tu dis à quelqu’un qu’il est moche parce que c’est la vérité, tu vas t’en faire un ennemi mortel, mais si tu lui mens en lui disant qu’il est le plus beau, tout ira bien, vous deviendrez copains comme cochons. C’est pour ça que les français réélisent régulièrement les mêmes hommes politiques qui leur mentent depuis plus de 50 ans. Mais là , Armand est monté sur la plus haute marche du podium de la flagornerie, pas sûr que ça lui réussisse longtemps!
Bruno Le Maire a été un ministre lamentable qui a ruiné la France avec l »accord du Macron incapable et vaniteux
Le seul homme politique qui dira la vérité est celui qui promettra de la sueur, du sang et des larmes !
On en a trouvé un par le passé mais pas chez nous…