Dans un récent article paru dans le New York Times (traduit en français dans Challenges), l’économiste « progressiste » Paul Krugman s’en prend à l’augmentation des droits de douane que Trump appelle de ses vœux, et qui risquerait fort d’être appliquée. À savoir une hausse de 20% sur toutes les importations, et de 60% sur celles provenant de Chine. Tout en se défendant de ne pas être un « puriste du libre-échange » (façon certainement pour lui de rappeler à ses lecteurs qu’il reste bien un « progressiste »), Paul Krugman écrit : « Comme la plupart des économistes, j’estime que ce serait une idée désastreuse ». L’IREF a déjà critiqué Paul Krugman. Par exemple, lorsque celui-ci prévoyait que les baisses d’impôts de Trump allaient mettre l’économie américaine sens dessus dessous. Mais pour une fois, force est de constater qu’il a raison.
« Pour moi, a déclaré Donald Trump lors d’une interview menée par John Micklethwait, rédacteur en chef de Bloomberg, ‘tarif douanier’ est le plus beau mot du dictionnaire »… L’entourloupette de Trump consiste à dire que les droits de douane seront si élevés que nombre d’entreprises décideront de produire de nouveau sur le sol américain ; en définitive, ajoute-t-il, ce sont les pays étrangers qui subiront le coût des tarifs douaniers, non les consommateurs américains.
Or, n’en déplaise à Trump, c’est exactement le contraire qui va se passer. « En réalité, écrit Krugman, la conséquence première de cette hausse serait une augmentation des prix ». Il évalue grosso modo l’effet inflationniste de la hausse des tarifs douaniers décidée par Trump à une augmentation de 3 ou 4% du coût de la vie. Surtout Krugman a raison lorsqu’il ajoute que « les droits de douane de Trump équivaudraient à une hausse d’impôts fortement régressive », qu’il chiffre à au moins 3 200 dollars pour un ménage standard – compte tenu du revenu médian qui avoisine les 80 000 dollars et en posant comme hypothèse celle d’une hausse du coût de la vie de 4%.
Voilà bien toute l’incohérence du « trumpisme » dévoilée : si les baisses d’impôts décidées par Trump lors de sa présidence jouèrent un rôle certain dans les très bons résultats de l’économie américaine avant la période Covid, et si l’on peut raisonnablement conjecturer que les nouvelles baisses d’impôts qu’il prévoit d’appliquer engendreront elles aussi des conséquences positives sur la croissance et l’emploi, reste qu’une partie de ces gains se trouvera être annulée par la hausse concomitante d’impôts que représenterait la hausse des tarifs douaniers. Un peu plus de cohérence économique grandirait sans doute davantage le futur président.
4 commentaires
Il défend son pays alors que Macron défend des illusions et se moque Royalement de la France. Alors arrêtez de critiquer les autres et regardez la merde qui se trouve sous vos pieds qui est beaucoup plus URGENTE à traiter. Je crains le pire avec tous ces merdias pour les prochaines élections en France. Avec un tel ramassis de prétentieux cons et irresponsables le bout du tunnel ne viendra malheureusement qu’à travers la force et le nettoyage.
Bonjour,
On a bien compris la démonstration, et la conclusion.
Ne pourrait-on pas tout de même ouvrir la discussion, la recontextualiser?
a/ une relocalisation des activités ne seraient-elles pas induites et partant le chômage réduit?
b/ le déficit extérieur réduit d’ autant?
La politique économique n’ a de valeur qu’ indicative , elle n’ est qu’ un élément d’ un tout, et sa cohérence ne s’ apprécie qu’ au regard de ce tout, de ce projet global.
Bien cordialement.
Krugman s’est très souvent trompé et son tropisme harrissien n’est plus à démontrer. Faisons confiance à TRUMP, chers amis. Et vous écrirez une page d’histoire économique ensuite…
Ce qui n’est pas très cohérent avec ses effets d’annonce, c’est que le premier à patir de ses décisions serait Musk avec Tesla qui vend énormément en Chine….