Le Rapport des questeurs sur les comptes de l’Assemblée nationale vient de paraître et il n’a pas vraiment attiré l’attention des médias sauf en ce qui concerne les frais de taxis remboursés aux députés. Ils ont augmenté de 65% entre les exercices budgétaires 2017 et 2018 : 1 million d’euros en 2017, 1,65 million d’euros en 2018 ! Donc, une moyenne de 2.850 euros annuels par député. C’est beaucoup pour les contribuables, et pas vraiment écologique. Ces élus qui sont régulièrement dans les médias en train de nous donner des leçons pour « préserver la planète », utilisent sans sourciller et sans vergogne taxis et VTC …
Mais ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel, ce sont les charges de personnel. Elles ne changent presque pas d’une année sur l’autre et s’élèvent à plus de 176 millions d’euros en 2018 sur un budget total de 539 millions. C’est-à-dire un tiers du budget total et 33.37 % des frais de fonctionnement de l’Assemblée nationale ! Près de 63 % de ces charges concernent les rémunérations des personnels statutaires, qui se sont élevées à 109,77 millions d’euros en 2018. Soit une moyenne annuelle d’environ 106 988 euros par fonctionnaire (et il y en avait 1 026 fin 2018) !
Comme l’IREF l‘avait montré dans une Etude, les fonctionnaires de l’Assemblée touchent globalement des salaires très élevés, jusqu’à 2,5 fois supérieurs à la norme générale dans la fonction publique d’État. Les secrétaires perçoivent, en moyenne, près de 6 000 euros nets par mois et les agents (accueil, logistique) environ 4 800 euros ; un employé du restaurant ou un gardien tourne à 4 200 euros, autant que le salaire moyen des cadres du privé toutes catégories confondues. Sans oublier que les deux secrétaires généraux perçoivent 19 000€ nets par mois et les 19 grands directeurs, 16 000€ !
Le rapport dévoile aussi que, outre la multitude de primes et autres avantages (assurance santé, prêts, jusqu’à 25 jours de congés supplémentaires, etc.), les fonctionnaires touchent des « allocations de fin de carrière ». En 2018, elles ont été en moyenne de 9 200 euros par fonctionnaire partant à la retraite.
La contribution et la subvention d’équilibre à la caisse des retraites du personnel poursuivent leur progression (+ 4,15 %, à 44,03 millions d’euros en 2018 contre 42,28 millions en 2017). Cela s’explique par la hausse de la contribution de l’Assemblée nationale, qui représente la « part patronale » des cotisations (règlementairement fixée au double des cotisations prélevées sur les traitements) et augmente de 0,26 % pour atteindre 12,30 millions d’euros (au lieu de 12,27 millions en 2017) ; ainsi que par la hausse de la subvention d’équilibre (elle passe de 30,01 millions à 31,73 entre 2017 et 2018, soit une progression de 5,74 %). La « part patronale » et la « subvention d’équilibre » sont en réalité les parts payées par… les contribuables à travers leurs impôts.
Ainsi, les dépenses faramineuses en faveur des fonctionnaires de l’Assemblée nationale restent toujours extrêmement élevées. C’est bien de sanctionner son président pour ses goûts de luxe mais ce serait encore mieux si l’on réformait cette institution qui est le symbole de la démocratie française.
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Ils ne se refusent rien !
Pourquoi se priveraient ils ? Ils n'ont de comptes à rendre qu'à eux mêmes, rien n'est trop beau ni trop coûteux pour ces (très) chers élus. Pourquoi n'utilisent ils pas les transports en commun ? Cela se fait dans d'autres pays où d'ailleurs il serait mal vu de présenter une note de taxi (demandez à Eva Joly), mais les nôtres sont des nouveaux seigneurs, vous les imaginez se mêlant à la "populace" ? A Dieu ne plaise !
Notre république a conservé un apparat digne d'une monarchie : voyez les gardes républicains aux portes des palais, les huissiers en chaîne qui mènent le président de l'assemblée nationale, ceux qui ouvrent les portes des voitures des ministres, les porteurs de parapluie (j'ai remarqué que la reine Elizabeth porte elle-même le sien). Je ne veux pas chercher d'autres exemples, ceux-là font déjà monter ma tension, surtout quand on nous demande de faire des économies quand pour tous ces gens on dépense "un pognon de dingue".